La mère de Jean
Charline8817/04/2019La soupe
Adèle, un anorak sur le dos, faisait le tour du jardin. Les derniers poireaux restaient verts, et là-bas sur la montagne qui faisait face à la petite maison, les arbres décharnés avaient pris des allures de squelettes. Les branches noires hivernaient depuis la fin de l'automne et les feuilles avaient toutes disparu. La femme se sentait un peu triste. Sur la terrasse, le copain de son fils – en bras de chemise, quel idiot ! – venait d'apparaître.
— Mais bon sang ! Restez au chaud ! Vous allez attraper la mort dans cette tenue.
— Je voulais… juste vous aider.
— À quoi faire ? Pour cueillir deux poireaux ? Pour ma soupe ? Ça ne nécessite pas tant d'efforts.
— Je… m'excuse, mais je croyais bien faire.
— C'est ça, rentrez vite à la maison, et surtout fermez la porte : je ne chauffe pas pour le plaisir, vous savez.
Guy s'était empressé de retourner à l'intérieur. « Non, mais quel idiot ! » songea d'un coup Adèle, puis elle arracha d'un coup sec les deux légumes dont la soupe serait faite.
Depuis que Jean était parti avec Lucie, son imagination lui faisait entrevoir d'étranges images. Elle pensait à ce qui devait se passer entre son fils et son amie. Elle n'avait pas de craintes : la brune saurait bien s'occuper de son gamin, mais c'était un peu comme si l'autre lui volait une part d'elle-même. Un bout de son ventre, un morceau de son corps. La chair de sa chair. Difficile de croire qu'une autre femme puisse lui donner de l'amour…
Bien entendu, rien à voir avec celui que toute sa vie elle lui avait voué. Non, cet amour physique que son esprit s'obstinait à trouver mal entre un garçon et sa mère, c'était de celui-ci qu'il s'agissait ; et au moment où cela devait se produire, elle avait les mâchoires serrées et les tripes nouées. Elle se questionnait davantage, comme si son refus n'avait finalement pas été légitime. Pourtant il lui semblait qu'elle n'avait fait que ce qui était juste : elle resterait la mère sans devenir l'amante. Alors pourquoi ce désarroi, ce trouble au fond de son esprit ?
Guy avait presque des remords. Son copain Jean était parti avec la brune et lui était là, coincé avec cette Adèle. Vêtue chaudement, elle venait de pénétrer dans le jardin. Quels légumes pouvaient encore bien survivre par cette froidure ? Il pensa qu'il était temps de faire la paix avec cette belle plante et se dirigea vers elle. Le froid piquait, surtout qu'il n'avait rien d'autre que sa liquette sur les dos. Elle venait de le tancer, et c'est presque heureux qu'il regagna l'intérieur de la maison bien chauffée. La femme remontait elle aussi du potager avec deux rescapés du gel. Il lui ouvrit la porte-fenêtre.
— Vous vouliez donc prendre froid ? Il fait moins six dehors ; et en chemise… la crève vous guettait, jeune homme.
— Je… vous avez raison, je n'ai pas réfléchi.
— Ça vous arrive souvent ?
— Pardon ?
— Oui de ne pas avoir assez de jugeote et d'agir à la légère ? Ça vous prend souvent ?
— Non. Je crois que c'est vous qui me tournez la tête.
— Ben, tiens donc… Me voici à nouveau coupable, désignée d'office. Vous êtes un drôle de type, vous !
— Je vous assure que d'ordinaire je suis… normal.
— C'est quoi, votre définition de la normalité ? Je suis curieuse d'entendre cela. Entre venir vous vautrer dans un canapé occupé, vous balader à poil au milieu de la nuit et chercher la mort dans un jardin vosgien, tout vous paraît parfait ?
— Je… non, mais vous me faites faire des trucs inconcevables, je vous l'avoue, jamais je n'ai rencontré une femme telle que vous.
— Je n'ai rien d'exceptionnel, à mon sens.
— Ben… vous m'avez pourtant fait une gâterie sans que je réclame vraiment.
— Vous étiez dans mon lit et je rêvais pour de bon, moi. Alors ne revenez pas là-dessus.
— Vous n'avez donc plus envie de rêver un peu ?
— Ne remettez pas cela, bon sang ! Je vous ai déjà dit que c'était une erreur, alors il est des insistances qui deviennent de vraies lourdeurs.
— Oh… s'il vous plaît… Juste un peu, juste une caresse…
— NON ! Allez sur votre ordinateur et trouvez-vous un bon porno. Prenez votre machin à la main et faites-vous plaisir si ça vous chante, mais n'attendez plus rien de moi.
— Si je fais ce que vous dites… vous resterez près de moi ?
— Quoi ? Mais vous avez vraiment un grain, vous !
— S'il vous plaît… Je me mets sur le canapé et vous sur le fauteuil ; ça me donnera des idées, et je suis sûr que ça ira plus vite de vous voir me regarder.
— Mais il est bon à enfermer, le gaillard, là… Comment Jean peut-il être votre ami ? Vous êtes pervers pour de bon !
— Soyez chic, s'il vous plaît ; juste une minute, juste un moment.
— Lâchez-moi les baskets et faites votre petite popote tout seul. J'ai la mienne à préparer.
Elle avait tourné les talons et il était resté comme deux ronds de flan. Dans sa cuisine, elle cherchait à calmer ce début de colère que le loustic avait su engendrer par ses paroles malfaisantes. Et Lucie qui devait peut-être faire avec Jean ce que ce Guy envisageait avec elle… Un comble tout de même d'envoyer son gamin prendre avec une autre ce qu'elle refusait à ce jeunot !
Il était parti vers le salon, et plus un bruit ne venait troubler la maisonnée. Au bout d'un moment le silence fut interrompu par des bruits qu'elle reconnut de suite : ce con de gosse avait appliqué à la lettre ses préceptes ! Elle n'en revenait pas… La porte entrouverte, elle pouvait le voir avec le portable sur la table basse et le futal à mi-cuisses. Il tenait dans sa main sa queue et se masturbait tranquillement. Non, mais quel sans-gêne ! Il ne quittait plus son écran des yeux et poussait des soupirs qui parvenaient à la cuisine. Subitement, elle eut un vrai coup de chaleur ; une incroyable vibration s'empara de l'ensemble de son corps, et quand elle crispa ses doigts sur son sexe pourtant emmitouflé dans sa gangue de vêtements, elle croisa le regard de Guy. Il leva simplement sa main libre pour lui indiquer la place vacante à ses côtés ; et aussi bête que ça puisse paraître, Adèle avança vers le garçon.
Les prunelles brillantes, elle s'assit près du branleur qui avait arrêté les allées et venues de son bras. Il attendait simplement. Pourquoi, lorsqu'il lui agrippa le poignet, se laissa-t-elle faire ? Grand mystère des femmes. Les doigts menus encerclèrent la bite, et c'était elle qui désormais donnait le la à cet ascenseur charnel sur le tube de chair raide. Elle ne rechigna guère plus quand la main libre lui appuya sur la nuque. L'intention évidente était de faire plonger sa tête pour que sa bouche s'emparât de la bête frémissante d'impatience. Alors la rousse, pour la seconde fois en quelques semaines, se retrouva avec le sexe de ce Guy dans la bouche et elle refit sans rechigner les gestes ancestraux qui permettent aux hommes d'adorer les gorges féminines au plus haut point.
Cette femme était une fieffée cochonne, et il n'en démordrait plus. Mais qu'elle suçait bien, qu'est-ce que c'était bon… Il lui lâcha la nuque et la laissa se débrouiller toute seule. Comme une grande, elle lui taillait une pipe mémorable. Mais ce qui le surprenait le plus, c'était qu'elle le fasse avec autant d'élan, de générosité dans le don de soi.
Le plaisir ne se préoccupe jamais de connaître l'âge des personnes…
Sur son siège, Jean restait à la merci de la belle Lucie. Celle-ci alternait le chaud et le froid. Assise sur ses genoux, tantôt elle se frottait la chatte sur la bite raide, puis marquait de longues pauses en écrasant de tout son poids la lame et les testicules. Il soufflait plus fort, se retenant de toutes ses forces de la supplier. Il était à deux doigts d'implorer une caresse ou qu'elle abrège le supplice qu'elle lui infligeait. Depuis de longues minutes, elle jouait à l'amener au bord de l'explosion pour mieux l'instant suivant l'abandonner en relâchant la pression.
Puis le jeu ne l'amusa plus. Elle se releva, mais ne délia pas notre gaillard qui tressautait sur l'assise paillée. Se soulager, ou qu'elle le fasse ! Sa position devenait intenable et il psalmodiait un chant étrange. Lucie souriait, contente d'avoir amené le jeune homme aussi loin. Il se montrait d'une endurance hors du commun. Il n'avait toujours pas éjaculé malgré le traitement de faveur qu'elle lui avait infligé, mais elle avait aussi réussi à se donner chaud. Aussi, après qu'il eut bercé sa tête un long moment de droite à gauche, elle décida d'en finir. Du reste, son amie Adèle – à moins que la fine mouche ait tout saisi depuis le début – devait se poser des questions. Donc, clémente, elle sonna l'hallali. En revenant vers la chaise où il gesticulait comme un beau diable, elle secoua à nouveau le cocotier.
Croyant qu'elle allait le finir à la main, il l'implora de faire vite ou de le détacher.
— Tu veux vraiment qu'on baise tous les deux ? C'est ton souhait ?
— Oui ! Je vous assure que oui.
— Alors je veux que tu me promettes deux choses.
— … ? Je ne saisis pas ce que vous dites, là.
— Tu dois me promettre de faire la paix avec ta mère. Elle t'aime et s'est sacrifiée longtemps pour que tu sois bien, que tu fasses de bonnes études. Alors j'attends.
— Je vous le promets, oui, mais nous ne sommes plus fâchés. Et la seconde requête ?
— Tu n'essaieras plus jamais de coucher avec elle. Plus jamais, tu entends ? Une mère n'est pas une amante ou une maîtresse. Elle a raison de ne pas te donner satisfaction. Tu ne peux pas lui demander un pareil sacrifice. Son amour est bien plus fort que celui auquel tu aspires parfois avec Adèle.
— C'est… c'est elle qui vous a parlé de ça ?
— Je ne suis pas devin ; bien entendu que nous avons évoqué tes demandes idiotes. Je la comprends et je l'approuve. Imagine comment ensuite vous vivriez cela… plus jamais vous ne vous regarderiez de la même manière. Un jour, tu auras une femme et des enfants. Tu serais d'accord, tu apprécierais que ton fils baise sa mère ? Ta femme, quoi !
— Ben…
— Même les animaux ne font pas ce genre de saloperie. Alors je vais remplacer ta mère pour un long, un bon moment. Nous allons tous les deux prendre un maximum de plaisir, mais si jamais tu cherches encore à coucher avec elle, je te le ferai regretter amèrement. Et dans ce domaine, tu ne peux pas imaginer comme je suis capable de faire souffrir un homme ; alors, un presque gamin… Réfléchis, mais fais vite.
— Vous voulez bien me détacher ? S'il vous plaît…
— Mais bien sûr. Tu as déjà une vague idée de ce que peuvent être les tourments qu'une femme peut infliger à un type ?
— Oui ! J'ai compris, et je vous jure que je ne parlerai plus jamais de cela ni n'essaierai plus non plus.
— À la bonne heure ! Voilà qui est sage. Alors viens, mon mignon. Tu as droit à ta récompense, comme un gentil toutou. Viens chercher ton susucre.
Jean, les bras endoloris par leur station dans son dos, se demanda si elle se moquait ou si Lucie parlait sérieusement. Il se leva lentement avec le sentiment d'être ridicule, le chibre à l'air devant la nana dont la jupe était retombée en masquant son bas-ventre. De son index replié, elle lui faisait pourtant signe de venir à elle. Il osa donc affronter les deux mètres qui les séparaient. Dès qu'il fut suffisamment proche, elle le prit gentiment par la main.
— Viens. Sur mon lit nous serons bien mieux. Tu m'as donné ta parole, ne l'oublie jamais.
— Oui Madame.
— Plus de « Madame » : c'est Lucie. Et tu peux aussi me tutoyer.
Ébahi, il se laissa guider vers la chambre. La pièce était assez commune : un grand lit, une armoire-penderie et une sorte d'énorme et massive commode surmontée d'un immense miroir, lequel renvoyait l'image du plumard. Elle se retourna brusquement, échauffée par les attouchements qu'elle avait prodigués sur Jean durant presque une heure. Face au jeune homme, elle enroula ses bras autour du cou masculin et le premier baiser arriva là, debout aux abords de la couche. Ensuite tout devint confus dans la tête du garçon.
En quelques minutes sans même s'en rendre compte, il fut l'objet d'un savant déshabillage. Cette fois, elle irait jusqu'au bout de ses envies et il devrait soit suivre, soit subir. Elle le propulsa d'un coup sur la couverture puis, toujours aussi rapidement, elle retira elle aussi tous ses vêtements. Le corps de la brune apparut dans la lumière devant celui qui bandait toujours. Il restait allongé sur le dos alors qu'elle, debout, s'installait en passant un pied de chaque côté de son visage. Il avait une vue inouïe sur son entrejambe.
Cette Lucie, entièrement lisse, lui montrait sa chatte dans sa version la plus crue. Lentement, elle fléchit sur ses genoux, et le jeune homme vit descendre vers son visage cette lune fendue. Elle prenait son temps pour le faire à nouveau languir. Cette fois, l'entaille humide était juste à quelques centimètres du nez de Jean. De ses mains, Lucie prit appui sur les jambes du garçon qui tressaillit lorsque le sexe féminin entra en contact avec sa figure. À ce moment-là, elle se pencha en avant et le jeune homme sut qu'elle voulait une autre forme de baiser.
Alors, docilement, il s'exécuta. Sa langue vint d'abord goûter cette longue balafre aux lèvres plus sombres, presque brunes. Puis elle en découvrit tous les contours avec un regain de vitalité qui se traduisit immédiatement par un plus grand raidissement de la canne entre ses jambes. Parallèlement à cette découverte, il sentit qu'un four venait de happer son mandrin : Lucie avait gobé sa queue et reprenait sa manœuvre de succion. Le soixante-neuf entrepris avait une saveur toute particulière.
Lentement il lissa, embrassa, suçota cette plaie aux saveurs très spéciales. Il comprit qu'il devait lui faire du bien quand elle ne s'occupa plus de sa pine. Les gémissements qu'elle poussait lui revenaient comme un hymne, un psaume au sexe. Cette première envolée d'une gorge féminine qui chantait pour lui, et pour lui seul une Marseillaise aux accents particuliers. Et devant les yeux du garçon dansait une lune qui appelait le loup. Sous la caresse de la langue, elle se frottait de toutes ses forces pour qu'il prospecte plus profondément sa chatte. Et il osa enfin oublier tout.
Soudain, sans trop savoir pourquoi, il la sentit tressauter. Il recula un peu sa langue de l'endroit qu'il venait de découvrir, mais ce fut seulement pour mieux y revenir. Ensuite, il se contorsionna pour remonter ses bras et ouvrir de ses doigts cette étrange fleur. Tout en haut de celle-ci, un piton bien différent du reste surgissait, semblable à une bite miniature. Un gland gros comme un grain de maïs était sous la baveuse de Jean ; et chaque fois que sa langue effleurait ce mini-mont, elle avait la chair de poule.
Combien de temps le gaillard énerva-t-il ce pic à tête de velours rose ? Il ne s'occupait plus que de celui-ci alors que ses doigts naviguaient dans le conduit complètement trempé. Le majeur et l'index associés allaient et venaient dans cette mer aux vagues claires. À présent elle criait, et ses gémissements ressemblaient fort à des encouragements. Mais comme il limait avec ses doigts de plus en plus vite la gaine ouverte, il abandonna sa léchotte. Elle braillait vraiment de plus en plus. Pour la ramoner plus profondément tout en tournant légèrement, Jean avait mis en appui son pouce sur le haut de ses fesses.
Alors, sans même qu'il l'eût vraiment désiré, celui-là força sur la pastille qui se situait par là. Quand les phalanges de ce dernier doigt s'y enfoncèrent tout entières, elle poussa un cri de bête blessée, mais elle ne chercha pas à le faire ressortir, se dandinant du derrière comme une folle ; et sa tête aussi se berçait désormais sur les cuisses du garçon. Elle se cabrait, pareille à une folle furieuse. Il comprit enfin ce que le mot plaisir pouvait signifier chez une femme. Une sorte de fierté envahit le jeune homme.
C'était elle qui s'était écroulée sur le côté, le corps parcouru de spasmes. Tous ses muscles bougeaient ; elle donnait l'impression d'avoir mal partout, de ne plus pouvoir domestiquer ses tressaillements qui frisaient sous sa peau. Sur un coude, Jean voyait tout cela avec presque de la peur dans le regard, mais elle le rassura d'un large sourire.
— Eh bien, mon ami… tu peux te vanter de m'avoir fait jouir sauvagement. Le coup du doigt dans le derrière… je ne sais pas si c'était fait exprès, mais bon sang, tu m'as embarquée dans un autre monde !
— … ?
— Regarde-moi ça ! J'en tremble encore, mais c'était trop bon. Wouah… tu vas devenir un amant merveilleux. Il te faut juste apprendre la patience. Bon… je vais moi aussi te faire jouir, tu veux bien ?
— Oui… oui, bien sûr.
— Alors accroche-toi, mon gaillard : c'est parti !
Elle s'est servie de toutes ses armes de femme pour parvenir à lui arracher une jouissance qu'elle souhaitait à la hauteur de celle reçue. Des attouchements, des caresses, des baisers en tout genre ; elle avait démontré une patience d'ange, le tenant dans un état proche de l'apoplexie durant de longues minutes. Puis elle s'était enfin assise sur sa bite, et cette fois la trique était entrée en elle. Ses longues montées et ses descentes modulées avaient fini par avoir raison de lui. Il s'était alors épanché, se vidant par petits jets qu'elle dirigea sur son ventre.
Elle barbouilla ensuite en riant toute sa poitrine de cette semence chaude et gluante. Lui se sentait d'un coup si fier… Il venait d'apprendre qu'il pouvait prendre un incroyable plaisir avec une femme, et cette Lucie, l'amie de sa mère, celle qui l'avait remplacée durant ce corps-à-corps épique, cette femme avait l'air d'avoir apprécié. Il se sentait soudain… un homme prêt à affronter d'autres sexes, d'autres femmes avec des armes nouvelles. Il n'avait pas changé ; seule sa perception du monde du sexe se trouvait être différente. Au moins avait-elle réussi ce tour de force.
Adèle se laissait prendre à son propre jeu ; l'envie de Guy était très communicative. Il bandait et elle le suçait avec une sorte de jubilation. Lui n'en revenait pas. Après tous ses refus, ses atermoiements, finalement elle se décidait. Étaient-ce les gémissements de la salope qui baisait sur l'écran ou bien de le voir se branler qui avait mis le feu au cul de la rousse ? Il s'en fichait. L'important était bien qu'elle lui donne ce qu'il pleurait depuis un long moment. Et sa langue était comme dans ses souvenirs, exquise et habile. Il tenta de lui caresser les fesses mais elle lui fit comprendre qu'elle ne voulait pas être tripotée. Sa main gardait la queue entre ses doigts serrés, mais elle releva la tête.
— Non, pas question ! Je te dégorge le poireau, mais tu ne me tripotes pas. Contente-toi toujours de ce que l'on te donne : c'est une bonne leçon. Je te suce et tu me fiches royalement la paix, compris ?
— Oui, Madame… Promis, juré, craché, je ne vous embêterai plus.
Elle songea que c'était un petit con. Il était docile, mais sans doute ne respecterait-il rien de ce pacte qu'ils avaient fait. Trop heureux de l'aubaine, il lui disait seulement ce qu'elle voulait entendre. Mais Jean saurait avant leur départ que ce Guy devenait indésirable dans sa maison. Pas besoin de détails : juste qu'elle ne souhaitait plus qu'il revienne. Elle mit tout son cœur dans la fellation entreprise. Sur l'écran, la fille s'était déjà occupée de deux mâles, et un troisième larron, noir comme de l'ébène, la transperçait d'une lance gigantesque. Elle ne comprendrait jamais que certains se gorgent de ces âneries…
Il avait éjaculé rapidement autant par la vue de son film que par ce que la rousse lui faisait ; elle ne saurait jamais ce qui avait eu le plus d'effet sur lui. La tache blanche qui ornait la plage entre son nombril et sa queue disparut dans un Kleenex.
Elle était retournée dans sa cuisine qu'une odeur de soupe de légumes embaumait. Adèle jeta un coup d'œil à la vieille comtoise qui battait la mesure à la salle à manger ; Jean était bien long à rentrer ! Lucie… Lucie, cette femme, était donc très persuasive. Mais là, c'était pour la bonne cause. Au moins se sentait-elle mieux de vouloir croire cela.