Les chevaliers du zodiaque II :
les vices du Sanctuaire
Nathan Kari24/02/2021
Le traître
— Pierheim ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Cela n'a pas d'importance. Je suis là, et c'est tout ce qui compte, ça va ? Tu peux te relever ? me demande-t-il en me tendant la main.
— J'ai connu de meilleurs jours.
J'attrape sa paume et Pierheim m'aide à me relever. Il me soutient pour aller m'asseoir sur les restes d'un muret, me donne une petite tape sur l'épaule et me lance un sourire rassurant.
— Hé, toi, t'es qui ? lui hurle Ségolène.
— Je suis ton nouvel adversaire, se retourne-t-il vers elle ; Pierheim du Chat Noir, gardien éternel de l'Aulne.
Purée, quelle prestance, ce mec ! Le charisme fou qui dégouline à chacun de ses mots m'a toujours impressionné.
— Un gardien d'Aphrodite ? Mais que viens-tu te mêler de ce combat ?
— Eh bien, tu viens de t'en prendre à un être qui m'est cher : Francis est mon ancien apprenti.
Ouais, sauf que ce n'est pas tout à fait exact. Gamin, j'ai eu un autre maître jusqu'à temps que j'obtienne ma première armure. Je me suis jamais entendu avec lui : c'était un connard arrogant et trop strict, mais j'ai quand même appris quelques bases qu'il a réussi à m'inculquer. J'aurais pu rester comme ça, un gardien d'Aphrodite sans grande puissance, un type sans grand intérêt si Pierheim ne m'avait pas pris sous son aile. Il a vu un potentiel en moi dont je n'avais même pas conscience.
Il m'a simplement donné quelques conseils et m'a motivé à progresser. Il a tenté de m'apporter plus, de m'apprendre de nouvelles attaques et de m'inculquer quelques valeurs, mais – le pauvre – ça n'a pas été facile pour lui. Jeune adulte, je pensais surtout à courir après les filles et à me taper tout ce qui bougeait plutôt que de m'entraîner. Néanmoins, il a quand même réussi à faire naître en moi la flamme de la motivation, et j'ai fini par me prendre en main de mon côté. J'ai considérablement progressé et je suis devenu gardien éternel.
— Pierheim, fais attention aux attaques que tu lances ; elle a une technique qui empêche d'utiliser toute attaque déjà lancée.
— Allons, Francis, tu me connais ; tu sais bien que je n'aurai pas besoin de plus d'une attaque pour l'éliminer.
Ségolène, pas rassurée par ces mots, le charge avant qu'il ne puisse lancer la moindre technique. Pierheim ne se laisse pas perturber et évite assez facilement les coups de l'adversaire. C'est dingue : elle a beau être rapide, elle n'arrive pas à le toucher. Et lui qui joue avec elle en se contentant d'éviter les frappes sans contre-attaquer…
— Et tu étais sur le point de te faire battre par elle ? Elle est si lente ! se moque-t-il.
— Hé, ho, n'oublie pas qu'elle sort d'un combat difficile et qu'elle n'est donc plus toute fraîche.
— Grrr, grogne-t-elle, tu vas voir si je suis lente !
Énervée, elle frappe d'un poing rapide en direction du visage de Pierheim. Plutôt que de l'éviter, ce dernier choisit de stopper le coup d'une main. Ségolène, surprise, tente de se dégager mais Pierheim lui maintient fermement le poing, et d'un geste rapide il abat son autre main sur l'avant-bras de l'ennemi, lui brisant cubitus et radius. Ségolène hurle de douleur. Elle est dégagée par un coup de pied dans l'estomac qui la propulse plus loin.
— Dis, Francis, je te l'ai déjà racontée, la blague de la feuille ?
— Pierheim, je ne crois pas que ce soit le moment de blaguer. Ne la sous-estime pas !
— Et pourquoi pas ? Pourquoi tant d'agressivité ? Le monde se porterait mieux si on blaguait plus souvent. Alors, tu la connais ?
Pas la peine d'insister : il va finir par la sortir, sa blague. Agacé de ne pas être prise au sérieux, Ségolène charge de nouveau, mais Pierheim, le sourire aux lèvres, l'évite sans grand peine. Un autre coup de pied dans l'estomac la dégage une nouvelle fois.
— Non, Pierheim, je ne connais pas la blague de la feuille.
— Elle déchire ! répond-t-il en se marrant. Elle est bonne, hein ?
Quoi ? Pas compris du tout. En même temps, c'est souvent le cas.
— Ce n'est pas possible, pleure l'autre de douleur en se relevant, tu ne peux être si puissant.
— Non. Francis avait raison : tu n'es pas ressortie indemne de votre combat, lui répond-il dans une posture badass. C'est toi qui t'es affaiblie. Maintenant, il est temps d'en finir.
Pierheim joint ses mains vers le sol et baisse la tête afin de concentrer son cosmos pour préparer son ultime attaque. J'ai déjà vu cette terrible technique plusieurs fois ; aucune chance qu'elle en réchappe. Le cosmos sombre qui émane de lui a un goût de mort. Ségolène sent que sa situation pue et concentre elle aussi son énergie pour contre-attaquer.
— Par la Charrette de l'Ankou… murmure doucement Pierheim.
Son cosmos se déchaîne et danse autour de lui. Ségolène observe, se préparant à éviter toute vague d'énergie qui viendrait vers elle. Elle semble surprise quand rien ne se passe.
— Ha-ha-ha, rit-elle. Il est temps d'en finir, tu disais ? Tu as misérablement loupé ta technique… Attends, quel est ce son étrange que j'entends, ce « wig ha wag » ?
— C'est le bruit de la charrette de l'Ankou, lui explique Pierheim. Regarde autour de toi ; ne vois-tu pas une charrette autour de toi ?
Ségolène balaie du regard le champ de bataille, et soudain ses yeux écarquillent. La voilà paniquée.
— Il… il y a un squelette dessus… C'est impossible !
— C'est l'Ankou : il est chargé de transporter les âmes dans le royaume des morts. Lorsqu'un vivant entend le bruit de sa charrette, c'est qu'il va mourir dans un avenir proche.
— Quoi ? Non, je refuse d'y croire. Ce n'est qu'une illusion afin de m'effrayer et me faire baisser ma garde. DÉLUGE DÉVASTATEUR !
Une nouvelle fois le ciel s'obscurcit et une pluie de météorites s'abat tout autour de Pierheim. Ça explose de partout, je suis incapable de voir si l'attaque a atteint sa cible. Ségolène, épuisée, halète, mais semble contente de son coup. Cependant, son visage se décompose quand elle s'aperçoit que Pierheim se tient toujours debout sans le moindre bleu : un cosmos sombre qui l'enveloppe l'a protégé.
— Tes secondes sont comptées, et toi tu t'évertues à vouloir m'éliminer ? Il y a des façons plus agréables de finir sa vie. On peut discuter, par exemple.
— Tais-toi, gardien du Chat Noir. Je suis Ségolène du Bélier Noir, celle qui va éradiquer la violence du globe.
— J'ai cru comprendre cela. Tu comptes remplacer toutes les œuvres violentes par des programmes tout lisses, c'est ça ?
— Oui, c'est mon but. Tuer la violence à la source.
— Pourquoi pas ? Je verrais bien des dessins animés sur des chatons. J'aime bien les chats, ils sont mignons. J'en ai un ; il est très chat-l'heureux.
— Oui, j'avoue, on manque beaucoup de vidéos de chats.
D'un coup, le visage de Ségolène se crispe. Le Bélier Noir s'écroule au sol, sans vie. Sartienpa se tient derrière elle, le poing levé et ensanglanté après avoir délivré une attaque. Visiblement, le Phénix Noir a achevé sa collègue en lui transperçant la poitrine.
— Pourquoi ? lui hurlé-je. Elle était de ton camp.
— Tu l'as entendue ? Elle voulait diffuser plein de vidéos de chats, et je déteste les vidéos de chats. Elle était complètement folle.
— Chat-pristi ! C'est un chat-cré retournement de situation… sourit Pierheim. L'Ankou a encore frappé, visiblement.
— Non : c'est moi qui ai frappé, remarque Sartienpa.
— L'un n'empêche pas l'autre.
— Pierheim, il nous la faut vivante ; ne la laisse pas s'enfuir.
— Ouais… Bah, une autre fois peut-être, déclare le Phénix Noir.
Elle disparaît dans un torrent de flammes noires. Et merde, elle s'est encore enfuie. C'est Marie qui va encore gueuler… Marie ? Ah oui, je l'oubliais. Elle semble encore en plein combat contre ses nombreux adversaires. Je demande à Pierheim de m'aider à me relever. Il m'escorte jusqu'à ma collègue.
Plus aucune maison ne tient debout dans toute la rue, à l'inverse de la Vierge. De nombreux cadavres gisent au sol. Marie est tout de même dans un sale état : son armure, tout comme la mienne, a sacrément morflé. Visiblement, la bataille a été rude. Seul deux de ses adversaires sont encore en état de se battre. Pierheim s'avance en direction des deux chevaliers noirs et prépare son attaque.
— Par la Charrette de l'Ankou !
Comme précédemment, son cosmos tourbillonne autour de lui. Marie et les deux autres sont surpris de cette intrusion dans leur combat. Ma belle est prête à charger, mais je lui fais signe que tout va bien. Par conséquent, elle me rejoint d'un bond.
— Qui c'est, lui ?
— Pierheim du Chat Noir, ga…
— Chat Noir ? rugit-elle. Encore un chevalier noir !
— Du calme ! C'est un gardien éternel d'Aphrodite. Il est venu nous donner un coup de main.
— Je n'ai pas besoin d'aide, rouspète-t-elle, prête à retourner au combat. De quoi il se mêle ?
— Personne n'en doute, mais repose-toi, tu l'as bien mérité. De toute façon, le combat est terminé.
Plus loin, Pierheim échange quelques coups avec les deux survivants.
— Comment ça, déjà terminé ?
— La Charrette de l'Ankou, son attaque, les a condamnés.
— Pourtant ils se battent encore…
— Ils sont condamnés, je te dis. Ils vont mourir sous peu. Qui voit la Charrette de l'Ankou meurt dans un avenir proche.
— C'est à dire ? Dans combien de temps au juste vont-ils mourir ?
— Je n'en sais rien, cela est variable selon les individus. Le plus souvent, c'est quelques minutes ; parfois, plusieurs jours.
— Plusieurs jours ? Non mais, c'est n'importe quoi ! Il devrait les tuer tout de suite sans faire de chichi !
— Il n'a pas besoin de le faire puisqu'ils vont mourir, d'une façon ou d'une autre. Les dés ont été jetés. Regarde, tu vas voir.
D'un coup, l'un des deux chevaliers noirs s'agrippe la gorge et semble étouffer. Son collègue, complètement paniqué, cherche à lui venir en aide, mais sans comprendre comment faire.
— A… abeille, parvient à prononcer la première victime. A… valée… A… llergi… aaaarghhh !
Il finit par s'écrouler, complètement asphyxié.
— Tu vois ? lancé-je à Marie.
— C'est à cause de l'attaque de tout à l'heure, ça ?
— Oui. La Charrette de l'Ankou provoque la mort, mais de façon aléatoire.
Plus qu'un ennemi. Dernier encore debout, son moral ne tient plus ; le voilà qui prend ses jambes à son cou mais il n'a pas le temps d'aller loin car quelque chose de très gros tombe du ciel et s'écrase sur le mec dans un vacarme assourdissant. Ce n'est qu'après coup que je reconnais l'objet : un satellite. Quelle est la probabilité qu'un tel engin s'écrase maintenant et ici ? Peut-on encore douter de la puissance de Pierheim après ça ? Et voilà, le dernier chevalier noir est éliminé. Le Chat Noir nous rejoint.
— Merci pour ton coup de main, lui fais-je.
— De rien, c'est toujours un plaisir de venir en aide à des compatriotes.
— Pierheim est français comme nous, expliqué-je à Marie.
— Breton, pour être exact ! me corrige-t-il.
— Bon, quand on sera rentrés au Jardin d'Aphrodite, fais-moi penser à te payer un coup.
— Non, je n'étais pas censé être ici. Aphrodite ne doit rien savoir : je serais considéré comme traître.
— Quoi ? C'est quoi, cette histoire ?
— Écoute, Francis, je ne peux pas tout expliquer, mais je suis venu t'apporter une info de la plus grande importance : il y a un traître parmi les chevaliers d'or. Quelqu'un travaille dans l'ombre avec les chevaliers noirs et les rebelles.
— Quoi ? Comment tu sais ça ?
— Tout le monde le sait, au Jardin.
— Pourquoi personne ne m'a rien dit, alors ?
— Nous étions censés garder cela pour nous. Sans compter que les autres te considèrent plus ou moins comme un traître parce que tu as abandonné Aphrodite pour servir une autre déesse. Pour eux, tu leur as tourné le dos, mais moi je t'ai toujours grandement apprécié et je refuse de ne pas t'apporter mon aide.
Putain, me voilà dépité ! Après tout ce qu'on a vécu ensemble, ces salauds me tournent le dos. Bon sang ! Aphrodite ne s'est pas opposée à ce que je pose ma candidature au Sanctuaire ; elle m'a même encouragé à suivre le chemin que me dictait mon cœur. Et maintenant, elle et ses gardiens me plantent un couteau dans le dos pour ça ? Les pourris ! On a échangé des verres au Café d'Aphrodite ; je croyais retrouver de vieux amis, mais eux ne jouaient que la comédie. Ils se sont bien foutus de ma gueule !
— Tu vois, je te l'avais dit qu'il y avait quelque chose de louche dans ce lupanar, se vante Marie. Et toi qui disais que tu avais confiance en eux…
— Ce n'est pas le moment ! m'énervé-je. Pierheim, qu'est-ce que tu peux nous dire d'autre ?
— J'aimerais beaucoup t'en dire plus, je te le jure, mais je suis toujours un gardien fidèle d'Aphrodite. Je ne veux pas la trahir, alors je me dois de me taire pour le reste. Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'invasion du Sanctuaire est pour bientôt, et que votre traître complote pour assassiner le Grand Pope juste avant qu'elle ne débute afin de plonger le Sanctuaire dans le chaos.
— Ah ouais, tu ne peux vraiment rien nous dire de plus ? Dois-je utiliser la manière forte ? le menace le chevalier de la Vierge.
— Ça suffit, Marie ! Pierheim a déjà beaucoup risqué pour venir nous apporter cette info. Merci pour tout, Pierheim ; je t'en serai éternellement redevable.
— Tu ne me dois rien. J'ai fait ce que j'avais à faire en mon âme et conscience avant que la m…
— Avant que quoi ?
— Non, oublie ce que j'allais dire, Francis, ça n'a pas d'importance. Je dois y aller, maintenant, je vous laisse. Bonne chance pour les combats à venir ; vous en aurez besoin !
Et voilà, en quelques secondes mon ancien mentor disparaît. Merde, je suis encore dépité par ce qu'il m'a appris.
— Et Sartienpa ? demande Marie. T'en as fait quoi ?
— Elle s'est malheureusement échappée.
— Bon sang, t'es toujours aussi inutile ! me reproche-elle. Il va encore falloir lui courir après.
— Désolé, j'étais trop occupé à faillir me faire buter par le Bélier Noir.
— Hein ?
— Ouais, apparemment les chevaliers noirs ont aussi leur équivalent des chevaliers d'or. Si en plus il y a un traître dans nos rangs, la guerre risque d'être violente. Nous devons retourner au plus vite au Sanctuaire prévenir le Grand Pope.
— Diantre, je n'arrive pas à croire qu'un de nos chevaliers d'or se soit tourné vers l'ennemi. Certes, ce sont des fainéants cupides et dépravés, mais je les pensais au moins honnêtes… Je te parie que c'est Judith du Capricorne, la traîtresse !
— Hein ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— C'est simple : c'est une Israélite, et son nom ressemble étrangement à celui de Judas. C'est louche, je trouve…
— Voyons, Marie, tu ne peux pas accuser quelqu'un sur ces maigres éléments ; c'est complètement ridicule. Pour ma part, je pencherais plutôt vers Emmanuello, bien que je ne le voie pas assassiner son père.
Pas la peine de revenir à notre point de rendez-vous avec Lioubov et Inanna : je n'ai plus rien à attendre d'eux. Désormais, ma fidélité à Aphrodite et à son Jardin est révolue. Je ne me sens plus chez moi, là-bas.
Nous nous mettons en marche rapidement et empruntons la route du Sud pour revenir au Sanctuaire. Nous traversons plusieurs champs et une rivière avant de camper à l'intérieur d'un bosquet. Bien que le temps presse, nous nous accordons un long repos afin de nous remettre de nos blessures. Après avoir mangé un morceau dans un silence de mort, je décide d'aller me coucher, l'âme trouble. Malgré mon épuisement, je peine à trouver le sommeil ; je repense à mes anciens collègues.
C'est au moment de prendre mon tour de garde que Marie commence à s'inquiéter de la mine dégoûtée qu'affiche mon visage.
— C'est la traîtrise des gardiens éternels qui te met dans cet état ?
— Oui. Ces fumiers m'ont tourné le dos alors que, même en tant que chevalier d'Athéna, je serais venu en aide au Jardin d'Aphrodite s'il avait été en danger.
— On ne peut pas faire confiance à des décadents, je l'ai toujours dit… Si ça peut te rassurer, moi, je ne te tournerai jamais le dos.
— Merci, Marie.
Eh ben, faut avouer que ces quelques mots m'ont remis du baume au cœur. Voilà de quoi satisfaire mes sentiments pour ma belle et de quoi passer un reste de nuit moins agité.
Nous avons à peine marché deux heures le lendemain que nous avons la surprise de tomber sur Sanka et Judith. Sont-ils en mission ? Nous nous approchons pour les saluer. Quelque chose cloche : leur regard est sombre, et pas l'ombre d'un sourire.
— Francis, tu es accusé de trahison par le Grand Pope, déclare amèrement Judith. Nous avons pour mission de te ramener au Sanctuaire où ton procès aura lieu.
— C'est quoi ce délire, encore ? grogne Marie.
— Nous n'en savons rien, explique Sanka. Nous avons été aussi surpris que vous quand le Grand Pope nous a confié cette mission. En cas de refus de Francis de nous suivre, nous avons ordre de l'éliminer.
— Ouais, ben il faudra me passer sur le corps avant ! aboie Marie. Et croyez-moi, vous ne faites pas le poids contre moi.
Trahison ? Moi, un traître ? Non mais, je crois rêver ! Qu'est-ce qu'ils ont tous à me prendre pour un traître alors qu'il n'y a pas plus fidèle que moi ? Putain, j'en ai marre de cette histoire ! Marie gonfle son cosmos de façon menaçante. Sanka et Judith répondent de la même façon. Mais, bon sang, on va finir par nous battre entre nous alors qu'une importante menace gronde ? C'est à croire que tout le monde est tombé sur la tête.
— Ça suffit, Marie ; nous nous dirigions justement vers le Sanctuaire. Je ne suis pas un traître, et je ne compte pas me comporter comme tel. Je ne m'opposerai donc pas à mes collègues. Judith, tu as parlé d'un procès ? Cela me donnera l'occasion de me disculper. Puisque je suis innocent, je ne devrais pas avoir trop de mal.
— Oui, il aura lieu dans la maison de la Balance, et c'est Harvey qui le présidera. C'est lui qui juge les affaires judiciaires, habituellement.
— Harvey ? Très bien, c'est un ami ; je peux compter sur lui. Il écoutera ce que j'ai à dire.