Dix-sept heures trente
Nathan Kari2017Chapitre 2
Heureusement, j'avais échappé à la catastrophe cette soirée-là, mais je savais que ma relation avec ma sœur risquait de changer irrémédiablement. Par contre, j'ignorais encore jusqu'à quel point.
Je m'étais fait surprendre par Charlotte et j'en avais honte. Qu'allait-elle penser de moi ? Me prenait-elle pour un pervers ? Tiendrait-elle parole ou révèlerait-elle la scène qu'elle venait de surprendre ? Je me réfugiai sur le canapé du salon pour reprendre la lecture de mon bouquin afin de penser à autre chose, mais rien à faire, je ne parvenais pas à me concentrer sur la lecture. La scène me hantait l'esprit. Je décidai donc d'allumer la télé. J'observais d'un air absent les images qui défilaient sur l'écran tandis que je zappais.
— Quelque chose ne va pas ?
C'était ma mère. Elle venait d'arriver dans la pièce et avait remarqué mon air préoccupé. Elle avait toujours su quand quelque chose clochait.
— Non, rien, mentis-je.
— Il fut un temps où tu me disais tout ce qui te préoccupait, évoqua-t-elle en s'asseyant à côté de moi. Visiblement, ce temps est révolu. Je vois bien que ça fait quelque temps que tu te comportes bizarrement. Allez, viens faire un câlin à ta mère.
— M'man, me plaignis-je, gêné. Je suis trop grand pour ça.
— Tss, rit-elle en se blottissant contre moi, nous ne sommes jamais trop grands pour ça. Tu ne veux peut-être pas me dire ce que tu as – et je respecte ton choix – mais tu n'empêcheras pas une mère de consoler son fils par tous les moyens qui lui sembleront nécessaires.
Je baissai les armes et acceptai ce contact maternel. C'était agréable de la sentir le long de moi. Son parfum fruité m'envahissait les narines et me détendait. Je choisis finalement d'afficher sur la télé une émission traitant de la guerre de Cent ans. La tête appuyée sur l'épaule de ma mère, j'avais une nouvelle fois une vue plongeante sur son décolleté. Je voulus détourner les yeux mais la vision était trop attrayante. Ma mère posa sa main sur ma cuisse comme elle le faisait jadis, mais ce geste avait une toute autre signification pour moi, maintenant. Ses légères caresses firent poindre une douce excitation.
— Je t'aime, mon chéri, murmura-t-elle doucement.
Le lendemain, Charlotte m'évita le plus possible. Il n'y avait que pour les repas que nous fûmes obligés de rester tous les deux dans la même pièce. Nos regards n'osèrent pas se croiser. Elle était visiblement gênée en ma présence, mais elle tint parole et ne dit rien. J'étais moi-même gêné dès que je posais les yeux sur elle. Je ne pouvais m'empêcher de rougir de honte. Je me sentais si idiot, si sale… Étais-je un pervers ? J'avais l'impression de l'être aux yeux de Charlotte. Je devais la dégoûter.
Les jours qui suivirent ne furent pas beaucoup différents, mais Charlotte m'adressa de nouveau la parole. Oh, juste quelques mots bateau, rien de bien folichon, mais j'eus l'espoir de me rapprocher de mon ancienne relation avec elle. Elle me surprit même en m'adressant à un moment un sourire qu'elle ravit l'instant d'après. Peut-être avait-elle baissé furtivement sa garde. Peut-être avait-elle oublié juste un moment ce qu'elle avait découvert.
Puis son attitude évolua encore. Elle restait toujours distante, mais je la voyais m'observer du coin de l'œil. Chaque fois que je parlais avec notre mère ou que je posais mes yeux sur cette dernière, Charlotte me guettait en fronçant les sourcils.
Finalement, un soir vers dix-sept heures trente, j'étais tranquillement en train de lire un bouquin dans mon lit quand on frappa à la porte. Cela ne pouvait qu'être une seule personne : Charlotte. En effet, nos parents n'étaient jamais rentrés de leur travail à cette heure-ci, contrairement à nous deux. C'est avec une intonation surprise que je l'autorisai à entrer.
— Tu as vu ? J'ai pensé à frapper ce coup-ci, dit-elle avec un sourire timide.
— Merci, mais ce n'était pas nécessaire ; j'étais en train de lire.
— Je te dérange ? s'inquiéta-t-elle. Tu veux peut-être que je passe plus tard ?
— Non, c'est bon, sœurette. J'allais faire une pause de toute manière. Tu voulais parler de quelque chose de particulier ?
— Euh oui, hésita-t-elle. C'est à propos de la dernière fois…
— Euh… OK. Comme tu veux.
— J'aimerais saisir ce qui t'a pris. Je ne comprends pas. Pourquoi maman ? Elle te plaît ? Elle t'attire ?
— Je n'en sais rien au juste. Oui, je crois. Elle est belle en tout cas, très belle.
— Comment c'est possible ? C'est notre mère, après tout. C'est mal, non ?
— Je ne suis pas fier de moi, tu sais ! Bien sûr que c'est mal. Je l'aime comme une mère, je la regarde la plupart du temps comme une mère, mais parfois je vois une autre facette de sa personnalité, une facette bien intrigante : celle d'une femme aimante. Je prends conscience de ses courbes charnues et de la sensualité qui se trame au fond d'elle, et j'oublie un instant que c'est maman. Je ne vois alors plus qu'une femme désirable.
— Eh ben, c'est étrange tout ça. Je n'arrive pas à comprendre.
Alors je lui racontai toute l'histoire depuis le début, comment mon désir incestueux était né et s'était développé avec le temps, comment j'essayais de le chasser, l'effet que ma mère me faisait et la honte de ressentir cette attirance. Charlotte m'invita à détailler au maximum mon récit. Elle voulait tout connaître des manifestations physiques de mon désir. Elle me poussa à entrer dans le fond des choses, si bien qu'elle m'amena même à lui décrire les scènes que j'imaginais quand je me donnais du plaisir.
C'était étrange de tout dire à ma sœur, de lui parler de mes fantasmes les plus inavouables, de me confier sur les désirs qui me perturbaient, mais cela me faisait beaucoup de bien. Qui pouvait vraiment se confier sur ce genre de chose ? Peu de personnes, à mon avis. En tout cas, moi je le pouvais. Charlotte écoutait les moindres détails et jamais ne semblait me juger. Elle avait découvert une nouvelle facette de moi, une qu'elle ne soupçonnait pas ou à peine, et cherchait à me comprendre à fond. Peut-être voyait-elle dans mes révélations la clé pour résoudre le mystère de la gent masculine. En prenant conscience des pulsions qui m'animaient, elle pouvait mieux se faire une idée de celles qui animaient les autres gars.
C'est comme cela que nos discussions commencèrent. Chaque soir, toujours à dix-sept heures trente, Charlotte me retrouvait dans ma chambre et m'inondait d'un tas de questions. Si j'avais eu des copines. Comment les mecs draguaient. Sur cette dernière, j'eus du mal à lui répondre, étant donné mon manque d'expertise. Je lui passai donc en revue la totalité de ma triste vie amoureuse. Je lui détaillai tout. Je lui parlai de la fille que j'avais aimée au collège sans jamais oser lui avouer mes sentiments, de celle qui au lycée m'avait fait espérer une histoire mais qui en fait jouait avec moi, de celle que j'avais rencontrée l'été suivant et qui était à l'origine de mon dépucelage catastrophique, et enfin des trop nombreux râteaux que j'avais pris.
Charlotte se renseigna aussi sur ce que j'aimais en général chez les filles. Elle voulut aussi savoir à quelle fréquence je me masturbais, et si c'était pareil pour tous les garçons. Elle fut d'ailleurs étonnée du résultat. Elle me demanda aussi de lui décrire comment je procédais.
Tout au début, j'étais plutôt réservé pour lui parler de tout cela, mais elle sut très rapidement me mettre en confiance et m'inviter à me livrer sans aucune entrave. Elle semblait vouloir tout savoir. Sa curiosité et son enthousiasme me firent baisser la garde, si bien que je finis par répondre à toutes ses questions indiscrètes. Très vite, j'appréciai ces moments où je n'avais pas à me cacher. Ça me faisait du bien de pouvoir parler de ces choses, et puis ça m'amusait de voir les réactions de Charlotte. Parfois elle était subjuguée par mes révélations ou étonnée. Parfois, et c'est ce que j'appréciais le plus, elle paraissait excitée par ce qu'elle entendait. J'étais heureux de réussir à lui faire ce dernier effet, et je finis moi-même par éprouver une certaine excitation à lui avouer mes secrets les plus intimes. Mon regard sur elle changea peu à peu. Elle n'était plus la petite fille riante et parfois capricieuse : je la voyais plus grande et lui trouvais un côté sexualisé. Son corps s'était bien métamorphosé au cours des précédentes années ; elle était devenue une jeune femme très attirante. Sans m'en rendre compte, je transférais les désirs que j'éprouvais pour ma mère sur Charlotte.
Et voilà qu'un soir elle me posa une autre question qui allait permettre de franchir une nouvelle étape dans notre relation.
— Et moi ?
— Comment ça, et toi ? demandai-je en craignant la réponse.
— Eh bien, tu as dit avoir fantasmé sur d'autres filles, mais aujourd'hui tu fantasmes principalement sur maman. Tu dis la trouver belle. C'est vrai qu'elle l'est encore beaucoup malgré son âge. Moi, je ressemble beaucoup à maman bien que j'aie une poitrine bien plus petite, mais j'ai l'avantage d'être plus jeune. Et puis je semble correspondre à tes critères de beauté. Je me demandais donc si cela t'était déjà arrivé de fantasmer sur moi.
— Charlotte, tu es sûre de vouloir savoir ?
— Oui, ne t'inquiète pas. Je ne comprends pas encore tout à fait tes désirs incestueux, mais j'ai fini par les accepter. J'ai compris que ce n'était pas de ta faute, que tu ne les avais pas choisis. Alors ?
— Pour être honnête, hésitai-je, j'ai déjà fait un rêve érotique te concernant.
— C'est vrai ? Raconte-moi, s'il te plaît.
— Oh, rien de bien original ! Tu venais de te faire larguer par un mec et j'ai voulu te consoler. Nous avons fini par nous embrasser et nous caresser. Tu as ensuite proposé de me sucer et tu as offert de recommencer dès que je te le demanderais.
— Ah ouais, carrément ! Et j'ai accepté comme ça ?
— Oui. Je sais, c'est plutôt débile mais je n'y peux rien, ce n'était qu'un rêve.
— Et alors, je me suis bien débrouillée, j'espère ? demanda-t-elle en plaisantant.
— Je ne me souviens plus vraiment des détails, mais je sais que j'appréciais beaucoup. Malheureusement, je me suis réveillé avant la fin.
— Et tu t'es branlé après en repensant à ton rêve ? poursuivit-elle avec un sourire espiègle.
— Oui…
— Tu m'as donc imaginée en train de te sucer ? me demanda-t-elle afin de me pousser à détailler.
— Oui, je l'ai fait. Désolé, mais ce rêve ne me lâchait pas et je n'arrivais pas à retrouver le sommeil ; j'étais trop excité.
— Ah ouais, il t'a autant excité ?
Il y avait quelque chose d'étrange dans son intonation. La confidence que je lui livrais avait l'air de la chambouler, de la perturber. Visiblement, son esprit semblait traiter l'information à vive allure mais ne semblait pas parvenir à distinguer quelle serait la réaction la plus adéquate à fournir. Charlotte semblait à la fois curieuse d'en savoir plus et gênée, intéressée et surprise, confuse et honteuse…
En même temps, je pouvais la comprendre. Quel choc cela devait être pour elle, découvrir que son frère aîné avait rêvé d'elle et s'était branlé ensuite. Indirectement, je venais de lui avouer qu'elle me plaisait aussi beaucoup. Ce que je n'avais pas précisé, c'est que depuis le début de nos conversations je fantasmais de plus en plus sur elle, que je m'imaginais parfois que les choses dérapaient entre nous deux et que cela se terminait au lit.
Nous n'abordâmes pas ce sujet plus longtemps ce soir-là. Ce n'est que trois jours plus tard qu'elle me demanda plus de détails sur ce rêve et sur ce qui avait suivi. Je lui racontai donc comment je m'étais imaginé sentir ses lèvres coulisser le long de mon sexe, sa langue laper le gland et ses mains masser les bourses. J'inventai même les détails qui me manquaient. Bien qu'elle eût le visage empourpré, Charlotte ne me coupa pas dans mon récit et m'invita à détailler au maximum. Je dois dire que raconter tout cela à ma sœur ne me laissait pas indifférent : l'excitation était grimpée en flèche et mon sexe avait pris du volume dans mon pantalon. Ce dernier élément n'était pas passé inaperçu aux yeux de Charlotte.
— Cela t'excite d'y repenser ? demanda-t-elle pour confirmation.
— Oui, avouai-je.
— Tu te branlerais si tu étais seul ? ajouta-t-elle avec hésitation.
— Je pense que oui.
— Peux-tu me montrer, s'il te plaît… comment tu fais ?
— Quoi ? fis-je, surpris. Tu veux que je me masturbe devant toi ?
— Oui. Tu n'as qu'à repenser à ce rêve et faire comme si je n'étais pas là. Moi, je reste à côté et je te regarde faire.
— Es-tu sûre de toi ?
— Oui, affirma-t-elle d'un ton ferme. Je verrai mieux comment vous faites… et puis j'ai besoin de vérifier un truc.
— Vérifier quoi ?
— Quelque chose, répondit-elle, mystérieuse. Tu vas le faire, oui ou non ?
— Très bien, concédai-je. C'est d'accord.
Ce qu'elle me demandait était incroyable ! J'enlevai mon maillot pour me mettre à l'aise et défis ma ceinture. Je m'allongeai sur mon lit et essayai de me détendre. Bien que la situation fût excitante, se laisser aller était loin d'être évident. Charlotte s'allongea à mes côtés et posa la tête sur mon épaule. Je pouvais sentir son corps chaud pressé contre moi, son souffle tiède dans mon cou et son parfum apaisant. Je dus fermer les yeux et laisser les images envahir mon cerveau. La suite fut plus aisée que je ne le pensais. Je défis mon pantalon et libérai mon sexe sous le regard attentif de ma sœur.
Ma main glissa sur mon ventre pour finir par caresser mon sexe afin de le raidir. Je puisai dans ma mémoire les restes de mon rêve de Charlotte. Je l'imaginais totalement dédiée à mon plaisir. Je fantasmais sur mes mains parcourant son corps et sur les siennes en train de me masser le sexe.
J'étais maintenant bien dur. Je sentais le regard de Charlotte fixé sur ma hampe. Comment réagissait-elle ? Était-elle excitée ? En tout cas, c'est ce que j'imaginais. C'était incroyable de me masturber en sa présence ; et le pire, c'est que c'était son souhait !
Ma main glissait de plus en plus rapidement le long de mon membre et le plaisir grimpait. Des images érotiques défilaient dans ma tête : ma sœur se caressant elle aussi, les doigts glissés dans sa vulve ; elle se pinçait les seins, son corps ondulait sous le plaisir qu'elle se procurait, son visage était radieux et sa respiration saccadée et bruyante. D'ailleurs, ce dernier point était réel : à mes côtés, le souffle de la véritable Charlotte s'était considérablement accéléré depuis qu'elle avait découvert mon membre dans toute sa splendeur. Quoi qu'il en fût, j'étais sûr que le spectacle que je lui offrais ne la laissait pas indifférente.
Sa demande insolite, les images dans ma tête, sa présence envoûtante, le fait qu'elle semblait apprécier, tout ça commençait à faire beaucoup pour moi. Il ne me fallut pas beaucoup plus d'allers-retours sur mon sexe pour offrir à Charlotte une scène d'éjaculation.