L'admirateur secret
Nathan Kari11/12/2021Opération « Assaut sur la culotte de Maëlle »
« Je ne sais pas vraiment » écrit Maëlle à son admirateur.
« C'est toi qui vois, ma belle. Ne t'inquiète pas, tu es en vacances chez toi. Tu ne risques pas grand-chose. Alors ? »
« Bon, OK, ça marche. Je suis partante. »
« Très bien, ma belle. Et n'oublie pas : tu ne retires les boules de geisha sous aucun prétexte. Tu les gardes toute la journée. C'est ta mission ! »
Bon, très bien. Voilà qui devrait la mettre dans de bonnes conditions demain.
« Alors, elle a accepté ? »
Ça, c'est le SMS de Lulu qui a hâte de connaître le résultat. Je lui réponds positivement.
« Bon, étape un de l'opération Assaut sur la culotte de Maëlle activée. »
En effet, plus qu'à attendre demain pour la suite de l'opération. Je n'ai pas voté pour ce nom, mais la rouquine n'a rien voulu savoir. En attendant, nous enchaînons avec Maëlle sur une petite séance de masturbation. Visiblement, l'optique de porter les boules durant toute une journée l'a mise en condition.
Je me couche, encore tout excité. Je ne sais pas ce qu'il va se passer demain, mais j'ai hâte. Pourquoi ai-je accepté cette folie, au fait ? Ah oui, Lulu qui m'a rempli la tête avec plein de promesses merveilleuses. À se demander si elle ne voudrait pas faire de moi un volcan aussi.
Je me réveille et m'habille avec hâte. Je prépare le petit-déjeuner. Maëlle descend, la tête dans le brouillard.
— Tu ne travailles pas aujourd'hui ?
— Non, j'ai pris ma journée. Tiens, assieds-toi, je vais te servir.
Elle obéit. Je lui remplis son verre de jus d'orange et son bol de chocolat chaud. Elle me regarde sans comprendre ma bonne humeur. Je m'assois et lui explique :
— J'ai pris ma journée pour toi, ma chérie, pour qu'on fête ensemble ton bac comme il se doit. J'ai prévu tout un tas d'activités.
— Ah ? trouve-t-elle seulement à me dire.
Elle s'empare d'une tartine, la trempe dans son bol, en croque un morceau et reprend :
— Mais t'as prévu quoi, au juste ?
— Surprise, ma biquette ! Je ne vais pas tout te révéler…
Là, son petit sourire signifie que j'ai piqué sa curiosité. Elle se dépêche de manger et monte s'habiller. J'attends qu'elle ait pris sa douche pour lui envoyer un SMS avec le portable rouge.
« Alors, tu les as mises ? »
« On ne peut pas reporter à une autre fois ? Mon père a prévu des trucs aujourd'hui. Je ne sais pas quoi. »
« Ma belle, tu avais promis. Je suis sûr que ce n'est pas grand-chose. »
« Bon, OK. »
« Très bien, envoie-moi une photo quand ce sera en place. Et mets ta jolie robe à fleurs. Tu es magnifique avec. »
« J'te jure, tu me fais faire de ces trucs, toi ! »
Hop, quelques minutes plus tard je reçois une photo de son sexe en gros plan avec la petite ficelle des boules qui dépasse. Je réponds en lui envoyant un cœur.
Maëlle descend peu après avec la jolie robe que son admirateur lui a demandée. C'est une robe charmante et légère qui lui descend à mi-cuisses, avec un joli décolleté. Elle s'est maquillée, en plus. Parfait, un vrai petit ange. Elle me fait fondre !
— Prends tes chaussures, ma chérie ; on sort.
— Ah, parce que ce n'est pas à la maison ?
On grimpe dans la voiture. Moteur démarré, direction Méronze. Déjà dans la voiture, Maëlle semble prise d'une certaine nervosité, ne sachant pas comment placer ses jambes. Les vibrations de l'automobile doivent jouer sur les sensations que lui procurent les boules de geisha.
Nous arrivons enfin devant l'enseigne d'une grand magasin de vêtements.
— Tu veux faire du shopping ? C'est ça ton grand projet ? s'étonne Maëlle.
— Plus exactement, c'est ce que j'ai prévu pour ce matin. Tu as toute la matinée pour essayer tout ce qui te fait plaisir et prendre tout ce que tu voudras pour renouveler ta garde-robe. Je ne fixe aucune limite de budget.
— T'es sérieux, là ?
— Bien sûr.
— Oh, papa, t'es trop génial !
Elle me saute dans les bras pour un gros câlin. Et voilà, deuxième étape en cours, comme dirait la rouquine. « Comme tu l'as remarqué, Maëlle adore s'exhiber. Il faut lui donner une occasion où elle pourra se montrer devant toi : ça va l'exciter. Emmène-la faire du shopping. » m'avait-elle expliqué.
C'est parti. Maëlle court dans tous les sens, les yeux brillants d'excitation. Elle pioche une robe par-ci, une robe par-là, deux jupes de l'autre côté et des jeans slims pas loin. Elle fonce dans une cabine d'essayage. Je lui fais bien comprendre que je veux absolument voir tous les résultats.
Elle commence par les plus classiques, les jeans et les robes les plus sages. Elle tire le rideau et se montre sous tous les angles. À chaque essai, je la complimente allègrement. « Whoua, quelle beauté ! », «Tu es magnifique… », « Un vrai petit cœur. » Elle rougit, sourit et me remercie.
Pendant qu'elle se change, je sors le portable rouge et écris :
« Tu les portes toujours ? Envoie-moi une photo, ma belle ! »
La réponse ne tarde pas : une photo de Maëlle toute nue prise sur le miroir de la cabine.
« Oh, quelle vue magnifique ! Tu es où, là ? Tu fais des essayages ? »
« Oui, mon père m'a emmenée faire du shopping. »
« Cool, j'espère que tu vas avoir des trucs sexy à me montrer. »
Elle répond par la positive. Si elle avait encore quelques réticences, j'espère que son admirateur va l'avoir décidée de s'exhiber davantage. Et en tant que père, je compte bien en profiter.
Maëlle essaie les quelques vêtements qui lui restaient et me les montre. Oui, cette robe bleue qui met joliment sa poitrine en valeur est un vrai coup de cœur.
— Sexy, là, Maëlle !
Elle sourit et se trémousse devant moi plus que nécessaire. Ça y est, elle a une attitude un peu plus provocante, signe que l'exercice commence à bien l'exciter.
Elle part en quête d'autres vêtements tandis que mes bras portent ses sélections. Elle commence à passer un cran au dessus : minijupes, hauts aguichants. Elle régale les yeux de son admirateur et de son père. L'excitation se lit sur son visage même si elle tente de la cacher. Je n'hésite pas à lui faire des commentaires qu'un père ne ferait pas en temps normal.
Les vêtements s'accumulent sur mes bras. Ça devient compliqué de textoter les réponses de l'admirateur. Maëlle sort pour une nouvelle tournée après avoir sélectionné une robe de soirée absolument magnifique.
— Tu peux prendre un nouveau maillot de bain pour cet été. Sinon, il y a aussi la lingerie.
Maëlle me regarde avec de gros yeux et fonce vers la lingerie. Elle s'arrête sur des pièces sexy et hésite.
— Tu sais, ma chérie, tu es majeure ; tu mets ce que tu veux. Fais-toi plaisir.
Elle n'est pas difficile à convaincre. Ma validation la décide. Elle pioche un tas de culottes, tangas, strings et soutiens-gorge. De la dentelle, des trucs vraiment minimalistes, et d'autres plus sages mais charmants.
Mine de rien, la matinée file et il est temps de plier bagages. Nous passons à la caisse. Il y a pas mal de choses, mais elle a été plutôt raisonnable : je savais que je pouvais lui faire confiance. De toute façon, je peux me permettre de la gâter un peu.
Nous rangeons les sacs de vêtements dans le coffre de la voiture et partons pour l'étape suivante. Maëlle est de très bonne humeur ; elle se tortille dans tous les sens. Je tente une main sur sa cuisse. Elle ne réagit pas et continue de discourir.
« Étape trois : Maëlle ne le montre pas beaucoup, mais elle a un côté très fleur bleue par moments. Pour cette étape, il lui faudra un endroit plus calme, posé, chaleureux. Une ambiance quasi romantique. Je connais un restaurant parfait pour ça. » m'avait expliqué Lucie.
Nous arrivons à destination. Je souris en voyant l'enseigne du restaurant : « Chez Lulu » ; drôle de coïncidence ! Nous y entrons et prenons une table pour deux.
Les couleurs sont rougeoyantes sans être trop agressives. Il règne une certaine pénombre, adoucie par de jolis luminaires aux couleurs chatoyantes. Enfin une douce musique relaxante plane dans l'air. Lulu avait raison : on tombe très vite sous le charme de ce petit restaurant.
Nous commandons et commençons à manger tout en discutant de tout et de rien. J'essaie de centrer la conversation sur elle et la complimente allègrement au passage. J'en suis presque à la draguer, et elle est très réceptive. Purée, la dernière femme que j'ai draguée était sa mère. Je ne m'imaginais pas un jour charmer ma fille ! Comment en suis-je arrivé là ? J'ai encore du mal à comprendre.
Maëlle se penche, rit pour pas grand-chose, me fait profiter de son sourire et de son décolleté. Je me sens bien ; j'ai l'impression que tout est possible. D'un autre côté, une petite voix me fait culpabiliser mais je la fais taire.
Après le restaurant, j'emmène ma fille à la dernière étape de la journée : direction le grand parc de Méronze où a été installée une immense fête foraine. C'est cette étape qui explique que nous avons attendu si longtemps pour lancer l'opération avec Lulu.
D'après Lulu, experte en drague : « Dernière étape : la fête foraine. Les sensations fortes ont toujours rapproché les gens. Tu trouves quelqu'un plus attirant si tu as vécu avec lui de fortes émotions ; c'est prouvé par la science. Avec les boules de geisha, les effets devraient être décuplés. En plus, c'est au parc ; ça a une valeur symbolique très forte pour les lycéens : c'est là qu'on emmène l'élue de son cœur pour pécho. »
— Une fête foraine ? Mais tu crois que j'ai quel âge ? demande Maëlle en retenant à peine un immense sourire.
Nous commençons soft par une grande roue qui nous offre une vue magnifique sur la ville, vue dont je ne profite pas vraiment, étant mal à l'aise. Ma dernière fête foraine remonte à des années, et j'avais oublié que j'avais si peur de la hauteur. J'appréhende la suite… Le bateau pirate se balance un peu trop pour moi. Maëlle se moque tout en me collant. Son regard brille de bonheur. Puis elle m'emmène au grand huit. Quand je vois la hauteur du truc, la vitesse des wagons et les cris de détresse des passagers, je suis blanc !
— Si tu veux, je peux y aller toute seule… me nargue-t-elle.
— Non, non, ça ira. Je viens avec toi.
Allez, courage ! Il faut parfois souffrir pour obtenir ce que l'on veut. Ce n'est qu'un moment difficile à passer. Dans la file d'attente, afin de me donner la bravoure d'affronter cette horreur, je n'arrête pas de me répéter ce que disait Lulu à propos des émotions fortes qui rapprochent. Maëlle est tout excitée, elle ne tient pas en place. Elle n'arrête pas de m'attaquer à coups de chatouilles. Elle se frotte aussi les cuisses l'une à l'autre. Je suppose que ses boules de geisha doivent méchamment la démanger.
Ça y est, notre tour arrive. Je monte à ma place, les mains tremblantes. Maëlle se colle à moi, mais je crains que sa présence ne soit pas assez rassurante.
— Surtout, accroche-toi bien.
C'est moi, ou ma voix était un peu trop défaillante ?
— T'inquiète, papa, ça ne craint rien.
C'est parti. Le manège commence doucement, prend de la hauteur, et très vite ça tourne au cauchemar. Je hurle comme une truie qu'on s'apprête à égorger. À côté de moi, Maëlle s'éclate et rit comme une folle. Ses cris ressemblent plus à des clameurs d'orgasme qu'à autre chose. Le wagon bouge dans tous les sens. C'est l'horreur, une descente tout droit en enfer.
Heureusement, tout finit par ralentir et s'arrêter. Je descends. Mes jambes flageolent. Maëlle est obligée de me retenir.
— Si tu veux, on fait un truc plus calme maintenant.
— Oui, oui, je veux bien, dis-je d'une voix faible.
Plus calme ? C'est la maison hantée. Et quel est le seul tocard qui crie à chaque fois qu'un truc surgit d'un coin sombre ? C'est bibi ! Encore une fois, Maëlle se moque allègrement de moi.
Nous ressortons, main dans la main et déambulons parmi la foule. Maëlle me colle et fait exprès de me bousculer. J'ai l'impression qu'elle me dévore des yeux. Le plan de Lulu fonctionnerait-il ? D'un coup je me sens mieux.
Pour faire une pause, je lui propose une glace. Elle choisit un cône avec deux boules de vanille puis nous nous asseyons à une table. Elle lèche sensuellement les deux boules en me jetant des regards provocants. Merde, serait-elle en train de me suggérer une fellation ? Je me sens raidir et n'ose plus la regarder dans les yeux. Une goutte de vanille lui coule du coin de la bouche ; certains souvenirs me reviennent en mémoire…
Nous repartons, déambulons, et de nouveau Maëlle me colle. À un moment elle me saute dans les bras et m'embrasse sur le coin de la bouche. Je la serre fort contre moi. Mon érection n'étant pas totalement redescendue, elle doit peut-être la sentir. Son visage exprime la joie.
Une vieille nous observe. Les cheveux en bataille, le visage grimaçant et la tenue dépareillée, elle a l'allure d'une folle. Son regard est désapprobateur. Elle réagit quand elle s'aperçoit que je l'ai remarquée.
— Vous n'avez pas honte, Monsieur ? Elle pourrait être votre fille !
Maëlle se retourne en tirant la langue puis ma main, et nous nous enfuyons dans les bois, au fond, là où les lycéens vont pour conclure. Nous trouvons un coin isolé ; Maëlle se tourne vers moi, une lueur étrange brillant dans son regard.
— Mais de quoi elle se mêle, celle-là ? se plaint-elle.
La remarque, je l'ai plus mal prise que je voudrais le montrer : elle a fait remonter à la surface toute ma culpabilité. Je me sens minable de fantasmer ainsi sur ma fille.
— Hé, papa, ce n'est pas grave, hein ! Tu sais que je t'aime. On s'en fout de ce que pense cette vieille folle.
Elle passe une main sur ma joue mal rasée. Son regard est tendre. Elle approche doucement son visage et ses lèvres se posent sur les miennes. Elle vient se coller et se frotter contre moi. Son baiser est merveilleux, mais mes remords me harcèlent. Je prends du recul.
— Non, Maëlle. Tu avais raison : c'est une bêtise. On ne devrait pas…
Cette fois, c'est moi qui fais machine arrière. Quand Lulu apprendra que j'ai fait capoter l'opération, elle va me tuer ! Mais c'est mieux ainsi.