La mère de Jean
Charline8817/04/2019Il ou elle
Si l'exactitude avait porté un prénom, Adèle l'aurait nommée Nathalie : pile-poil à l'heure dite. La jeune femme qui venait de garer sa petite automobile sur le parking n'avait aucun des critères des archétypes de la mode ou de la beauté telle qu'on les voit dans les magazines en vogue. Tout d'abord, elle mesurait à vue de nez à peine un mètre soixante. Ses formes étaient plutôt plantureuses, généreuses, voire opulentes. Une coupe au carré sur un visage enjoué lui conférait un air de garçon manqué. À première vue, la rousse lui aurait donné le rôle de dominante dans la relation qu'elle avait avec son amie Jacqueline. Le mot que venait à l'esprit en la suivant du regard était sans doute… camionneur.
Elle avait eu un coup d'œil circulaire, et la seule personne semblant attendre étant cette jolie rouquine. Elle marcha droit vers la femme qui, son sac à l'épaule, lui souriait.
— Bonjour ! C'est vous Adèle ?
— Oui. Vous êtes Nathalie ou Jacqueline ?
— Nathalie. Je ne suis pas en retard, au moins ? Il y a longtemps que vous faites le pied de grue ?
— Non, à peine une minute ou deux.
— Les routes sont moches, alors je ne prends pas de risques. Je suis heureuse de vous rencontrer. Vous venez ? Nous serons mieux chez nous pour tailler une bavette. Et puis Jacqueline n'aime pas trop me savoir sur la route par ce temps.
— Allons-y, alors ; ne faisons pas attendre cette dame.
Une fois installées dans la voiture, les deux femmes reprirent la direction de la montagne. La conductrice portait un jean, des baskets, et une doudoune qui masquait une partie de sa poitrine que la rousse devinait conséquente au vu du tour de poitrine. Elle avait une jolie voix et plaisantait volontiers, mais sans quitter la route des yeux, celle-ci montant dans des virages pas spécialement encore bien dégagés.
— Il y a en a marre de cet hiver qui nous casse les pieds ! Je n'aime pas la neige. Et vous ? Enfin, on peut peut-être se tutoyer, si tu n'y vois pas d'inconvénients.
— Non, bien sûr. Ben, moi je n'ai pas les mêmes soucis que vous qui pilotez une voiture. Sans permis, je ne risque pas un accident.
— C'est aussi plus difficile également pour te déplacer, à mon sens.
— Oui… mais bon, je n'ai plus de travail, alors je reste cloîtrée chez moi les jours de mauvais temps.
— Donc là, tu ne sors que pour nous rejoindre ? Merci, c'est très cool et sympa ! Lucie nous avait dit que tu étais très belle ; elle était en deçà de la vérité. Je me sens complexée. Je prends parfois un peu de poids, et j'ai beau faire du sport, pas moyen de revenir à la normale.
Adèle ne savait pas trop quoi répliquer. L'autre à ses côtés poursuivait sur son idée :
— Enfin, tu verras ; Jacqueline est plus dans ta lignée que dans la mienne. Ça n'empêche pas de s'aimer, mais je fais de temps en temps un régime, histoire de ne pas ressembler au bonhomme Michelin, tu vois. Et puis pour elle, je fais plein d'autres efforts.
— Vous vivez ensemble depuis longtemps ?
— Oh oui, bien avant la loi sur « le mariage pour tous ». On se fiche pas mal des commentaires et des regards malsains des autres. L'amour ne se commande pas. Mais toi, tu vis seule ?
— Pas totalement : j'ai un grand fils qui fait des études et qui rentre chaque… enfin, presque chaque fin de semaine. Donc il vit toujours à la maison.
— Ben sans boulot, ce n'est pas trop dur ?
— Un peu. Mais je n'ai pas le choix : la boîte qui m'employait a fermé ses portes ; je ne suis pas la seule à être sur le carreau.
— J'imagine. Et pour retrouver un job, en plus sans voiture, ça ne doit pas être l'Amérique.
— C'est le moins que l'on puisse dire.
— Et… je peux te poser une question très indiscrète ? Tu réponds seulement si tu veux.
— Je t'écoute. Je suis sociable ; ne crains rien.
— Il y a longtemps que tu fais ce genre de chose ? Rencontrer des femmes, je veux dire.
— À dire vrai, je n'en ai jamais rencontré qu'une seule, et c'était avec Lucie. De plus, elle avait un mari qui partageait avec elle.
— Wouah ! Des libertins, alors ?
— Oui. Enfin, je crois que la femme était très attirée par une tentative avec une autre, et son homme s'est occupé de Lucie pendant que je…
— Et tu as aimé ? Un peu, beaucoup… passionnément ? À la folie ?
— Ce n'était pas une marguerite à effeuiller, mais disons que je n'ai pas détesté. Et c'est plus la curiosité qui m'a fait accepter votre proposition.
— C'est bien d'être honnête. Si tu n'as pas envie de nous ou de l'une de nous deux, ne crains rien, nous ne t'en voudrons pas. Notre philosophie, c'est de s'aimer et de n'emmerder personne. Nous ne demandons que la parité dans ce domaine. Mais bon, tu vas voir, Jacqueline va sûrement te plaire. Elle est très spéciale. Nous allons être à la maison dans dix minutes.
— Vous restez donc dans ce coin ? Ben, il doit y avoir un paquet de neige si j'en juge par la couche qui couvre déjà la campagne ici. Vous êtes en altitude ?
— Pas loin des mille mètres. Mais normalement, c'est bien dégagé. Tiens ! Tu vois la maison là-bas ? C'est notre petit nid.
— D'accord.
La porte d'un garage s'ouvrait devant le nez de la voiture qui entra à l'abri sans marquer la moindre pause. Les deux femmes en descendirent. En haut des marches qui les amenaient dans une vaste entrée, une autre femme les attendait.
— Bonjour ! Je suis Jacqueline. Ça va, Nath ? Tu as trouvé facilement ?
— Oh oui. Adèle m'attendait sagement et bien à l'heure comme prévu. Alors nous avons déjà un peu discuté dans la voiture toutes les deux.
— Entrez, venez au chaud. Il fait meilleur près du poêle. J'ai fait du café ; vous en prendrez bien un ?
— Je suis désolée, mais je ne suis pas café du tout.
— Une tisane, alors ? Vous aimez quoi ?
— Je préférerais un thé, si c'est possible.
— Bien entendu, mais je crois que le seul que nous ayons est au jasmin.
— Ça fera l'affaire, ne vous inquiétez pas.
— Bon, les filles, vous ne pourriez pas troquer vos « vous » pour des « tu » qui seront franchement plus chaleureux ?
— Ma foi, tu as raison. Enfin, si Adèle le permet.
— Bien sûr que je suis d'accord.
Ensuite, devant leurs boissons chaudes, elles avaient toutes trois bien ri en se racontant des anecdotes plus ou moins croustillantes, souvent basées sur la bêtise de gens qui devaient secrètement jalouser leur statut de femmes libres et qui, pour se donner bonne conscience, crachaient des insultes sur l'homosexualité et ses pratiquants. Du coup, l'ambiance s'avérait plus détendue, comme si les trois se connaissaient depuis toujours. De fil en aiguille, elles avaient mis sur la table le sujet de la soirée : le sexe ! Adèle savait qu'elle était là pour des jeux avec ces deux femmes et en acceptait l'augure.
Nathalie invita la rousse à les suivre. Elles se retrouvèrent dans une aile de la maison qu'elle n'avait pas remarquée. La salle où elles venaient d'arriver était de toute évidence une piscine impressionnante. Sur deux côtés, des murs de verre ainsi que le toit du même matériau offraient une luminosité époustouflante. À l'extérieur, la neige formait un tapis à perte de vue. Étonnée, Adèle regardait cette incroyable baignoire perdue au milieu des montagnes.
— Vous chauffez l'eau toute l'année ?
— Nous avons la chance d'avoir une source d'eau chaude qui jaillit sur notre terrain ; il a suffi de la capter. L'eau est à température constante de vingt-six degrés : c'est bon pour se baigner ! Et puis les baies vitrées permettent de voir la campagne, mais personne en revanche ne peut voir l'intérieur de la piscine ; un peu le système des vitres teintées des voitures. C'est notre havre de paix. Ici, il fait toujours bon, et nous en profitons tout le temps.
— C'est chouette ! Vraiment super !
La visiteuse était subjuguée par ce qu'elle voyait. Autour du bassin d'environ quinze mètres de longueur, des transats et une table spéciale, matelassée, recouverte de cuir. Sur cet étal, un long drap de bain, qui de toute évidence prouvait que les filles se massaient sur ce meuble. Jacqueline était toute proche d'Adèle.
— Tu veux aller faire trempette ? Nous adorons l'eau.
— J'aimerais, mais je n'ai pas de maillot ; je ne savais pas !
— Moi, j'y vais sans ; alors rien ne t'interdit de faire de même. De toute façon, nous sommes là pour nous faire plaisir.
Nathalie avait joint le geste à la parole. En quelques secondes elle se trouva nue et plongea dans l'eau bleue. Tout en nageant, elle exhortait les deux autres à venir la rejoindre. Alors la rousse se déshabilla rapidement et sauta dans la baille. Plus loin, la dernière fille, Jacqueline, avait retiré lentement sa jupe ; elle portait un slip de bain sous celle-ci. Les seins à l'air, elle prit tranquillement l'échelle et se mouilla lentement avant de faire les deux brasses qui la séparaient des autres baigneuses. Adèle les voyait désormais toutes les deux et pouvait se rendre compte des différences.
Nathalie, boulotte mais finalement très jolie portait haut une paire de seins d'un volume très développé ; Jacqueline, filiforme, avec une poitrine plus dans la gamme de celle de la rousse. Elles avaient cependant toutes deux un côté attachant qui plaisait à Adèle. Elles nageaient autour de la nouvelle sans dire un mot, et la tache noire du bas de maillot de Jacqueline jurait avec la nudité des deux elfes qui semblaient planer sur l'élément liquide. Les jeux de mains et les rires commencèrent dans cette masse liquide, porteuse de bien des espoirs.
Il faisait bon dans le bain, et la rousse en profitait. Maintenant les deux nanas l'avaient serrée entre leurs deux corps, et quatre mains frôlaient son épiderme sans vraiment pour le moment s'intéresser à ses parties les plus intimes. Non, elles caressaient la peau, errant sans but précis, juste pour en jauger l'élasticité et la texture.
— Tu es très belle ; c'est doux, et tu es… un bijou.
— Merci, Nath. Mais je vous trouve très… attirantes aussi toutes les deux. Pourquoi tu ne t'es pas mise nue aussi toi, Jacqueline ?
— Ah ! Ah ça, ma belle, c'est… et puis non, je ne te dis rien : tu verras par toi-même, ce sera mieux.
— Bon ! Ma foi, vous avez de la chance de pouvoir profiter de votre piscine. Vous vous baignez souvent ?
— Pratiquement tous les jours ; c'est un délassement quotidien. Mais nous aimons aussi les massages, aussi nous avons ce qu'il faut pour cela. Ça te dirait que nous te massions…
— … à quatre mains, Nathalie et moi, pour te donner des tas de sensations nouvelles ? Allez, on s'y colle !
Elles étaient sorties de l'eau et se séchaient avec des draps en éponge, puis chacune des deux maîtresses de maison empoigna un bras de leur invitée qu'elles escortèrent ainsi jusqu'à la table de cuir où elles la firent s'étendre sur le ventre. L'une d'elles installa les bras d'Adèle le long de son corps alors que l'autre lui écartait les jambes en tenant ses deux pieds. La rousse eut soudain l'impression qu'elle offrait, ainsi ouverte, une vision plutôt impudique de son corps. Sous son visage, une sorte de cercle vide lui permettait de garder la tête bien droite.
Alors lentement les deux femmes firent couler sur elle des liquides aux senteurs prononcées, puis Nathalie penchée au-dessus d'elle commença une singulière danse de ses mains sur sa nuque et ses épaules. Quant à Jacqueline, la femme couchée ne pouvait la voir mais elle sentait que ses petites mains fines parcouraient ses orteils pour ensuite dériver vers ses chevilles. C'était divin ; un concerto à quatre mains en caresses majeures ! Et les doigts s'enfonçaient dans sa peau sans lui faire mal, allant et venant, se croisant parfois à l'orée de ses fesses.
Agréable massage qui dura très longtemps, puis une tape sur le postérieur et une invitation à montrer le côté face et Adèle subit de nouvelles escapades des mains affolantes ; mais cette fois elle pouvait suivre les moindres mouvements de chacune de ses hôtesses et se rendre compte du plaisir qu'elles prenaient à la tripoter partout. Lorsque les deux masseuses joignirent leurs mains, celles-ci se trouvaient au niveau du pubis ensoleillé d'Adèle.
— Une vraie rousse ! Ça ne nous est jamais arrivé, hein, Jacqueline ?
— Tu es superbe ! Je peux te… enfin, aller plus loin par là ?
Jacqueline avait une chevelure châtain et parlait du sexe de la femme allongée qui cligna seulement des yeux ; l'autre prit cela pour un consentement. De toute façon, elle était venue pour ce genre d'amusements, et ceux-ci devaient tôt ou tard se préciser. Que ce soit à cet instant ou longtemps après, quelle importance ? Comme Adèle avait toujours les jambes largement ouvertes, les doigts de la nana n'eurent aucun mal à se frayer un passage entre des lèvres abondamment humidifiées par les nombreuses manipulations partout sur son corps, mais le début de cet attouchement intime la fit pourtant sursauter.
Nathalie, sans un mot, venait de grimper lestement sur la table ; et les deux pieds de part et d'autre du visage de leur invitée, elle s'accroupit sans rien demander. Les yeux ouverts, la rousse vit descendre vers son visage la chatte de la « camionneuse ». Elle n'était pas totalement épilée ou rasée ; un rectangle de poils approchait de son nez. De toute évidence, elle venait se frotter contre la bouche de la femme étendue pendant que sa compagne massait désormais l'intérieur du sexe de la rousse. Pour se donner une contenance, Adèle commença à brouter la fente qui bâillait au-dessus de sa langue.
Ensuite, les choses s'accélèrent. Le corps d'Adèle devenait le terrain de jeux des deux compagnes qui s'en donnaient à cœur joie. Quand la bouche de Jacqueline vint visiter sa motte, la rousse crut défaillir. Des frémissements parcouraient tout son épiderme et elle redoubla ses coups de langue à la chatte qui s'appesantissait de plus en plus sur sa frimousse. Nathalie s'était penchée encore un peu plus, et de ses mains elle pinçait les seins de leur jouet. Tout s'emmêlait dans la caboche de l'invitée.
Adèle crut devenir folle sous les doigts qui s'insinuaient partout, sous deux langues qui lui donnaient mille frissons. Elle supporta les incroyables va-et-vient des doigts de Jacqueline et les mouvements du bassin de Nathalie qui se masturbait littéralement sur son visage. Elle manquait d'air, l'autre sur elle lui maintenant son bas-ventre sur le nez. Puis pratiquement en même temps, les deux femmes se retirèrent.
Ensuite, Nathalie entraîna Adèle vers une porte qu'elle n'avait pas décelée. Une douche les accueillit et elles se pressèrent ensemble sous le jet tiède, puis Nath embrassa une première fois la rousse. Toutefois, ce baiser n'avait ni le goût ni la saveur de ceux d'Annabelle. Elle ne trouva pas le second meilleur. Son manque d'élan avait dû être ressenti par la petite bonne femme qui n'insista pas. Jacqueline n'était pas venue les retrouver.
Après des ablutions plus ou moins érotiques, elles rejoignirent Jacqueline qui les attendait allongée sur un transat. Nathalie s'installa d'autorité sur une chaise longue, avec le dessein manifeste de regarder son amie faire mumuse avec leur invitée.
— J'aimerais, Adèle, que tu t'occupes de Jacqueline.
— … Tu ne participes donc pas ?
— Pas tout de suite. J'aime aussi voir. Regarder, entendre crier ma belle, la voir vibrer sous d'autres mains, sous une langue… Oui, c'est un peu mon péché mignon, un petit plaisir rare.
— Ma foi… c'est vous qui décidez, après tout. Peu m'importe ; je veux bien vous faire plaisir à toutes les deux, de cette manière-là ou une autre.
Cette fois, la seconde femme n'avait plus son slip de bain. Elle était allongée sur la toile de la chaise, et son corps cuivré était de toute beauté.
— Tu ne préférerais pas la table de massage ?
— Non… ici… et pas un massage : seulement des caresses. Tu comprends la différence, Adèle ?
— À peu près, oui…
Elle s'était alors agenouillée près de cette nymphe qui ne bronchait plus. Les doigts de la rousse parcoururent une première fois la nuque pour s'éloigner vers le lobe d'une oreille. Ils survolaient, ne touchant que très peu la surface douce de ce corps exposé, puis Adèle se prit à aimer faire des attouchements légers. Elle commença par descendre le long de la colonne vertébrale, si lentement que l'autre soupirait d'impatience. Elle respirait de façon plus saccadée, attendant visiblement que les mains continuent de plus belle. Du reste, celles-ci au niveau des fesses malaxaient gentiment deux globes d'une fermeté exemplaire. Adèle continua sa progression le long d'une cuisse, ses deux mains accolées pour suivre les contours des muscles.
Les menottes remontèrent ensuite sur l'autre jambe, et arrivées au derrière, la rousse ne garda qu'un seul doigt pour suivre le long sillon qui coupait en deux ce cul harmonieux. Le majeur qui redescendait était au fond de la raie. L'autre avait eu un petit cri mais n'avait pas bronché. Alors les phalanges s'aventurèrent docilement vers les lèvres bizarrement retroussées du sexe de Jacqueline. Le geste resta d'un coup suspendu, un arrêt net et franc motivé par quelque chose d'inhabituel. Les yeux de la caresseuse se portèrent sur cette anomalie que la main décelait.
Alors Jacqueline, dans un mouvement ample et souple se retourna, face au plafond de verre de la piscine. Les quinquets d'Adèle faillirent quitter leurs orbites : devant elle, la femme arborait un pénis digne de ce nom, et juste sous celui-ci un sexe féminin tout aussi bien formé que le sien. Une femme avec deux sexes ! Un homme-femme ; une femme-homme ! Jamais la rousse n'aurait pensé que cela puisse exister. Elle avait bien souvent entendu parler d'hermaphrodites, mais pour elle il ne s'agissait que d'un mythe.
Et pourtant… là, sous ses regards, le sexe masculin était raide. Bon, il n'avait pas la taille de celui d'un Gustave, mais il avait des dimensions… acceptables. Elle restait scotchée à ces deux sexes accrochés à un seul entrejambe. C'était saisissant, et bêtement elle se demanda « Ils… ils marchent tous les deux ? »
— Ben oui, qu'est-ce que tu crois ?
— …
Elle venait de se rendre compte qu'elle avait pensé à haute voix et que Jacqueline avait répondu franchement.
— Tu vois… c'est sympa de tantôt être une femme et parfois un homme ; demande à Nathalie.
— Je crois que j'ai de la chance, ma chérie, mais je suis partageuse et je veux bien que tu te serves de l'un ou l'autre ; c'est merveilleux ! Jacqueline est à la fois mon homme et ma femme. Imagine les possibilités infinies que cela nous donne…
— Mais… pourquoi alors avoir besoin de quelqu'un… comme moi ?
— Ça, c'est dans notre tête. Nous aimons le sexe entre nous, mais comme tous les couples il nous arrive de fantasmer sur un trio. Mais jamais avec un autre homme : de ce côté-là, ma Jacqueline me suffit.
— Je… je comprends !
— Ça te choque, cette histoire de sexe ? C'est seulement une bizarrerie de la nature. Une erreur de celle-ci au tout début de la vie du fœtus. Dans la plupart des cas, la personne porteuse de ces deux sexes vire du côté mâle ou femelle, mais moi je suis restée moitié-moitié et je bande aussi. Je peux aussi tout à fait mouiller, comme toi, parce que j'ai senti quand je te limais sur la table de massage que tu étais trempée.
— C'est vrai, j'ai bien aimé vos… actions sur moi.
— Alors ne crains rien. Tiens, viens voir, touche, regarde.
Jacqueline avait repris la main d'Adèle et l'attirait sur cette verge qui était encore au repos ; la queue se mit à grossir entre les doigts de la rousse. Mue par une curiosité toute féminine, de sa seconde main elle enfonça un doigt dans la chatte qui, sous la bite, bavait déjà. Puis, attirée par l'envie, elle baissa la tête et se mit à sucer l'engin. Dans sa caboche les images s'entrechoquaient. Ce corps avait donc quatre endroits pour prendre du plaisir ! L'autre semblait apprécier la double caresse.
Quand donc Adèle eut-elle l'idée de mettre aussi un autre doigt dans l'anus de la femme qui geignait sous ses caresses ? Jacqueline se cabra, mais se mit à gémir encore plus fort. Sur son transat, Nathalie suivait la scène sans en perdre une miette. Et elle aussi se masturbait sans relâche. L'odeur de sexe arrivait aux narines du couple dont l'actrice principale était Jacqueline. Celle-ci ne cherchait pas à toucher la nana qui s'occupait d'elle ; non, elle se laissait faire en râlant. Et dans cet espace clos, les sons se propageaient en formant une sorte d'écho.
Puis les trois femmes s'étaient réunies dans un seul et unique bouquet. Des bouches, des lèvres s'autorisaient mille privautés. Personne n'était mis à l'écart, et tous les sexes subirent des assauts réitérés de la part de leurs partenaires, régulière ou occasionnelle. Les heures filaient à une vitesse vertigineuse.
Adèle connut le plaisir de faire l'amour avec l'homme-femme. Si le jonc n'était pas surdimensionné, Jacqueline s'en servait fort habilement et elle sut faire jouir la belle. Elle suivit aussi les coups de bassin véhéments donnés par cette même Jacqueline qui prenait sa compagne en levrette avec une hargne toute particulière. Elle constata également que la chatte de l'hermaphrodite pouvait aussi être léchée, caressée, et qu'elle mouillait vraiment de façon abondante : elle n'avait rien à envier à celle de Nathalie. Et cette dernière, à l'aide d'un gode, lui démontra par A plus B que ce vagin pouvait aussi recevoir une bonne queue.
Sur le chemin du retour, les souvenirs tout frais de ces scènes inédites qui avaient eu lieu autour de la piscine restaient gravés dans la mémoire de la rousse. Les deux femmes aussi étaient heureuses d'avoir rencontré la jolie chômeuse, et elles lui avaient d'autorité collé dans son sac à main juste avant que Nathalie la raccompagne un cadeau digne d'une reine. Elles s'étaient promis de se revoir rapidement. Le couple semblait bien soudé, mais qui n'aurait pas rêvé d'avoir dans son lit une personne avec qui faire des trios sans inviter quiconque ?