Dix-sept heures trente
Nathan Kari2017Chapitre 9
Le lendemain matin, j'ai mis quelques minutes pour réaliser où j'étais. Je ne reconnus pas tout de suite le lieu, puis mes souvenirs de la veille se firent de moins en moins brumeux. Tatiana était encore allongée à côté de moi. Je commençai à la caresser doucement en me félicitant d'avoir pu baiser une femme si bandante. J'avais hâte de recommencer. Le contact de mes mains sur ses seins la réveilla peu à peu. Elle commença d'abord à gémir légèrement, puis ouvrit finalement les yeux. Une fois bien réveillée, elle repoussa mes mains, se leva et enfila sa robe de la veille.
— Excuse-moi ; hier soir, j'étais bourrée. T'es pas vraiment mon type de mec, expliqua-t-elle sur un ton condescendant. Si tu pouvais donc sortir de ma chambre…
J'avais compris le message. C'était la version polie de « casse-toi d'ici, t'es trop moche pour moi ». Je descendis, et prêt à sortir de la maison je fus pris en embuscade par ses parents.
Ils me saluèrent et m'obligèrent presque à prendre le petit déjeuner chez eux. Ne voulant pas les vexer, j'acceptai de prendre un café. Ils m'en servirent un et lancèrent la discussion. Ils me posèrent un tas de questions sur mon boulot, mes loisirs, mes projets. Ils étaient très enthousiastes et semblaient boire toutes mes paroles. C'était assez déconcertant. C'est alors que je compris leurs attentes : comme ils savaient que j'avais passé la nuit avec leur fille, ils s'imaginaient peut-être qu'il s'agissait plus que d'un coup d'un soir. En tout cas, ils semblaient l'espérer vivement. Cela devait sembler formidable que le frère de leur belle-fille se retrouve avec leur fille.
C'est alors que Tatiana arriva dans la pièce. Elle eut l'air surpris de me voir encore ici. Sa mère la prit dans ses bras, l'embrassa sur le front et la fit s'asseoir à mes côtés. Tatiana était aussi décontenancée que moi.
— Alors, racontez-nous ! ordonna la mère sur un ton exalté.
— Raconter quoi ? demanda Tatiana perplexe.
— Eh ben, c'est arrivé comment ? On vous a entendus cette nuit. Vous sembliez bien vous amuser.
— Maman ! se plaignit Tatiana, rouge de honte.
— Quoi ? Si tu ne voulais pas que tout le monde le sache, il fallait rester discrète, remarqua son père.
— C'est nous, fit soudain une nouvelle voix masculine.
Thierry et Charlotte firent leur apparition à leur tour dans la pièce. Ils venaient d'entrer il y a peu dans la maison. Charlotte eut la même expression que Tatiana quand elle s'aperçut de ma présence.
— Mais qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle sur un ton brusque.
— Ton frère et Tatiana ont passé la nuit ensemble, répondit sa belle-mère.
— Maman ! se plaignit encore Tatiana.
— Bah quoi ? C'est pourtant vrai.
— Oui, mais…
— Cela veut dire que vous êtes ensemble ? interrogea Charlotte.
— Oh, c'est cool, ça ! s'emporta Thierry avec joie. Ma sœur et mon beau-frère !
— Ils forment un couple charmant, n'est-ce pas ? enchaîna la mère.
— Mais non ! s'emporta Tatiana en coupant leur délire. Nous ne sommes pas ensemble. J'étais juste bourrée, bon sang.
Elle venait de jeter un froid dans la pièce. Ses parents s'excusèrent avec embarras et sortirent, visiblement déçus, suivis peu après par Charlotte et Thierry. Tatiana soupira et me mit un coup de coude dans les côtes.
— Mais qu'est-ce que t'es allé leur raconter, bon sang ?
— Aïe ! Mais je n'y suis pour rien. C'est eux qui se sont imaginé des choses. Je n'ai pas réalisé tout de suite ce qu'ils croyaient.
Ce jour-là, la fête continua. Après avoir pris une douche chez les parents de Thierry et Tatiana, nous nous retrouvâmes tous le midi de nouveau dans la salle des fêtes. L'ambiance était un peu plus posée. Beaucoup étaient encore fatigués des excès de la veille, et c'est donc tranquillement que le repas débuta.
Nous avions adopté les mêmes dispositions que la veille à table ; je me retrouvai donc une fois de plus à côté de Tatiana. Un malaise s'était installé à notre table. Personne ne voulait aborder le sujet, mais visiblement, la plupart y pensait. Même parmi les autres invités, la rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre. J'avais plusieurs fois surpris une conversation traitant de ce fameux rebondissement des noces.
Bref, nous tentions de faire comme si rien ne s'était passé. Je dois admettre que cette stratégie s'est révélée plutôt efficace. Aidée par les verres qui se vidaient, l'ambiance se détendit peu à peu et nous oubliâmes presque l'événement. Je ne sais plus comment, mais nous arrivâmes à parler d'Histoire. Comme c'est un sujet qui m'a toujours passionné, je me laissai emporter et abordai l'Histoire de la région, notamment la fameuse bataille de Méronze. Tatiana eut l'air impressionné par mes connaissances qui dépassaient de loin celles de son frère et sembla s'intéresser aux détails. Nos échanges partirent ainsi sur de nouvelles bases et nous pûmes faire plus ample connaissance, et même commencer à sympathiser.
Elle s'absenta un moment pour se rendre aux toilettes, et à son retour elle me remit son string sans que les autres ne puissent voir. Elle se rassit comme si de rien n'était. « Mais merde ! À quoi joue-t-elle, à la fin ? » pensai-je. Était-elle encore bourrée ? Elle n'en avait pas l'air. Bien sûr, elle avait bu, mais pas au point de perdre le contrôle de ses actions. Un coup elle me faisait comprendre qu'elle n'aurait jamais couché avec moi sobre, et le coup d'après elle me chauffait en me refilant son unique sous-vêtement et en se rasseyant à mes côtés dans sa robe ultra-moulante qui lui cachait à peine le haut des cuisses.
Je ne pouvais me permettre de la toucher sans me faire remarquer par les autres invités ; et la salope le savait… Elle me faisait comprendre sa disponibilité sans que je ne puisse en profiter. Elle jouait avec mes nerfs et en riait. Afin de faire monter un peu plus la pression, elle s'amusait à laisser ses mains vagabonder sur ses cuisses pour les caresser et remonter légèrement le bas de sa robe. Elle croisait, décroisait et parfois laissait ses cuisses grandes ouvertes. Nul doute que si quelqu'un avait voulu jeter un coup d'œil sous la table, il n'aurait pas été déçu !
Il fallait donc que je respire un peu pour faire descendre la pression. Je me levai et me rendis à mon tour aux toilettes. À la sortie, elle m'attendait avec un sourire espiègle. Elle me poussa à l'intérieur, ferma la porte derrière nous et m'embrassa avec furie.
— Je croyais que je n'étais pas ton type d'homme, lui fis-je remarquer tout en commençant à la peloter.
— Je sais, mais il est parfois bon de changer. Et puis j'avais encore envie de baiser.
— Ravi que tu aies changé d'avis.
Je la plaquai contre le mur pour continuer mes attouchements. La fermeture Éclair dans son dos fut ouverte et la robe coulissa vers le bas, révélant sa beauté sans aucune entrave. Diable, qu'elle était vraiment bandante… et bandée, ma queue l'était ! Je n'ai donc pas mis longtemps pour la libérer et pénétrer Tatiana debout dans les toilettes. Elle poussa un soupir de satisfaction tandis que je commençais à la besogner en malaxant ses gros seins.
— Oh oui, baise-moi fort, Zack.
— C'est mon intention.
— C'est à mes parents que ça va faire plaisir. Eux qui semblent déjà tant désireux de nous voir ensemble. Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que tu leur as tapé dans l'œil.
Je n'avais pourtant rien fait pour. Cette remarque me fit sourire. Devais-je comprendre que l'intérêt que me portaient ses parents l'avait amenée à reconsidérer mon cas et à m'accorder une seconde chance ? En tous cas, je ne loupai encore une fois pas l'aubaine. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut se taper une fille si sexy ! Je savourai donc ma chance en pistonnant cette garce avec vigueur et en lui dévorant la bouche.
— Donnons-leur ce qu'ils veulent, lança Tatiana entre deux râles.
Au fur et à mesure que nos ébats avançaient, l'intensité de ses râles augmentait, signifiant la montée de son plaisir. Une nouvelle fois elle ne se faisait pas discrète, et je compris alors un peu mieux le sens de sa dernière phrase. Elle se laissait aller à exprimer son bien-être et souhaitait être entendue. Ses parents nous voulaient ensemble : ils allaient nous entendre !
C'étaient maintenant clairement des cris qu'elle lâchait à chaque nouveau coup de boutoir. Chacun de la cinquantaine d'invités qu'il restait encore ce jour-là devait parfaitement avoir conscience de notre activité. Vraiment, Tatiana était une fille surprenante. Je ne connais pas d'autre femme qui se serait laissée aller à s'exhiber bruyamment aussi impudiquement. Je me laissai aller à apprécier la fraîcheur d'une femme qui vivait pleinement l'instant présent sans se laisser limiter par le monde extérieur et à admirer ce total laisser-aller.
On nous entendait ? Et alors ? Tout le monde allait savoir que je m'étais tapé ce canon. Et alors ? J'en tirais plutôt une certaine fierté. Même si Tatiana affirmait que je n'étais pas son type d'homme, c'est avec moi – et moi seul – qu'elle avait couché ce week-end-là. Nous finîmes donc par partager nos cris de plaisir, puis notre jouissance.
Bien sûr, notre retour dans la salle ne passa pas inaperçu ; certains ont même applaudi, mais nous retournâmes à table comme si rien ne s'était passé. Thierry peinait à cacher un sourire ravi. Quant à Charlotte, bien que très douée pour camoufler ses émotions, je sentais que notre petite démonstration sonore ne l'avait pas du tout enchantée. J'avais l'espoir égoïste au fond de moi de l'avoir rendue jalouse, qu'elle ressentait le mal qui m'affligeait. Tatiana avait l'air, cette fois, d'assumer un peu plus notre coucherie. Elle ne me lâchait plus d'une semelle. Ce n'est que grâce à un slow que Charlotte réussit à m'arracher à ses griffes.
— Je sais ce que tu as essayé de faire, murmura ma sœur : tu tentes de me rendre jalouse.
— Et ça marche ? demandai-je sur un ton ironique.
Même si je souhaitais la rendre jalouse, ce n'était absolument pas dans ce but que j'avais couché avec Tatiana. Déjà elle me plaisait, et ensuite je voulais surtout oublier un peu Charlotte plutôt que la rendre jalouse.
— Ne joue pas avec Tatiana, supplia ma sœur. Elle en a beaucoup bavé avec les garçons, tu sais. Ce n'est pas le moment de te servir d'elle. Ne sois pas un salaud de plus.
— Tss, c'est toi qui dis ça ? Dois-je te rappeler qui tu as baisé hier matin avant la cérémonie ? As-tu oublié qui tu as sucé pendant tout ce temps dans le dos de ton cher et tendre à qui tu es maintenant mariée ? Et tu me reproches aujourd'hui d'essayer de t'oublier en passant un peu de temps avec une autre ? Tu sais quoi, petite sœur ? Tu n'es qu'une égoïste hypocrite. Ne viens pas me faire croire que tu t'inquiètes pour les sentiments de ton amie quand tu ne fais que jouer avec ceux des autres. La seule chose qui t'inquiète, c'est que je puisse me détacher de toi.
Je n'avais pas crié. Tout avait été dit calmement, mais néanmoins avec une pointe de colère dans l'intonation. Je la plantai là, en plein milieu de la musique et sortis prendre l'air. Tatiana m'a rejoint peu après.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ta sœur ? Vous vous êtes disputés ou quoi ?
— Rien de grave, répondis-je vaguement.
— Tu sais quoi ? Et si on se cassait d'ici ? proposa-t-elle. Ce mariage commence vraiment à me foutre la nausée. Mon appart est à Méronze. Si tu veux, on peut finir le week-end là-bas. On embarque discrètement deux ou trois bouteilles de champagne et on y va.
— Ce n'est pas une mauvaise idée, lui dis-je en l'embrassant.
Et c'est ce que nous fîmes. Après avoir chargé le champagne dans la voiture, nous dîmes au revoir à tout le monde et débarrassâmes le plancher. Charlotte eut le temps de me jeter un dernier regard noir avant notre départ.
Cette nuit-là fut encore très chaude, avec Tatiana. Je ne la laissai qu'au matin pour me rendre au boulot. J'avais un message sur mon répondeur ; c'était Charlotte : « C'est moi… Euh, écoute, tu as peut-être raison pour ce que tu m'as dit. Je suis égoïste. Je n'avais aucun droit de me mêler de ta vie. Mais tu sais, c'est parce que je tiens vraiment à toi. Je t'aime, grand frère. Tu entends ? Alors oui, chaque jour j'ai peur de te perdre un peu plus. J'ai peur aussi de renoncer à toi… Et pourtant, je sais qu'il le faudrait. Écoute, là je dois prendre mon avion pour le voyage de noces ; pourrait-on reparler de ça à notre retour ? Je t'appellerai. »
Ainsi, elle reconnaissait ses torts. Il fallait quand même un sacré courage. Dans un sens, j'avais été dur avec elle. Moi aussi d'une certaine façon j'étais égoïste. Moi aussi je la voulais rien que pour moi. Moi aussi je refusais de la laisser aller, bien qu'il le fallait. Bref, son voyage de noces allait être l'occasion de prendre du recul sur toute cette histoire et y réfléchir. Deux semaines de pause.
Quoi qu'il en soit, c'est avec l'esprit un peu plus apaisé que je démarrai cette nouvelle semaine. J'avais l'impression que l'on m'avait retiré un poids. Je fus même étonné de l'enthousiasme que je mettais à accomplir mes tâches au boulot. Ma sœur était loin de moi, et enfin je respirais. À ma grande surprise, cette pause m'était salutaire.
Dès le mardi, je reçu un SMS de Tatiana qui proposait de se voir. Nous fixâmes donc rendez-vous au cinéma le soir même. Je ne sais plus quel film nous allâmes voir. Ce dont je me souviens, c'est que le soir même il y avait une avant-première d'un quelconque blockbuster mais néanmoins très attendu qui avait vidé les salles projetant d'autres films, dont la nôtre. C'est ainsi que Tatiana profita de l'occasion pour m'offrir une première fellation. Elle était douée, même si sa technique ne valait pas celle de ma sœur. Il faut toutefois reconnaître qu'avec le nombre de fois que Charlotte m'avait sucé, elle me connaissait par cœur. Je repensai à cette histoire qu'elle m'avait contée, celle où elle avait surpris un jeune couple en pleine fellation dans ce cinéma, celle qui l'avait en partie tentée de faire l'expérience elle-même. Ce jour-là, c'était moi qui me faisais sucer. J'avais l'impression de boucler un cycle. Qui sait, peut-être que notre manège avait été repéré par quelqu'un à qui cela avait inspiré des jeux coquins ?
Quoi qu'il en soit, j'ai joui, et Tatiana avala tout. Nous finîmes la nuit une fois de plus chez elle, comme nous le fîmes quasiment tous les jours de cette double semaine. Mais voilà, je commençais à sentir une ombre s'approcher. Ma sœur serait bientôt de retour, et je savais qu'une conversation nous attendait. Un malaise grandissait en moi plus on approchait du vendredi du retour de Charlotte.