Réconfort et vieilles dentelles
Doc7730/04/2019La location d'été - II
Passé cet épisode, elle ne revint plus me voir. Du moins, jusqu'à la fin de la semaine. En effet, je devais quitter le gîte le samedi, et je devais bien évidemment lui rendre les clés après un état des lieux. Ne la voyant plus revenir, je me demandais quel était son état d'esprit. Est-ce qu'elle regrettait cette partie fine, qu'elle considérait pour elle comme un moment d'égarement ? Avait-elle honte d'elle ? Avait-elle l'impression de s'être laissée séduire, d'être tombée dans un piège ?
J'avoue que ça me laissait un peu mal à l'aise, et je me demandais quelle serait sa manière de se comporter avec moi lors de notre prochaine rencontre.
Personnellement, bien entendu, je ne regrettais rien ; j'avais pris mon pied comme jamais en sabrant cette grosse bonne femme sur la table du séjour de son gîte, et j'estime que ça nous avait fait du bien à tous les deux ; il y avait bien longtemps que, vivant au jour le jour, je ne m'embarrassais pas avec des scrupules de ce genre. D'accord, elle était mariée, et je l'avais baisée à quelques dizaines de mètres de sa maison où son mari l'attendait tranquillement, mais je me disais qu'à cet âge on n'est plus très jaloux.
Et puis, bien souvent, on fait beaucoup moins souvent l'amour.
Je n'irais pas jusqu'à penser qu'il n'y avait pas de mal à me servir d'un « truc » dont cet homme ne se servait plus, même si c'était une blague connue. Et si elle avait encore un restant de libido, ça aurait été du gâchis de ne pas la satisfaire. Étant écolo dans l'âme, je trouve que tout doit servir le plus longtemps possible.
En même temps, je me sentais un peu frustré de l'avoir enfilée à la va-vite : ce n'était ni mon genre ni mon habitude, et j'avais peur de donner une mauvaise image de moi-même ; il m'aurait été désagréable de devoir la quitter sur une mauvaise impression, du moins sur le plan sexuel.
Après tout, c'est elle qui m'avait mis la pression pour la baiser sur place et de façon expéditive (alors que j'aurais souhaité prendre mon temps, même si – il faut bien l'avouer – le temps dans cette situation nous était un peu compté) ; mais imaginer qu'elle n'avait gardé comme idée que ça m'avait suffi, et que c'est ça que j'avais voulu, ne me satisfaisait pas, même si je devais ne plus jamais la revoir par la suite. C'était mon image de mâle attentionné, de gentleman, de bon baiseur qui aime prendre son temps, qui en prenait un coup.
Le vendredi, sur les coups de 19 heures, elle se présenta à la porte de la maison.
Je remarquai un changement sur elle : pour la première fois elle affichait une tenue un peu plus soignée, moins campagnarde, moins négligée ; elle était vêtue d'une robe d'été légère, à fleurs (pas très « fashion », il faut bien l'avouer) et de bottines en cuir de couleur chamois. Sa coiffure semblait un peu plus soignée.
Ceci me rassura car je me dis que si elle était plus attentive à sa tenue, c'est qu'elle se disait que mon regard comptait un peu pour elle, comme, en quelque sorte, le fait que je l'aie désirée aussi. De là à imaginer qu'elle allait m'offrir une dernière occasion de lui faire l'amour, je n'y étais pas ; je suis un peu naïf parfois, mais je préférai garder cet espoir enfoui au plus profond de moi et ne pas me faire d'illusions.
D'ailleurs notre échange fut bref et limité exclusivement aux questions techniques. Elle ne s'avança que de deux mètres du seuil de la porte (elle ne pensait quand même pas que j'allais lui sauter dessus et la violer…) et me demanda :
— Bon, vous partez de bonne heure, demain matin ?
— Non, je ne suis pas pressé. Je n'ai que quatre heures de route : je peux me permettre de m'en aller en fin de matinée, vers dix ou onze heures.
— Bien. Je peux passer faire avec vous l'état des lieux vers dix heures, alors ?
— Oui, bien entendu. OK pour dix heures.
— Alors à demain, et bonne soirée, dit-elle avant de s'en aller.
Je n'avais senti aucune animosité dans sa façon de me parler. Elle avait parlé avec naturel, mais j'avais perçu comme une espèce de gêne qu'elle avait cherché à dissimuler.
Le lendemain, vers 9 h 45 j'étais pratiquement prêt. J'avais fait quasiment tout le ménage la veille, rangé et mis dans ma valise tout ce qui traînait. Je finissais de déjeuner lorsque je fus surpris de la voir arriver en avance.
— Bonjour ! me lança-t-elle avec un grand sourire.
Je pris ce sourire comme un signe de bon augure, de même qu'un maquillage léger que je ne lui avais vu qu'une seule fois. « La pomponnade est garante de la tamponnade… » pensai-je. Néanmoins, elle avait revêtu une de ses robes longues et portait à ses pieds ses éternels sabots de jardin. « Qu'importe, pensai-je très vite. L'élégance n'est pas son fort, mais cette tenue minimaliste (en général, pas de sous-vêtements) est aussi un bon moyen d'atteindre son corps nu en un temps record. »
— Bon. On fait le tour ? proposa-t-elle.
— OK. Vous savez, j'ai tout briqué. On ne peut pas dire que j'aime faire le ménage, mais je suis très à cheval sur la propreté et m'attelle toujours à rendre ma location nickel… surtout quand elle est toute neuve comme celle-là.
— Oh, mais je n'en doute pas. Je vous fais confiance. On va faire ça vite fait.
— On commence par où ?
— Par le haut ?
— OK, montons.
Je la laissai me précéder (ce qui ne se fait pas, je le sais : on ne laisse pas monter une dame devant soi, surtout si elle est courte vêtue, ce qui n'était pas le cas), mais je n'avais pas envie de me gêner et j'avais bien l'intention de profiter une dernière fois du spectacle de sa croupe majestueuse, grosse pêche bien fendue, à travers le tissu souple qui collait à ses deux gros ballons sans aucune barrière supplémentaire.
Nous passâmes en revue les deux premières chambres, ce qui fut très rapide (je ne les avais pas utilisées), puis la salle de bain, pour finir par ma chambre. Arrivés là, je décidai de lui parler, de ne pas laisser passer ma chance ; cet état des lieux risquait de ne pas s'éterniser, et pour rien au monde je n'aurais voulu que nous nous quittions de cette façon. De plus, passer sous silence notre fougueuse étreinte de l'autre soir me mettait mal à l'aise : je ne voulais pas passer pour un soudard qui lui avait sauté dessus en profitant de sa compassion.
— Dites, Marie-Annick, je voulais vous dire… Pour l'autre soir, je n'ai pas l'habitude de me comporter comme ça avec une femme.
— Ne dites rien, m'interrompit-elle ; ça ne vaut pas la peine d'y revenir.
— Ce que je voulais vous dire, Marie-Annick, c'est que, personnellement, je ne regrette rien. Ou plutôt si : je regrette que ça ce soit passé aussi rapidement. Je voudrais que vous sachiez que ce n'est pas dans ma façon de faire de faire l'amour aussi vite, aussi brutalement ; ce n'est pas ce que j'aime.
— Ne vous en faites pas, dit-elle, ne pouvant s'empêcher de sourire (là, je me demandai quelle était la signification de ce sourire : moquerie, ou bien était-ce l'évocation de ce souvenir qui l'émoustillait un peu ?). J'ai bien compris que vous êtes quelqu'un de bien, un homme bien éduqué, respectueux de l'autre et des femmes, et non pas un homme vulgaire.
— Merci. J'aime prendre mon temps – c'est très important pour moi – mais c'est vous qui étiez pressée… Je suis désolé.
— Oui, en effet. Mon mari était à la maison, tout près, et vous comprenez que ça me stressait un peu, ajouta-t-elle avec un sourire entendu.
— Oui, évidemment, j'en ai conscience.
Un silence passa. Elle me regardait de ses yeux clairs. Elle sembla hésiter, puis :
— Aujourd'hui, mon mari est parti pour toute la journée.
Mon visage s'éclaira et elle sourit en retour. Je lui demandai, inclinant la tête, séducteur :
— Alors vous voulez bien me laisser une chance de me « rattraper » ?
— Oui… murmura-t-elle, puis elle baissa les yeux.
Je me rapprochai ostensiblement et elle répondit en m'ouvrant les bras. Je l'enlaçai, et pour la première fois lui roulai une pelle d'enfer, langoureuse et avide, qu'elle me rendit sans mégoter. J'avais refermé mes bras autour de son corps large, lui caressant les flancs, descendant vers sa large croupe, lui flattant les reins, lui pelotant ses grosses fesses à travers la fine robe légère. Je continuai à la galocher tout en caressant ses bras pleins, puis posai délicatement mes mains sur ses seins que je fis rouler, les remontant, les laissant redescendre, les pelotant à pleines mains. Elle réagissait en gémissant, sa bouche pleine de ma menteuse. Je sentais son désir à la façon de se presser contre moi, de frotter son ventre chaud et replet contre le mien.
J'avais une gaule d'enfer, apparue dès que j'avais pris sa bouche et que j'avais compris qu'elle allait se donner à moi.
Ma bouche quitta la sienne, et tout en continuant à caresser ses belles formes, je la regardai droit dans les yeux, saisis les pans de sa robe de chaque côté et me mis à les remonter lentement, très lentement, sans quitter son regard. Je sentis son trouble, son excitation, mais pas la moindre gêne, la moindre pudeur.
J'allais la foutre à poil, exposer son corps large et nu dans la pleine lumière de la chambre (la matinée était ensoleillée et les rayons entraient par les vitres, baignant la pièce). Je levai lentement sa robe, baissant les yeux de temps en temps pour regarder au fur et à mesure la partie je découvrais (la racine des cuisses grasses, le pubis renflé, le ventre opulent, puis les seins) en parfait mateur. Ses yeux, loin de refléter une gêne, contemplaient avec étonnement mon regard gourmand et concupiscent. Elle ne voyait que du désir dans mon regard, ce qui semblait avoir pour effet de l'exciter elle aussi en retour.
Quand sa robe bouchonnée arriva au niveau de son cou, je l'en libérai en la faisant passer par-dessus sa tête. Découvrant ainsi son corps sculptural et blanc, je tombai à genoux aux pieds de la déesse. Je posai mes mains de chaque côté de son bassin, sur sa chair molle et chaude, et j'enfouis mon visage dans son ventre, puis le fis descendre sur son mont de Vénus replet. Je mis à emboucher la chair de l'intérieur de ses cuisses qui se rejoignaient en haut, lui prodiguant des suçons sonores tout en lui pelotant avidement l'extérieur des fesses.
Elle se mit à glousser, révulsant sa tête, pliant les genoux, entrouvrant ses cuisses. J'en profitai pour m'engouffrer dans la brèche ; ma bouche trouva le sexe corail aux lèvres bien ourlées que j'écartai de ma langue. La belle, pressant ma tête de ses deux mains, se mit à soupirer avec force. Puis ce furent des gémissements, des plaintes, des mots d'encouragement.
Elle coulait et je recueillais le suc sur ma langue, l'avalant à chaque fois, appréciant son goût de sève, salé et subtile.
La sentant vaciller sur ses jambes, je la poussai doucement pour l'entraîner vers le lit (que je n'avais pas encore refait : elle aurait dû retenir la préméditation). Je la basculai lentement en arrière ; elle se laissa tomber sur le bord de la couche et m'ouvrit largement ses cuisses, me faisant l'offrande de toute son intimité.
J'allais m'en montrer reconnaissant, et lui donner en retour la volupté qu'elle méritait.
Tandis que mes mains caressaient le satin frais de l'intérieur de ses larges cuisses en des mouvements langoureux, montants et descendants, ma bouche ventousa sa belle chatte bien ouverte, ma langue ne se montrant pas économe de ses mouvements, entrant en elle, en ressortant, glissant de haut en bas, explorant en des mouvements circulaires tous les recoins de la vulve.
Elle avait levé ses grosses cuisses et m'offrait l'entrée de son corps en toute impudeur et sans retenue aucune. Je les pris à pleins bras, et m'amusai à les relever encore plus haut. Elle s'amusait à enrouler ses jambes autour de la tête ; enfin, « s'amusait », autant que le plaisir qu'elle commençait à prendre lui en laissait encore l'esprit capable car les ondulations de plus en plus rapides et de plus en plus amples de son bassin qui venait à la rencontre de ma bouche la trahissaient, et les orgasmes montaient en elle comme des vagues et commençaient à secouer tout son corps tandis que sa bouche laissait échapper des cris désespérés, même si elle tentait de façon touchante de les étouffer en mordant son poing.
Excité comme jamais, je me mis à lui relever les jambes et les cuisses le plus haut possible (c'est-à-dire autant que son ventre et ses fortes colonnes de chair le lui permettaient), exposant ainsi et de façon obscène sa tirelire bien fournie, et un peu plus bas et en dessous, le petit œillet plissé et tout enclavé entre les fesses, qui m'appelait comme un clin d'œil salace.
Je me mis donc à le flécher de ma langue, enfouissant la pointe de ma menteuse dans le petit cratère, la ressortant pour l'enfoncer dans l'orifice de son coquillage tandis que mes mains tantôt retenaient ses chevilles au plus près d'elle, tantôt jouaient vicieusement avec ses seins.
Finalement, n'y tenant plus, je me relevai, baissai pantalon et slip, et l'empoignant par les cuisses je lui rentrai d'une seule poussée mon vit dans cette petite grotte rose qui semblait n'attendre que moi, et depuis un bon bout de temps.
Elle posa ses jambes sur mes épaules et je me mis à la besogner à grands coups de reins, au rythme de ses encouragements :
— Oui, vas-y ! Prends-moi, baise-moi fort !
Je l'attrapai par les hanches (ses larges hanches étaient un appel… elle était faite pour se faire baiser !), assurant encore mieux mes prises, et je la pilonnai à des rythmes variés, alternant accélérations, rythmes lents, coups de boutoir puissants, lui arrachant des cris survoltés.
Je la fis rouler sur le côté et je la pris comme ça, cuisses repliées en chien de fusil, pelotant ses nichons, adoptant un rythme régulier, misant sur l'endurance plutôt que sur le 100 mètres ou la course du guépard.
Ayant envie de changer d'activité, et la dame ayant révélé une nature bien encline à tous les plaisirs charnels, je m'allongeai devant elle, tête-bêche, et je n'eus pas besoin d'une explication pour qu'elle comprenne ce que j'attendais elle : ma bouche se replongeant entre ses cuisses montra l'exemple, et elle prit dans sa jolie petite bouche ma queue raide qui sortait juste de sa chatte, et encore luisante de nos sécrétions intimes. Elle se mit à me pomper d'une façon un peu maladroite qui trahissait un manque d'expérience ; je me dis qu'elle n'était pas coutumière de la chose, et le fait de penser qu'elle me prodiguait ce qu'elle refusait peut-être à son mari m'excita davantage.
Ma langue, elle, avait l'expérience du broute-minou, et la dame ne se plaignit pas de mon savoir-faire : son corps en feu réagissait toujours au quart de tour à mes caresses linguales tandis que mes mains avides pelotaient frénétiquement ses grosses fesses, s'aventurant même entre elles, et je me mis à caresser du bout du majeur le petit œillet cupuliforme. Je la sentis frissonner à cet attouchement, et j'entendis une plainte étouffée quand deux doigts de ma main droite glissèrent dans sa chatte.
Tandis que je lui suçais son petit bouton, mon majeur gauche entra par effraction dans son anus, et lentement progressa en elle. Cette fois, attaquée des deux côtés en même temps, et alors que j'aspirais son bourgeon entre mes lèvres, elle déchargea brutalement et ma main fut tout aspergée des fruits de sa jouissance, mais ma belle amante mûre avait encore des ressources. Soit elle avait été sevrée de plaisir sexuel depuis un moment, soit je venais de réveiller la femelle en chaleur endormie qui sommeillait en elle, soit encore le goût de l'interdit s'ajoutant à la sensation de vivre un moment rare à son âge dans la réalisation d'une aventure imprévue et improbable avec un locataire l'avait excitée comme moi, mais elle ne s'en laissa pas compter et elle me montra qu'elle n'avait pas encore l'intention de s'arrêter là ; elle interrompit soudain son activité pour me dire avec une voix de folle que je ne lui reconnus pas :
— Tu vas me prendre en levrette ! Et, joignant l'action à la parole, elle se mit immédiatement à quatre pattes sur le lit.
— Tu aimes ça ?
— J'adore ! Et j'en ai envie…
— OK, dis-je en m'apprêtant à me positionner derrière elle et sa croupe majestueuse.
— Oui, tu vas bien me faire jouir comme ça. Prends-moi fort, j'aime ça !
— À vos ordres, Madame ! lui lançai ironiquement, et je saisis ses fortes hanches. Ça tombe bien : j'adore ça aussi !
Et en effet, de voir ainsi la grosse poule, son large cul bien cambré et bien campé sur ses grosses cuisses installée comme une chienne, nue avec ses bottines, ses nichons pointant vers le lit, me fit bander de plus belle. C'est donc sans problème que mon vit trouva son chemin et franchit la porte de son corps pour aller buter bien au fond de son ventre, ce qu'elle accueillit avec un cri d'enthousiasme. Sans perdre mon temps en fioritures, je me mis à la pilonner à longs coups de reins, mes mains maintenant fermement son bassin.
La voir ainsi se faire besogner par mézigue avec tout son large corps secoué des soubresauts au rythme de mes coups de boutoir n'était pas pour me calmer. Je lui donnai tout ce que je n'avais pas pu lui donner l'autre soir, ébranlant son utérus, ralentissant par moments pour qu'elle me sente bien sur toute la longueur – allant même jusqu'à ressortir presque entièrement pour le plaisir de sentir cette pénétration – ce moment durant moins d'un dixième de seconde, que les femmes qui savent apprécier savourent en lâchant des soupirs languissants.
J'enserrais par moments son ventre de mes deux bras, la plaquant contre moi, me collant contre son cul, allant attraper ses nichons qui se balançaient en cadence, triturant ses larges mamelons couleur brique, les pinçant, pressant ses mamelles comme si je voulais les essorer, sans ralentir mes coups de bélier. Au fur et à mesure qu'ils montaient en intensité, ses râles se transformèrent en cris de bête blessée à mort et elle se mit à jouir, secouée de toutes parts, oscillant sur ses genoux et ses coudes.
Me retirant, je lui déclarai que je voulais jouir sur ses seins ; elle se laissa aller lourdement sur le côté, et j'eus à peine le temps de m'approcher que de longs jets partirent sur sa poitrine ; l'un d'eux atteignit même son menton.
La violence de mon orgasme me surprit et me laissa complètement vidé.
Nous restâmes un long moment sur le lit, l'un près de l'autre, à essayer de reprendre nos souffles, puis elle me dit qu'elle allait se doucher et de ne pas m'inquiéter car cette fois ce serait elle qui nettoierait la salle de bain. Elle semblait reconnaissante du plaisir que je lui avais donné ; pour l'heure, je pensai que nous étions quittes.
Quand elle sortit de la douche, j'avais retiré les draps sales et les avais empaquetés dans un coin de ma valise (je me dis en riant que j'emmenais en souvenir l'odeur de nos ébats).
Il me fallait moi aussi passer sous la douche. Elle me dit de prendre mon temps, de lui apporter les clés chez elle dès que je serais prêt, elle partit. Je me lavai et finis de boucler mes valises, puis je les chargeai dans ma voiture. Je fermai la maison et allai la retrouver chez elle.
Je sonnai ; elle me cria d'entrer. Elle m'avait fait un thé, apparemment pas encore décidée à me laisser partir aussitôt. N'étant pas un goujat, je ne serais pas parti comme un voleur, et je tenais à lui dire au revoir comme quelqu'un bien élevé.
Je la trouvai souriante, plus détendue qu'à son habitude. Son teint était frais, ses yeux brillaient, elle semblait ragaillardie.
— C'est joli chez vous, lui dis-je avec un regard circulaire sur le séjour, en prenant ma tasse de thé. C'est rustique. J'aime beaucoup ces boiseries, ce style. Vous avez beaucoup de goût.
— Merci. J'ai tout rénové en m'inspirant de ce qui se faisait avant.
Un silence. Puis tout de go et les yeux dans les yeux, elle me dit :
— J'espère que vous ne me jugerez pas mal. Je n'ai jamais été une femme légère, mais je me dis, arrivée à 59 ans, que si j'attire un homme – surtout s'il est de passage et que je risque de ne jamais le revoir – que je n'ai pas envie de me refuser à lui.
— Écoutez, Marie-Annick, je ne suis pas de ces hommes-là ; je suis le premier responsable de ce qui s'est passé. J'ai tenté de vous séduire, donc je ne suis pas moralement irréprochable. Nous nous sommes fait du bien tous les deux, et vous avez été gentille avec moi au moment où j'ai eu un sérieux coup de blues. J'ai pris ces étreintes autant comme des gestes d'empathie et d'affection de votre part qu'un cadeau charnel. Ça m'a fait du bien aussi bien physiquement que sur le plan moral.
— Pourtant je ne suis pas très démonstrative. On me dit même souvent froide. C'est peut-être ma façon à moi de montrer de l'empathie.
— En donnant votre corps ? dis-je en souriant, un peu espiègle.
— Oui.
Répondant à mon sourire, elle précisa :
— Mais je ne le donne pas à tout le monde !
— Seulement à ceux qui l'apprécient, déjà…
— Oui, en effet. À mon âge et avec ma corpulence, ces hommes-là ne sont pas légion.
— En tout cas, à ce que j'ai pu en juger lors de nos ébats tout à l'heure, je peux vous jurer que vous n'êtes pas froide !
Elle rit de bon cœur.
— Vous m'avez rajeunie le temps d'une journée. Regardez : il fait beau, le soleil nous illumine, la vie est belle.
— Oui, vous avez raison, la vie est belle. Ça n'est pas dans mon tempérament de me plaindre, de voir tout en noir. La vie est pleine de promesses, pleine d'occasions ; elle est faite de plaisirs. Il faut en profiter.