Dix-sept heures trente
Nathan Kari2017Chapitre 5
Durant cette période, il y eut Delphine. Delphine avait été une fille de ma promo de licence. Je ne sais pas pourquoi, mais il s'avéra que je lui plaisais. Je ne sais pas ce qu'elle me trouvait, surtout que j'étais au plus mal à cette époque. Je ne parlais à personne, je ne m'intéressais à rien. J'étais plutôt en mode zombie : je marchais parmi les autres mais je me sentais mort à l'intérieur. Je prenais des notes pendant les cours sans vraiment entendre ce que le prof nous dictait. J'agissais comme un automate, complètement vide à l'intérieur.
Quant à elle, Delphine était une fille plutôt plaisante et agréable. Loin d'être un canon de beauté, elle ne manquait cependant pas de charme avec sa petite frimousse enfantine, ses yeux rieurs et sa coiffure toujours indomptable. Il est vrai que je l'avais déjà remarquée auparavant ; son côté malicieux me rappelait un peu ma sœur. Elle était dotée aussi d'un humour des plus percutants et s'était ainsi entourée de beaucoup de monde.
Bref, il s'avéra que lors d'une soirée, Delphine m'avoua son intérêt pour moi et m'offrit une fellation. Elle voulut sortir avec moi. J'acceptai en pensant que cela m'aiderait à oublier Charlotte. Alors je jouai le petit-ami, mais ce rôle ne combla pas le vide en moi. Les premiers jours, cela ne fonctionnait pas trop mal ; Delphine semblant insatiable, nous consacrâmes donc tout notre temps libre au sexe. Nous découvrîmes ainsi le corps de l'autre dans les moindres détails. J'appréciais de pouvoir enfin me vider la tête le temps de quelques corps-à-corps torrides, de m'évader sur la route de ses petits seins aux mamelons érigés et de son sexe broussailleux.
Après ça, les choses déclinèrent. Elle exigea de ma part des élans de romantisme, des preuves de mon intérêt vis-à-vis d'elle, une implication plus poussée dans notre relation. Elle avait besoin de se sentir rassurée, protégée, cajolée et aimée. Bref, des choses que j'étais incapable de lui donner sincèrement. Nous passâmes donc la plus grosse partie de notre relation à nous disputer. Disons plutôt que c'est surtout elle qui me disputait. Moi, je me contentais d'écouter ses plaintes d'un air absent. Au bout de trois mois, elle en eut marre et me demanda si je l'aimais vraiment. Je ne voulus pas lui mentir : elle partit.
Deux semaines après, elle était avec un autre mec. J'appris bien plus tard que tous les deux s'étaient mariés et avaient eu trois beaux enfants. Je me dis parfois que si j'avais menti à Delphine, que si je lui avais dit ce qu'elle voulait entendre, cette vie aurait pu être la mienne.
Mais la plus dure épreuve dans tout ça fut de mettre un visage sur mon rival. J'avais imaginé un grand type baraqué aux airs de mannequin. Au lieu de ça, c'était plutôt un type à l'allure moyenne, pas si beau que ça ; le visage ovale, les cheveux coupés court, les yeux marron et la peau imberbe. Son physique n'avait pas vraiment de défauts, mais rien non plus de remarquable. Oui, il était plutôt grand, mais sans plus.
Mes parents l'avaient invité à venir manger un week-end. Le plus dur avait été de cacher ma rage et ma jalousie. Je ne devais pas perdre le contrôle devant mes parents. Alors je dus faire semblant de m'intéresser à cet abruti alors que je ne désirais que mettre mon poing dans son nez, lui faire ravaler son petit sourire béat quand il osait poser les yeux sur ma Charlotte. Mais plus le repas avançait, plus je remarquais que ma sœur et lui étaient vraiment attachés l'un à l'autre. Aussi étrange que cela ait pu paraître, Charlotte était véritablement captivée par lui. Alors je mis ma rancœur de côté et je tentai vraiment de m'intéresser à leur histoire. Finalement, l'épreuve fut difficile mais elle me permit d'aller un peu mieux et d'accepter la situation. Je pus enfin commencer à faire le deuil de mon ancienne relation avec Charlotte.
Alors que je pensais en avoir bien fini avec cette histoire, une nouvelle épreuve allait m'être imposée, mais pas vraiment celle à laquelle je m'attendais. J'avais tiré une croix sur mon passé avec ma sœur, même si son fantôme revenait régulièrement me hanter. J'acceptais beaucoup plus facilement la relation entre Charlotte et Thierry. J'avais même sympathisé avec lui après avoir découvert qu'il était lui aussi passionné d'Histoire, même si j'enviais toujours sa place.
Lors d'un week-end, alors que cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient en couple, les parents l'autorisèrent à passer la nuit dans la demeure familiale, et plus exactement dans la chambre de ma sœur, juste à côté de la mienne. Ce n'était pas la première fois qu'il passait la nuit à la maison, mais les fois précédentes j'avais tout fait pour ne pas être présent. Cette fois, c'était impossible : j'allais devoir tenter de dormir en les sachant se vautrer dans la luxure dans la pièce voisine. C'était toujours pénible pour moi de les imaginer ensemble, douloureux aussi. Là, je savais que des images allaient inévitablement me hanter l'esprit en les sachant dans leur intimité, si proches de moi.
Mais vers dix-sept heures trente, alors que Thierry regardait un match de football en compagnie de mon père dont il avait gagné l'admiration, Charlotte me fit la surprise de me rejoindre dans ma chambre pour discuter. Elle avait maintenant tout juste vingt-et-un ans et avait abandonné son BTS comptabilité pour suivre des études d'art à l'université. Elle avait elle aussi un appartement et rentrait chez nos parents tout comme moi le week-end. Thierry, qui bossait dans le coin, profitait donc des week-ends pour retrouver ma sœur chez nos parents.
— Ça va, toi, en ce moment ?
— Oui, plutôt.
— Et les filles, tu en as rencontrées d'autres depuis Delphine ?
— Non, personne, répondis-je.
Charlotte s'était assise à côté de moi et avait posé une main innocente près de ma cuisse. Elle avait une attitude étrange. Elle ouvrit la bouche pour me parler mais aucun son ne sortit. Elle n'osait pas non plus croiser mon regard. Pourtant, elle n'était pas venue ici pour rien ; elle devait bien avoir une raison. Devant son silence gêné, je l'encourageai à me dire ce qu'elle avait à dire.
— Je… hésita-t-elle, ça me manque, tu sais…
— Quoi donc ? demandai-je sans comprendre.
— Ça ! se lança-t-elle.
Elle posa sa paume en plein sur mon entrejambe et frotta vivement.
— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais ?
— Tu sais très bien ce que je veux ! affirma-t-elle en tentant d'ouvrir ma braguette.
— Mais je croyais que tu voulais arrêter, pour Thierry.
— Je sais très bien ce que j'ai dit, mais ça fait des semaines que j'y pense sans arrêt. Je n'arrive pas à retirer cette idée de ma tête ; ça me manque atrocement. Et puis c'est injuste ! Je vous aime tous les deux. Pourquoi ne serais-je pas autorisée à vous offrir du plaisir à chacun ?
— Mais ton copain est juste dans le salon, c'est de la folie ! protestai-je d'une voix faiblissante.
— Je le sais, mais il est occupé. J'ai donc du temps libre à te consacrer.
J'étais à court d'arguments. L'excitation m'avait gagné. J'avais déjà abandonné sans avoir réellement lutté. La bête que j'avais combattue depuis des mois et que j'avais finalement réussi à enchaîner au plus profond d'une grotte sombre dans le plus reculé des recoins de mon âme venait de se libérer. Tous mes sentiments enfouis remontaient à la surface. Tout le désir réprimé m'envahissait de nouveau. Charlotte m'était revenue. J'étais incapable de la chasser. Cette épreuve, je l'ai échouée.
Je n'ai donc pas résisté quand finalement elle sortit mon sexe bandé de mon pantalon et qu'elle commença à le lécher et le sucer. C'était dingue ! Je retrouvais toutes mes anciennes sensations, toutes celles qui me faisaient vibrer et voyager aux quatre coins de la Terre, celles qui me donnaient envie de crier sur tous les toits que j'avais retrouvé ma sœur Charlotte, mon âme-sœur.
— Oh, Charlotte, si tu savais comme c'est bon de retrouver ta bouche…
— J'espère bien, rit-elle. Je te promets que tu ne la perdras plus jamais.
— Oh oui !
— Par contre, j'espère que tu comprendras que je ne peux toujours pas t'offrir plus. Thierry reste mon petit-ami. Je préfère donc lui réserver l'accès à mon sexe.
Elle n'avait donc pas l'intention de quitter son mec. De toute façon, je n'avais pas beaucoup d'espoirs qu'elle le fasse. Sur le moment, je m'estimai déjà heureux qu'elle me suce de nouveau, et j'acceptai donc ses conditions d'un signe de tête.
Charlotte n'avait rien perdu de son talent depuis l'arrêt de nos tête-à-tête. Elle savait encore faire admirablement bien monter la pression. Un coup de langue par ci, un coup de langue par-là, accompagnés par des regards de braise et par de douces mains sachant manier la chair ; le tout, savamment orchestré, aurait emporté rapidement nombre d'hommes. Pour ma part, même si j'avais déjà goûté à ses talents, je savais que je ne tiendrais plus longtemps. Trop de temps avait passé depuis la dernière fois qu'elle m'avait sucé, et sur le coup, savoir que son petit-ami se trouvait un étage plus bas pimentait encore plus l'affaire. Forte de son expérience, Charlotte remarqua très bien les signes avant-coureurs de ma jouissance. Elle plaça sa tête sous mon membre qu'elle branlait maintenant d'une main ferme.
— Allez, Zack, arrose le visage de te salope de sœur. Laisse-toi aller.
Comment résister à une telle invitation ? Comme elle l'avait déjà fait jadis, Charlotte accueillit avec un grand sourire le fruit de mon plaisir sur son visage. Mon sperme coulait abondamment sur ses cheveux et son visage. Plusieurs jets vinrent s'écraser dans son décolleté.
— Eh bien, il était temps que l'on te vide les couilles, grand frère : tu m'en as mis partout, mon salaud !
— Désolé, tu en as aussi sur tes affaires.
— Pas grave, affirma-t-elle en gobant un mince filet qui s'écoulait de mon gland, je me changerai tout à l'heure. Dis, tu crois que tu peux être de nouveau opérationnel avant la fin de leur match ?
— Ça doit pouvoir se faire.
— Tant mieux, lança-t-elle, joviale, les lèvres couvertes de sperme, parce que j'en veux encore et que l'on a pas mal de retard à rattraper.
Et elle reprit mon gland en bouche pour s'efforcer de lui faire retrouver son ardeur. Elle me fit jouir une seconde fois pendant les prolongations du match, cette fois encore sur son visage. Il fallut qu'elle se nettoie et se change rapidement avant de retrouver Thierry.
Cette nuit-là, j'entendis bien quelques bruits suspects provenant de sa chambre, mais je n'y fis pas plus attention que ça. J'avais les événements de la soirée qui me dévoraient l'esprit.
Le lendemain matin, j'étais tranquillement installé à la table de la cuisine en train de prendre mon petit déjeuner – un bol de céréales avec du lait – quand ma sœur et son mec se levèrent, des cernes sous les yeux. À son arrivée dans la cuisine, Charlotte me gratifia d'un magnifique sourire. Elle portait une chemise de nuit de très fin tissu blanc, limite transparent. Elle était belle, on aurait presque dit un ange.
Elle s'assit à côté de moi tandis que Thierry se mit en face. Ils se servirent chacun un bol, et la conversation démarra entre nous trois très naturellement. Les sujets de discussion étaient très banals, mais ce qu'il se passait sous la table l'était, en revanche, beaucoup moins. Charlotte avait d'abord commencé par poser sa main sur ma cuisse, puis peu après me massait l'entrejambe pour finir par plonger sa main dans mon pantalon de pyjama et venir me branler discrètement. Pendant ce temps-là elle continuait à discuter avec Thierry comme si de rien n'était. Moi, je me sentais plutôt mal à l'aise, mais aussi très excité. J'étais gêné car j'avais honte de mon comportement vis-à-vis de Thierry. En revanche, c'était quand même diablement bon ! Ma propre sœur me branlait sous la table alors que son mec était situé juste en face de nous !
Un peu plus tard dans la matinée j'étais allé prendre ma douche, et alors que je me séchais, j'entendis frapper à la porte.
— Zack, peux-tu m'ouvrir s'il te plaît ? J'ai oublié mon peigne, me demanda la voix de ma sœur.
J'obtempérai, une serviette autour de la taille, et la laissai pénétrer à l'intérieur de la pièce en pensant naïvement qu'elle venait vraiment chercher son peigne. Je me rendis rapidement compte de mon erreur en remarquant son sourire coquin. Sans que je n'aie le temps de réagir, elle verrouilla la porte derrière elle, fit sauter ma serviette et m'empoigna le sexe.
— Faisons vite, dit-elle, malicieuse ; nous n'avons pas beaucoup de temps.
Elle s'agenouilla et me pompa avec fougue et passion. Elle emporta mon orgasme rapidement.