Échange de mauvais procédés
Lioubov2017Chapitre 3
Camille vint à lui en baissant les yeux ; elle créa mentalement le lien imaginaire qui reliait le bout de l'index du sexagénaire à la tache blanchâtre qui maculait le parquet. Même si un doute, indubitablement volontaire, avait subsisté un court instant dans l'esprit de l'étudiante, elle ne tarda pas à identifier la nature du fluide. Faisant de son mieux pour ne rien laisser paraître de son trouble, elle lui sourit.
— Je vais chercher du Sopalin et je m'en occupe immédiatement.
Un peu gêné quand même, Michel n'avait pas remarqué le filament opalin qui pendait encore à son doigt.
— Alors, il te faut combien de temps pour le trouver, ce Sopalin ?
Elle se sauva bien vite vers la cuisine pour en revenir avec le rouleau. Et c'est avec un sentiment de puissance et une intense satisfaction que Michel la vit s'agenouiller à ses pieds pour nettoyer la tache. Elle repartait déjà vers la cuisine une fois le nettoyage exécuté.
— Hé ! Tu oublies quelque chose… Reviens !
Elle fit demi-tour et revint vers lui, interloquée.
— Alors, qu'est-ce que tu attends ? Ton travail n'est pas terminé !
Michel s'impatientait : cette petite garce avait oublié de nettoyer son doigt, encore englué de sperme.
— Là : tu ne vois pas ?
Suivant le regard de Michel, elle découvrit l'index poisseux. Elle se mit donc au travail.
« Allons Camille, se dit-elle, ce n'est tout de même pas la première fois que tu vois du sperme ! »
Tandis qu'elle essuyait le doigt de Michel, ce dernier ne se privait pas de regarder dans le décolleté de l'étudiante qui, penchée sur lui, ne s'était pas aperçue du spectacle qu'elle offrait involontairement au sexagénaire. La vision du profond sillon qui séparait les deux globes laiteux raviva son désir et, bien qu'il eût déjà pris son plaisir deux minutes auparavant, il sentit son membre reprendre un peu de vigueur. Il s'aperçut alors qu'il avait oublié de refermer sa braguette.
Camille ne relevait pas les yeux. Elle avait bien conscience du regard de Michel sur elle, mais c'était inutile de le lui montrer. Elle finit sérieusement son travail avant de retourner à la cuisine s'occuper des repas. Pour Michel, les émotions avaient été fortes… Il avait besoin d'un remontant ; d'un remontant aussi fort que les émotions qu'il venait d'éprouver.
— Camille, viens me servir un whisky ! Les bouteilles d'apéritif sont dans le bar, juste à côté de la bibliothèque du living.
Elle ne tarda pas à obéir à l'ordre de Michel. Bien malgré elle, elle devait bien reconnaître qu'avoir ainsi senti le sperme sur ses doigts, l'avoir vu et avoir perçu la légère odeur de sexe, tout cela ne la laissait pas indifférente et avait fait naître au creux de ses reins une chaleur qui refusait de partir. D'ailleurs, Michel le remarqua bien lorsqu'elle arriva : la légère rougeur de ses joues et la forme de ses tétons ressortant à travers le tissu – jusque là lisse – ne laissaient pas grand doute quant au trouble de l'adolescente.
— Prends la bouteille de Lagavulin pour moi, et choisis-toi quelque chose.
— Merci beaucoup, Monsieur.
Elle déposa la bouteille près de Michel et se pencha pour faire son choix, oubliant totalement la vue bien dégagée qu'elle lui offrait. Après avoir mûrement réfléchi, et laissé à l'homme tout le loisir de profiter du spectacle, elle choisit un simple Cuba Libre assez sage.
— Allez, sers-nous et viens t'asseoir près de moi.
Elle les servit donc tous les deux et vint s'asseoir près de lui.
— Je ne peux pas rester longtemps : je dois sortir le plat du four dans cinq minutes.
— Rapproche-toi un peu pour trinquer avec moi. Je te fais si peur que ça ?
— Je n'ai pas l'habitude de boire avec des inconnus, et je vous connais à peine.
— Nous allons avoir le temps de faire connaissance – et même une connaissance approfondie – Camille ; combien de temps vont durer tes études ?
C'est encore à dessein qu'il employait des phrases pleines de sous-entendus…
Le ton qu'il employa impressionna Camille. Il voulait visiblement créer une intimité entre eux, mais elle n'était pas sûre de la désirer.
— Je… cinq ans… si tout va bien.
— Nous nous connaîtrons plus « profondément », d'ici là… Alors, pourquoi ne pas commencer dès aujourd'hui ? Trinquons !
Camille se sentait de plus en plus disponible, et cela l'affolait. Son corps semblait réagir indépendamment de sa volonté. Elle le sentait bien, maintenant : elle commençait même à mouiller ; et ce joliment, de surcroît.
— À votre santé.
Elle dut avaler son verre de Cuba Libre en deux gorgées car l'avertisseur du four venait de signaler que la cuisson des aliments était terminée. C'est donc les jambes un peu chancelantes qu'elle se dirigea vers la cuisine.
Le retraité découvrit avec plaisir une simple goutte posée sur le cuir du canapé, là où elle était assise. Il passa le doigt dessus et le porta à ses lèvres ; le doute n'était pas permis : elle avait beau le cacher, il savait maintenant qu'elle mouillait. Pour lui ?
La voilà qui revenait d'ailleurs, le sourire aux lèvres.
— Le plat est prêt ; il suffit juste de le laisser refroidir pendant cinq ou dix minutes et je pourrai vous servir.
— Veux-tu un autre apéritif en attendant que ça refroidisse ? demanda Michel en suçant la goutte de cyprine qu'il avait étalée sur son doigt.
« Décidément, c'est vrai ce qu'on dit sur les rousses : elles ont une odeur – et surtout un goût – très prononcé. Hmm, délicieux ! » se dit-il en savourant le liquide opalescent.
— Non merci, j'en ai eu assez. Je vais corriger l'assaisonnement. Je vous invite à passer à table.
Michel termina son Lagavulin et se leva de son fauteuil pour prendre place à table. Son regard ne quittait pas le corps de Camille tandis qu'elle s'affairait…
Le regard insistant du sexagénaire n'était pas de nature à permettre à Camille de dissiper son trouble. Il avait beau ne pas être du genre de ceux qui l'attiraient le plus, il n'en restait pas moins un homme, et il y avait quelque chose d'instinctif dans sa réaction physique. Elle revint vite avec le plat qu'elle posa à table.
— Je vous en prie ; faites attention : c'est chaud.
— Peux-tu ajouter également à la sauce ce délicieux condiment que, bien involontairement, tu m'as fait découvrir, tout à l'heure ?
Elle le regarda alors, les yeux ronds.
— De quoi parlez-vous ?
— De ça ! lui répondit-il en plaçant son index encore humide sous le nez de Camille. S'il n'y en a pas assez, je peux aller en chercher plus là où ça se trouve…
L'odeur était parfaitement reconnaissable, et elle vira au rouge vif.
— Où… où avez-vous trouvé ça ?!
— Sur le canapé, petite chienne lubrique ! Tu n'as pas pu t'empêcher de laisser des traces.
— Mais… C'est de votre faute aussi ! À me faire porter ça…
— Si tu as des pertes, il faudra prévoir un tampon ; je ne tiens pas à ce que tu macules les chaises de tes écoulements intempestifs.
— Je… je suis vraiment désolée, je ferai ce qu'il faudra.
— Bon, n'en parlons plus et passons à table. Mais avant de t'asseoir, je te conseille de t'essuyer…
Honteuse, Camille se rendit aux toilettes pour s'essuyer puis revint, toujours rouge, pour s'asseoir en face de Michel.
Le dîner se déroula plus calmement.
Camille, dès le repas terminé, se rendit dans sa chambre pour essayer de se remettre les idées en place ; quant à Michel, il retourna à son fauteuil pour déguster une Chartreuse verte en fumant un cigarillo.
Après avoir bien fermé sa porte, Camille songea au regard de Michel, qui ne l'avait pas quittée de la journée ; elle finit par laisser courir ses doigts sur le long de sa fente, faisant immédiatement naître un frisson de plaisir.
Peu de temps après, Michel s'enferma dans sa chambre, encore excité. Toutefois, la mince cloison qui séparait les deux pièces n'était pas assez isolante pour qu'il ne puisse entendre des bruits particuliers qui provenaient de la chambre de sa locataire. Il colla son oreille à la cloison : cela ressemblait fort à un clapotis… Ce son était vraiment excitant. Il se leva pour tenter sa chance et, comme un adolescent cherchant à épier un secret, il se dirigea sur la pointe des pieds vers la porte de Camille.
La grosse et ancienne serrure faisait office de judas qui, comble de chance, donnait droit sur les cuisses grandes ouvertes de la jeune fille. Celle-ci faisait tourner un doigt gourmand sur son clitoris, et le coussin peinait à étouffer ses petits gémissements de plaisir.
À cette vision excitante, le membre de Michel durcit presque instantanément. Il referma sa main dessus et la fit coulisser langoureusement en épiant sa locataire, cette petite garce qui était en train de se donner du plaisir sous son toit, là, à deux mètres de lui… « C'est pour m'exciter qu'elle se branle la chatte ? J'ai l'âge d'être son grand-père… Si c'est le cas, elle est vraiment perverse, cette gamine ! »
Il distinguait nettement le doigt qui virevoltait autour du petit bourgeon de Camille ; son sexe était presque imberbe : juste un fin duvet de la même couleur que ses cheveux qui ne masquait en rien les particularités de cette vulve juvénile. Il en distinguait tous les détails, et même une trace humide qui s'en échappait pour glisser le long d'une cuisse de l'adolescente…
Le gémissement étouffé qui venait de la chambre fermée devint progressivement plus aigu, et Michel vit les deux jambes arquées se tendre sous l'effet d'un orgasme qui envahit complètement la jeune fille. Il semblait vouloir durer, et de longues secondes s'ensuivirent sans qu'il ne retombe, la main avide refusant de cesser ses petits mouvements circulaires. Camille finit pourtant par s'effondrer sur son lit, les membres vidés de toute énergie, enfin apaisée.
La main de Michel accélérait son mouvement de va-et-vient le long de sa verge ; il haletait… Il avait des crampes dans ses jambes à force d'être resté courbé au niveau de la serrure, mais il surmontait sa douleur. Peut-être augmentait-elle même son plaisir lorsque, enfin, il se délivra de toute la tension qui l'habitait en longs jets brûlants de sperme qui giclèrent contre la porte de l'étudiante.
Il ne put réprimer un long et rauque gémissement de plaisir lorsque le plaisir le submergea. Il craignit cependant que Camille l'eût entendu… Mais la jeune fille était perdue dans ses pensées. Elle venait d'atteindre le plaisir, avec dans l'esprit l'image perverse de Michel la regardant par le trou de la serrure. Si elle l'avait vraiment su là, cela l'aurait bloquée ; mais l'imaginer simplement l'avait fortement excitée. Elle dut se rendre à l'évidence : elle avait aimé s'exhiber devant lui, même si cela n'avait pas résulté de sa propre volonté. Du moins n'avait-elle pas vraiment lutté contre cette idée.
Il se retira vite dans sa chambre, dont il laissa la porte entrouverte pour observer ce que Camille allait faire… Animé d'idées perverses, il aurait aimé la voir ouvrir pour s'assurer qu'il n'y avait personne ; c'est alors qu'elle aurait remarqué le sperme sur sa porte. Et là, il aurait été comblé s'il l'avait vue recueillir le sperme dans sa main pour s'en barbouiller la vulve et se masturber une nouvelle fois pour atteindre un orgasme encore plus puissant que le précédent.
Déçu, il referma sa porte et s'endormit en fantasmant sur sa jeune locataire.
Elle sortit à pas de loup, et regarda s'il n'y avait personne. Dans l'obscurité, elle ne perçut pas le filet de sperme qui s'écoulait encore lentement sur sa porte. En quelques pas, elle rejoignit la salle de bain pour une douche rafraîchissante, puis le lit l'accueillit. Et c'est d'un sommeil lourd qu'elle s'effondra, épuisée par sa longue journée.