Les égarements passagers

Le téléphone avait dérangé les deux amants. Yann avait sursauté, mais Marjorie aussi. Et les explications qu'il donnait ne pouvaient s'adresser qu'au gamin qui avait finalement bouleversé leurs vies. L'homme avait toujours la tête de la brune sur ses genoux. Elle avait arrêté sa fellation pour lui permettre de répondre. Si elle n'entendait pas ce que lui disait le jeune, elle devinait aux explications de Yann qu'il parlait d'elle.

— Oui, elle est venue me voir. Elle va bien, apparemment. Ben… je ne sais pas pourquoi elle ne t'a jamais rappelé. Oui… nous irons la voir quand tu viendras. Non… elle avait l'air… bien. Tu as raison, j'aurais dû la garder à dîner le soir où elle est passée, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et puis… elle ne venait pas pour nous, juste pour que nous soyons réunis. Bien sûr… c'est une chouette femme, comme tu dis !

Il venait de faire un clin d'œil à la femme qui ne bougeait plus, allongée sur lui. En bouchant le micro d'une main, il s'adressa à elle :

— Il t'a à la bonne, mon gamin. Tu ne l'aurais pas ensorcelé des fois ?

Puis il reprit sa conversation avec son interlocuteur. La brune avait une boule au ventre. Comment allait se finir cette histoire ? Un fils de son mari qui n'en était pas vraiment un, un type dont elle avait couché avec le fils, et maintenant elle venait de faire l'amour avec le père du fils qui n'était plus celui de son mari. Un vrai roman de bas étage, un bouquin de quai de gare. Et l'autre, là, imperturbable, qui sans se douter de rien dialoguait avec le jeune homme alors qu'elle avait sa queue à portée de bouche, toujours aussi raide.

— Oui. Promis, je l'inviterai dès ton retour. À ce propos, quand comptes-tu revenir ? Tu n'as besoin de rien ? Je suis là, et tu peux demander.

Marjorie ne saisissait que des bribes de la conversation que Yann junior entretenait avec son paternel. Et le père qui lui appuyait que le haut du crâne, dans le but évident de la faire reprendre sa caresse buccale là où elle l'avait interrompue… dément, comme situation ! Le jeune amant qui discutait avec le nouveau, sans se douter qu'elle taillait une pipe à celui-ci. Comment aurait-il pris les choses ?

Elle reprit le vit entre ses lèvres et tossaTosser : téter, sucer (en patois lorrain). la poupée toujours aussi bandée. Lentement, en faisant passer sa langue sur le bout rose-violet, elle sentit son propre ventre en ébullition. Les mots dans le téléphone, elle s'en moquait éperdument, et quand la queue tressaillit, elle sut que la sève allait jaillir. Lui, empêtré entre son dialogue et cette sucette mémorable, tentait en vain de repousser la bouche qui aspirait sa bite. Las de ne pouvoir la détourner de son dessein, il laissa les choses suivre leur cours. Alors, avec une sorte de soupir retenu – il ne devait pas alerter son fils – il déchargea avec plaisir sa semence dans la bouche de Marjorie, qui ne recracha rien de cette étrange liqueur. Elle avala tout en silence, gardant la flèche de chair jusqu'à son retour à l'état de guimauve.

Lui, sans rien laisser paraître, persistait à rassurer le gamin au bout du fil. Parallèlement à cela, il caressait les cheveux de la belle suceuse comme pour la remercier tacitement de son implication totale dans cet acte d'amour. Il discuta encore un long moment avant que le silence ne revienne. Il se pencha pour l'embrasser sur la bouche, qui avait le goût de l'amour, l'odeur et le parfum de son sexe, mais il ne s'en offusqua pas.

— Ton fils va bien ?
— Oui. Il s'inquiétait pour toi. Il paraît qu'il t'a laissé un message et que tu n'as jamais répondu.
— Il n'a rien dit d'autre ? Tu es sûr ?
— Oui, pourquoi ? Il reviendra à la fin du mois. Pour le moment, il n'a pas besoin de savoir que nous avons…
— Peut-être, mais ça me gêne, cette histoire. Nous ne nous reverrons sans doute plus. Ni lui, ni toi : je ne voudrais pas créer un trouble entre vous.
— Je couche avec qui je veux, quand même ! J'ai assez attendu sa mère et, ma foi, sans mentir, tu es aussi jolie qu'elle. J'ai eu envie de toi dès le premier jour où je t'ai vue. Ça te gêne que je sois un ami de ton mari ?
— Pas du tout, mais moi aussi je dois t'avouer une chose… et ce n'est pas facile.
— Ah bon, tu n'as donc pas aimé notre petit jeu ?
— Ce n'est pas ça, mais… tu sais, Yann, le tien…
— Oui, eh bien ?
— Il a passé une nuit chez moi et… nous avons…
— Quoi ? Tu veux me dire que tu as fait l'amour avec lui aussi ?
— Oui.
— Mais je le savais : il me l'avait dit lors de son séjour ici ; et il avait l'air si émerveillé… Mais je crois que ce n'est pas raisonnable ; il pourrait être ton fils, non ?
— Sympa de me le rappeler ; tu vires au goujat, là, et je ne vois donc pas ce que je fais ici.
— Mais non, je veux juste te dire que je ne serai jamais jaloux de personne. Tu ne m'appartiens pas, pas plus que tu n'es à lui. Il est bien conscient de cela, et même si tu couches à nouveau avec lui, je ne t'en tiendrai jamais rigueur.
— Elle est bien bonne, celle-là ! Cocu, mais cocu content, alors ? Tu penses vraiment ce que tu dis ?
— Oui. Je suis surpris que cela te choque ; alors pourquoi t'être laissé faire si tu n'approuvais pas ?
— Mais… comment dire ? Mon corps commande plus que ma raison en ce moment, et mes égarements deviennent récurrents. Mais c'est fini, je vais rentrer chez moi ; vous n'entendrez plus jamais parler de moi, c'est promis.
— Tu nous priverais de toi, de ta présence ? Ce serait nous condamner pour rien. Le partage n'implique pas forcément la guerre. Ce sera de toute façon à toi de décider. Quand mon fils sera là, je t'enverrai un message et tu auras le choix : venir ici nous voir ou nous oublier. Nous ne forcerons rien. Sache seulement que j'ai aimé ta venue, ta présence, et faire l'amour avec toi. Mais je ne te violerai jamais. J'ai mis vingt ans pour retrouver une femme comme toi ; je saurai encore espérer quelques années. Quant à Yann, je ne suis pas dans sa tête.
— En quelque sorte, tu me proposes un triangle fils/maîtresse/père ? Et tu crois que je vais accepter une chose pareille ?
— Je ne sais pas. Je veux juste te dire que si tu veux encore coucher avec moi, tu peux revenir quand tu le veux. Mais que si c'est pour mon fils et avec lui que tu veux… enfin, je ne vous mettrai pas de bâtons dans les roues.
— Bon, eh bien adieu, Yann. J'avoue que c'était… bon. Mais tu comprends que…
— Oui, oui, j'entends, mais c'est ton choix.

Elle était remontée dans sa voiture et elle roulait encore une fois trop vite. Incapable de faire un vrai choix. C'était vrai que le jeune Yann lui avait redonné le goût du sexe, que le vide de la perte de son mari avait créé sans qu'elle ne sache comment le combattre. Deux amants en si peu de temps… et dire que le destin avait voulu que l'un soit le père de l'autre ! Cette idée ne parvenait pas à la calmer. Merde, comment en était-elle arrivée là ? Une salope, elle était devenue une vraie salope. Et dire qu'il lui proposait de… continuer.
Des appels de phares la rappelèrent à l'ordre. Les hommes en bleu patrouillaient, sans doute.

Une fois de plus, le refuge de bois la vit revenir détruite. Sa vie partait en lambeaux, se désagrégeait dans un calvaire permanent. Pourquoi son mari était-il parti de cette façon ? Elle avait beau se traiter d'idiote, d'imbécile heureuse, elle le maudissait intérieurement de lui avoir fait cela. Et puis elle s'en voulait aussi d'avoir cédé à l'un et à l'autre, comme si c'était une faute impardonnable. Son corps n'obéissait-il plus qu'à ses pulsions sexuelles ? Comment cela s'achèverait pour elle ? Cette peur ne la quittait plus.

Combien de fois son téléphone qui sonnait ne fut pas décroché ? Les numéros des deux Yann, elle les avait évidemment enregistrés. Leurs messages étaient zappés sans ménagement dès qu'apparaissaient les chiffres de leurs appels. Elle se refermait encore plus, comme une huître dans sa coquille. Le monde aurait pu s'écrouler autour d'elle qu'elle ne l'aurait pas appris.


Télé, radio, plus rien ne fonctionnait depuis plus d'un mois dans ce château de pin qui la gardait plus prisonnière que les chaînes les plus solides. Le lac avait retrouvé sa teinte bleu azur et le soleil avait fait lever ses plants. Marjorie voyait tout revivre dans ses alentours immédiats, mais elle végétait.

Alors, quand un dimanche matin quelqu'un appuya sur la sonnette depuis le portail, elle fit l'autruche. Une fois deux fois, dix fois l'autre là-haut insista lourdement. Elle était sur sa pelouse mais n'avait aucune envie d'aller voir qui se permettait de la déranger, mais alors qu'elle revenait pour prendre un verre d'eau, des coups sourds frappés contre la porte d'entrée lui indiquèrent que l'intrus avait franchi la clôture. Elle tremblait de peur. Dans la petite fenêtre qui donnait sur la porte, la trogne hilare de Yann fils venait de se coller au carreau.

Plus question de se cacher : il l'avait vue, il savait donc que la brune se trouvait là. Morte d'inquiétude, les jambes un peu tremblantes, elle entrouvrit l'huis. Il se trouvait dans son champ de vision, plus jeune que jamais, plus beau aussi dans la belle lumière de cette fin de printemps.

— Tu te caches, Marjorie ? Pourquoi ne réponds-tu pas à nos appels ? Nous nous faisions du souci, tu sais.
— Qu'est-ce que tu veux ? Comment es-tu entré chez moi ?
— J'ai sauté par-dessus le portillon ; il fallait que je te voie. Comment t'expliquer cela ? Tu saisis bien que tu me manques. Que tu le veuilles ou non, tu fais partie intégrante de ma nouvelle vie. Grâce à toi, je suis enfin un homme heureux. J'ai retrouvé une partie de ma famille, mais tu restes celle qui a permis cela. Et puis il y a tout ce que je te dois…
— Tu ne me dois rien. Je n'aurais pas pu vivre avec ce poids sur la conscience ; moi aussi je devais connaître la vérité. Maintenant que tu as un père, tu dois me laisser tranquille. Je dois continuer à faire mon deuil et vivre par moi-même.
— Ce n'est quand même pas une raison pour laisser faner cette beauté qui ne demande qu'à revivre ; le printemps est là pour toi aussi, alors ne te terre pas dans ta tanière comme une ourse en hibernation.
— Mais… pourquoi n'es-tu pas chez ton père ? Je veux mon calme et ma tranquillité.
— Nous ne te volerons rien de tout cela. Tu es notre amie, notre confidente… et plus, si j'en juge par ce qu'il m'a dit. Tu crois vraiment que nous allons oublier cette offrande merveilleuse que tu nous as faite, à lui autant qu'à moi ? Tu ne peux plus nous le demander.
— Je ne veux plus voir personne.
— Chut… tu vas te vêtir correctement et me suivre. Allons ! Tu n'as pas à discuter. Viens, Marjorie, sinon tu ne t'en sortiras plus, plus jamais.
— Tu… tu veux m'emmener où ? Je n'ai pas le cœur à sortir.
— Viens, ne te pose pas de questions. Tu es trop belle encore pour rester cloîtrée toute seule dans tes souvenirs. Tu ne crois pas que, de là-haut, il serait heureux de te revoir sourire ? File passer une jupe, un pantalon, un pull, et arrive ! Je t'attends là, ne fais pas l'enfant. Le seul gosse capricieux ici, ce devrait être… moi.

Il avait une tête rieuse, un sourire contagieux. La brune qu'il ne quittait plus des yeux commençait à se dérider. Il l'a prise par le bras, faisant mine de la pousser vers sa salle de bain ; elle avança de quelques pas et, avec un geste d'hésitation, y pénétra.

— Bon. Alors, puisque je n'ai pas mon mot à dire… Mais tu vas – enfin, vous allez bien – tous les deux ?
— Nous sommes en pleine forme, et te revoir ne peut que nous rassurer davantage. Allez, file te faire belle… encore plus belle, je veux dire. Je peux me faire un café ?
— Oui. Les capsules sont… mais tu sais où elles sont. J'en veux bien un moi aussi.

Une bonne dizaine de minutes plus tard, la femme qui sortit de son espace personnel avait retrouvé des couleurs. Le rouge des lèvres, le noir de la jupe, le beige d'un chemisier boutonné sur le devant, elle n'avait plus rien à voir avec la petite chose pâle qui avait pénétré dans la douche. Yann marqua un temps d'arrêt devant cette silhouette si féminine qui surgissait soudain devant lui. Bon Dieu, quel changement ! Une touche de rouge et un sourire pouvaient donc si bien habiller les femmes… une véritable bénédiction. Pour un peu, ses pattes se seraient de suite glissées entre vêtements et peau, mais il se retint.

Assise sur le siège avant passager, elle regardait le long ruban sombre défiler sous les roues de la voiture. Il roulait sans à-coups, ne faisait pas rugir son moteur, et au bout de quelques kilomètres elle avait déjà compris leur destination. Du reste, Yann père sur le pas de sa porte était lui aussi bien sapé. Il ne fit aucun commentaire, pas de remarques sur les appels non pris par Marjorie. Ses lèvres qui vinrent effleurer les joues de la femme lui procurèrent une sorte de frisson. Il était rasé de frais et sentait bon. Il prit place sur les sièges arrière de la berline qui reprit sa route vers une destination dont elle n'avait aucune idée.

— Tu vas bien, Marjorie ? L'endroit te plaît et te convient ?
— J'aime bien ce restaurant ; nous y venions souvent avant…

Les mots étaient restés en suspens dans sa gorge, et ses trémolos ne trompaient personne.

— Ils ont la meilleure vosgifletteVosgiflette ® : tartiflette vosgienne à base de pommes de terre, de crème, de lardons et de fromage dans laquelle le reblochon est remplacé par du munster. des Hautes-Vosges ; un régal pour le palais et pour l'odorat. Tu connais donc ?
— Oh oui, je crois que j'en ai gardé un bon souvenir. Et leurs tourtes sont délicieuses, si mes souvenirs sont bons.
— Alors, pour tout le monde, menu vosgien ?
— Ça me convient !
— Oui, moi également !

Le jeune homme et la brune avaient ensemble approuvé le choix de Yann père. La commande partit et l'apéritif fut servi quelques minutes après. Les deux hommes avaient devant eux un breuvage d'un brun roux, mais Marjorie avait préféré un kir à la myrtille. Un long moment elle tint son verre d'où les bulles violettes venaient mourir à la surface. Les deux hommes se tenaient face à elle, une égalité de place pour la garder en ligne de mire. Les autres tables accueillaient des couples ou des groupes qui riaient aux éclats ou bavardaient sans se préoccuper de leurs voisins.

L'alcool se diffusait lentement dans tout le corps des trois convives. Une bouteille de vin rouge commandée par le père se retrouva rapidement vidée, et une sœur jumelle connut un sort analogue. À la fin du repas, la brune était légèrement grise, pour ne pas dire pompette. Les deux gaillards, heureux de la voir à leur côté, souriaient à tout propos. Elle passa le retour en voiture à la place occupée par le papa à l'aller.

Le café bu à la ferme avait tendance à être un peu trop serré, mais ce qui acheva Marjorie, ce fut sans conteste les deux petits verres de blanche que lui servit Yann père. Elle s'enfonçait dans un nuage de coton qui semblait flotter au-dessus de sa tête, encerclant son cerveau qui ne voulait plus rien savoir, et la jeune femme se sentait plus que bien. Les deux Yann suivaient les courbes gracieuses que la brune faisait se mouvoir à chacun de ses mouvements. Quand le fils s'approcha d'elle pour la faire danser sur le disque que son père avait placé sur la platine, elle ne fit aucune difficulté pour se mettre à tourner. Pas plus quand il l'enlaça gentiment et que ses doigts pétrirent son dos. Elle gloussait, toujours dans un monde ou tout restait rose ou bleu.

Le père s'amusait de les voir tenter de suivre la musique, mais au bout d'un moment il se leva de son fauteuil et se plaça dans le dos de la belle. Elle continuait de faire des pas avec son cavalier, entourée aussi par l'autre qui se pressait contre elle. Contre son ventre le jeune, et sur ses fesses le plus âgé. Elle laissait faire, se berçant lentement au rythme d'un étrange slow mal négocié. Les mains venues de derrière elle qui empaumèrent ses seins la firent grogner. Les deux hommes ne savaient pas si c'était une façon d'acquiescer ou de refuser.

Pour une fois, le doute ne bénéficia à personne. La dureté de ce qui se frottait contre son cul renvoya son ventre vers un autre objet tout aussi solide contre son aine. Les doigts qui malaxaient ses seins avaient sans trembler déboutonné le chemisier et se trouvaient sur les dentelles du soutien-gorge. Elle envoya sa caboche en avant se caler dans le creux d'une épaule amie. Maintenant, le danseur devant elle se cambrait de plus en plus pour qu'elle sente bien qu'il bandait pour elle. Quand lui prit-il la main pour la porter à sa braguette ? Elle n'en avait aucun souvenir, mais elle se retrouva bien vite entre deux hommes au sang bouillant qui ne demandait qu'à lui faire l'amour.

Il fallait qu'elle ait beaucoup bu ou qu'elle soit inconsciente pour se laisser dévêtir de cette manière mais elle ne fit aucun signe pour arrêter l'escalade, et c'est en slip qu'elle finit par achever la série de slows. Les deux la serraient toujours d'aussi près. Et quand sur ses jambes le dernier bastion de sa vertu coulissa vers le sol, elle tenait dans chacune de ses menottes un sexe de belle taille. La main qui appuyait sur son épaule l'obligea à se courber avant de se retrouver à genoux. Elle sut à partir de ce moment-là que ce serait inéluctable : la queue qui faisait face à ses lèvres se frayait déjà un chemin entre ses mâchoires entrouvertes, et l'autre derrière elle l'avait lâchée pour se coucher sous ses fesses. La langue qui entama des va-et-vient sur sa chatte ne la perturbait pas ; elle aimait cette manière d'être léchée pendant qu'elle persistait à sucer le plus jeune.

Ensuite, les choses s'accélérèrent sans qu'elle n'y trouve à redire. Qui des deux la prit le premier ? Elle s'en moquait éperdument, sentant seulement le bonheur de cette intromission alors que sa langue passait et repassait sur la hampe crispée du second. Du cunnilingus, l'autre la fit monter sur lui. Elle devenait comme folle. Elle se fourra le museau dans la toison drue du père qui la limait à grands coups de reins, et le gamin vint placer sa langue sur… son anus. Il entoura le cercle brun de sa salive, tenta une pénétration avec la pointe, mais comme la position et les mouvements de Marjorie étaient un frein à sa stabilité, il dut renoncer. Ce n'est que lorsque la seconde queue poussa sur la porte de la caverne qu'elle comprit qu'elle allait être prise comme une cochonne, que deux bites allaient essayer de régler leurs mouvements de piston en elle. Et cette idée l'emporta dans un premier orgasme extra. Elle ruait avec son postérieur quand l'autre, en cadence, se retirait au maximum de sa chatte.

Les deux Yann la limèrent longuement, la tenant fermement pour l'empêcher de remuer trop violemment et d'être de ce fait désarçonnée. Les cris de jouissance remplissaient le salon, couvrant la musique qui continuait de marquer de son empreinte sonore la pièce où ces trois-là forniquaient allègrement. Leur seul leitmotiv : prendre le plus de plaisir possible. Demain serait un autre jour, et il serait bien temps de voir ce qui se passerait.

Elle passa d'une bite à l'autre avec la même ferveur, reçut l'offrande du sperme de l'un et de l'autre en bouche. Ils ne se privèrent pas de caresser partout cette femme qui les suivait dans leurs folies. Combien de fois son corps sursauta-t-il dans des combats épiques où les mâles excellaient ? Marjorie ne comptait plus : elle prenait, donnait sans chercher à savoir si c'était bien ou mal, sans se poser de questions. C'était un Yann qui la prenait alors qu'un autre lui tendait son vit, mais dans sa tête à elle, un troisième lui faisait des clins d'œil en l'encourageant muettement à aller de l'avant.

Puis, quand enfin épuisés tous trois restèrent immobiles, allongés sur la moquette, elle avait fermé ses jolis yeux. À travers les jalousies, les premières lueurs de l'aube affichaient un rayon de jour. Lentement, comme pour ne réveiller personne, Marjorie se releva, passa ses vêtements et se dirigea vers le canapé. C'est là que vers midi le père et le fils la trouvèrent endormie, apaisée, avec une sorte de sourire angélique sur les lèvres. Après le déjeuner, le gamin ramena la belle dans son château.


Depuis, elle a toujours refusé de revoir l'un ou l'autre, mais ils ont tellement de beaux souvenirs… Elle n'avait plus besoin d'eux ; libérée, remise sur la route de la vie, Marjorie saurait désormais profiter à nouveau des beaux moments d'une existence encore riche de magie et d'amour à venir. Petit à petit, son ventre remis au diapason de son esprit savait distinguer le bon du mauvais, et elle se dirigeait seule vers d'autres conquêtes, d'autres lendemains chantants…