Le Club des nymphes II
Nathan Kari2018(Elizabeth) Louise attaque
Quand je suis arrivée ce matin en cours, tout le monde ne parlait que de la soirée de vendredi. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais a priori Nathan aurait agressé Boris, et vu l'état de ce dernier ce matin, il ne l'a pas loupé : Boris était quasi méconnaissable, le visage tuméfié, des points de sutures et un gros pansement sur le nez. En revanche, il n'a rien perdu de sa bonne humeur habituelle et de sa désinvolture. On dit que le président a été convoqué chez le directeur et qu'il a été viré pour quelques jours. Toute soirée au sein de l'école est aussi interdite jusqu'à nouvelle ordre. Beaucoup se plaignent de cette mesure qu'ils trouvent injuste, mais il fallait s'y attendre.
Louise a fait passer le mot dans notre classe. Elle nous convoque pour une réunion d'urgence à midi. Nous devons la rejoindre dans la salle de cours des secondes années. À la fin de notre matinée, je rejoins Noémie et Lindsay et nous allons toutes les trois rejoindre marraine et ses amies. Nous sommes suivies de près par Boris, Arthur et d'autres mecs.
J'entre. C'est la cohue dans la salle ; toutes les nymphes de seconde et troisième années sont déjà là. Quasiment tous nos favoris sont aussi présents. Encore une fois, toutes les discussions semblent tourner autour de la bagarre. C'est à peine si marraine nous salue ; en revanche, elle ne manque pas de se précipiter sur Boris et de lui demander d'un air inquiet comment il va. Boris la rassure en jouant les durs.
Et puis les minutes passent sans que la réunion ne commence. Je demande à marraine ce qu'elle attend. Elle me répond que tout le monde n'est pas encore là. Ah ? Je parcours la salle des yeux et ne repère pas d'absents. Finalement, la porte s'ouvre et Morgane apparaît. « Quoi ? Elle ? Pas possible ! Que peut-elle bien venir faire ? »
— Bienvenue ! lui lance Louise. Viens, entre et installe-toi.
Un peu gênée, Morgane obéit et se range discrètement sur le côté.
— Commençons maintenant, reprend marraine. Vous êtes tous au courant de ce qui s'est passé vendredi soir. Nathan a dépassé les bornes ! Il a voulu faire chanter Morgane ici présente et a tabassé Boris quand, lui et Arthur, ont eu le courage de s'opposer à lui. Nous ne pouvons pas rester sans réagir.
— Ouais, assez de la tyrannie de Nathan ! lance Sylvain dans l'assemblée. Il est temps que ça s'achève.
— Que proposes-tu ? interroge Marguerite, une troisième année.
— Nous devons rappeler à toute l'école quel genre de mec est Nathan, et quel genre de types il trimballe avec lui. Notre guerre d'influence continue. Nathan a fait une erreur en s'exposant au grand jour : nous allons en profiter pour l'achever, maintenant qu'il est affaibli. Le club a toujours protégé ses nymphes et puni très sévèrement ceux qui s'en prenaient à elles. Vendredi soir, Morgane – une de nos sœurs – s'est fait attaquer, et l'un de nos plus valeureux favoris a été tabassé parce qu'il a voulu la défendre. Nous ne pouvons pas laisser passer ça ! Son BDE ne doit pas se relever de cet événement.
« Morgane, une de nos sœurs ? Comment peut-elle désigner cette garce comme l'une de nos sœurs ? Et puis, c'est une sirène, aux dernières nouvelles, donc une de nos ennemies. »
— Et que fait-on pour Simon et son équipe ? demande Boris.
— Ils ont participé au chantage : ils payeront aussi, bien entendu, lance Anzhelina. Nous ne les laisserons pas prendre la relève de Nathan : c'est du même acabit !
— Alors nous devons proposer à l'école une alternative au BDE, continue Louise. Il nous faut présenter une équipe qui saura se montrer respectueuse de tous.
— Et qui sera candidat pour diriger ce BDE ? demande Boris.
— Eh bien, je ne vois pas de meilleur candidat que toi, Boris. À moins qu'il y ait un autre volontaire ?
Louise attend quelques minutes que les potentiels candidats se désignent, mais personne ne bouge. Et puis, un « Boris, président ! » résonne dans la foule, suivi d'un autre. Bientôt, c'est toute la salle qui scande son prénom. Boris lève un poing en l'air en signe qu'il accepte le défi ; tonnerre d'applaudissements ! Le boucan met plusieurs minutes à se calmer.
— Ce n'est pas tout, reprend marraine. D'après mes informations, l'alliance entre le BDE et les sirènes est très affaiblie. Élodie est en colère contre Nathan de lui avoir fait perdre Morgane.
« Perdre Morgane ? Alors la garce aurait abandonné les sirènes pour venir squatter chez nous ? » crois-je comprendre. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou pas de la savoir à nos côtés. « Et pourquoi semblé-je être la seule que cela surprend ? Suis-je la dernière au courant ? »
— C'est vrai, confirme Morgane, beaucoup de sirènes n'apprécient pas Nathan.
— La situation est des plus confuses dans leur club. Il est peut-être temps pour nous de proposer à nombre d'entre elles de nous rejoindre.
— Je vais parler à Natacha et Elisa, ainsi qu'à ma fillote, déclare Sandrine. Je vais tenter de les convaincre qu'elles seront mieux avec nous.
— Ça fait déjà plusieurs fois que j'essaye de convaincre Ondine et Lula de nous rejoindre, explique Noémie ; peut-être qu'elles vont finir par accepter maintenant.
— Il est probable que Lorelei se laisse aussi convaincre, ajoute Louise. Morgane, nous aurons besoin de toi pour nous aider à leur parler.
— Euh, d'accord, bien entendu. Je vais faire de mon mieux.
— C'est peut-être sale à dire, mais cet événement est sans doute l'opportunité que nous attendions pour reprendre l'avantage. Il nous faut vraiment en profiter.
La réunion est finie. Tout le monde se sépare avec l'âme belliqueuse. Ils semblent tous enthousiastes ; je ne vois pas en quoi on peut s'en réjouir. Ils espèrent tous convaincre le plus de sirènes possibles de nous rejoindre ; ont-ils déjà oublié toutes les saloperies qu'elles ont balancées sur notre dos ? Comment peuvent-ils considérer Morgane comme l'une des nôtres après tout ce qu'elle nous a fait subir ? Tout ce qu'elle m'a fait subir…
Tandis que, soucieuse, je m'éloigne, cette dernière me hèle.
— Que veux-tu ? lui demandé-je sèchement.
— Je voudrais m'excuser pour tout. Jamais je n'aurais dû te traiter ainsi. J'ai été trop conne. J'espère que tu pourras me le pardonner, et j'aimerais que nous puissions devenir amies.
Je suis tellement en colère qu'elle s'imagine que ses mesquineries puissent être effacées comme cela que je tourne les talons sans me donner la peine de répondre. Pour qui elle se prend ? Elle m'a insultée, humiliée et empêchée de me rapprocher d'Idriss, et je devrais oublier ça ?
— Attends ! insiste-t-elle tandis que je m'éloigne. Je n'ai fait que suivre les ordres d'Élodie.
Bah, voyons ! La belle excuse derrière laquelle se cacher… Comme si ça allait la déresponsabiliser de ses actes. Elle a suivi les ordres d'Élodie et s'est montrée odieuse avec moi, et maintenant elle va suivre les ordres de marraine. Avec qui va-t-elle être odieuse maintenant ? Quel innocent va devoir payer pour ce conflit ridicule entre les clubs ? Nathan est un con, son équipe l'est aussi ; très bien, qu'on les laisse dans leur coin et qu'on n'en parle plus. Moi, je n'ai jamais demandé à participer à cette mascarade : je voulais juste suivre mes études tranquillement, me faire des amies et me trouver un copain. Je n'ai jamais rien fait contre les sirènes. C'est elles qui m'ont pourri la vie. C'était leur choix. J'aurais pu être amie avec Morgane si elle l'avait voulu, mais elle a décidé le contraire. Maintenant, c'est trop tard.
Pour une fois, c'est en le choisissant que je mange seule. Je n'ai pas envie de traîner avec des hypocrites. J'ai l'impression qu'ils ont tous perdu la raison, qu'ils sont tous aveuglés par leur désir de voir le BDE chuter. Mon repas est bref ; je n'ai pas le cœur à manger. Je quitte rapidement le réfectoire et vais réviser quelques cours dans notre salle.
J'ouvre la porte de la classe. En entrant, je la crois vide mais je repère rapidement une silhouette assise vers le fond. J'ai un pincement au cœur quand je m'aperçois que c'est Idriss. Mon premier réflexe est de faire demi-tour mais je me reprends en main et vais m'asseoir à ma place. Je sors mes livres et tente de me concentrer. Merde ! Il est là à quelques mètres, nous sommes seuls dans la salle et je ne trouve rien à dire pour entamer une conversation ! Je ne sais même pas si ça l'intéresserait ; après tout, il s'est laissé sucer par Morgane, et il se contrefiche probablement complètement de moi. Pour éviter de me disperser dans mes pensées, je mets mes écouteurs sur les oreilles et me lance Le lac des Cygnes de Tchaïkovski.
La musique est plutôt efficace et me permet de me concentrer sur mes cours pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'une main posée sur mon épaule me fasse sursauter. Je me retourne : Idriss se tient debout juste devant moi. Mon rythme cardiaque s'accélère. Il s'excuse de m'avoir fait peur et me demande des renseignements sur des devoirs. Je lui réponds aussi précisément que possible. Il prend note puis, au lieu de repartir, reste debout avec un air nerveux.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Un problème ?
— Je me demandais, Elizabeth… hésite-t-il. As-tu entendu parler de ce qui s'est passé à la dernière soirée ?
— Difficile de ne pas en avoir entendu parler.
— Je voulais juste que tu saches que je n'ai rien à voir avec ça. J'ignorais totalement que Simon allait refiler à Nathan la vidéo qu'il avait tournée. Si j'avais su, j'aurais empêché que ça se fasse. Je te jure que c'est vrai…
Pourquoi tient-il à me dire ça ? Cherche-t-il à améliorer l'image que j'ai de lui ? Se préoccuperait-il vraiment de ce que je peux bien penser de lui ?
— Je te crois, le rassuré-je, souriante.
— Je te promets que quand nous serons au BDE, je ferai tout mon possible pour ne pas que ce genre d'histoire se reproduise.
— Au BDE ? demandé-je, surprise. Tu te présentes ?
— C'est Simon qui se présente. Je ne serai que son vice-président, mais j'aurai assez d'influence pour faire des choses bien.
— Oh, dans ce cas, il vaut mieux que tu saches que Louise a lancé une campagne de dénigrement contre vous. Les nymphes ne vous laisseront pas gagner si facilement ; nous avons notre propre candidat.
— Merci de me prévenir ; c'est gentil de ta part... J'imagine que cela fait de nous des ennemis, alors, soupire-t-il.
— Je n'ai pas envie d'être ton ennemie.
— Moi non plus, me sourit-il.
— Dans ce cas-là, soyons amis, lui déclaré-je en lui tendant la main. Tu peux m'appeler Liz.
Au lieu de me serrer la main, il me la prend et dépose un petit baiser comme faisaient les gentilshommes dans l'ancien temps et me gratifie d'un « Enchanté, gente dame… ». Je rougis. Il s'assoit à côté de moi, me demande ce que j'écoutais et finis par me prendre un écouteur. Nous voilà partis pour une révision à deux en se partageant ma musique. Pour une fois depuis longtemps, je me sens bien.
Les filles n'aiment pas me voir traîner avec lui. J'ai eu beau leur expliquer qu'il était différent de Simon et de leurs potes, elles refusent d'entendre raison. De son côté, Idriss a subi quelques moqueries de la part de ses amis quand ils l'ont vu traîner avec moi. Pour que les choses soient plus simples et que l'on nous emmerde moins, nous avons décidé de nous voir à l'extérieur des cours. Ce qui m'arrange beaucoup, puisque je me retrouve seule à seul avec lui.
Nous avons un examen à réviser ; nous avons jugé plus efficace de le faire à deux : nous pourrons ainsi nous entraider. Et moi j'en profite pour revêtir une petite robe légère et un peu de maquillage, histoire de me mettre un peu en valeur. Je ne crois pas le laisser indifférent, et depuis le début de la soirée ma tenue et notre promiscuité semblent l'émoustiller. Nos révisions peinent à avancer. Pas grave, nous avons encore du temps. Et puis, c'était plus une excuse pour nous voir ; nous préférons parler de musique, de philosophie ou de littérature. J'ai rarement eu des conversations aussi captivantes ; il semble vraiment très cultivé et a un avis éclairé sur pas mal de sujets.
Nous nous sommes assis sur son lit pour qu'il me montre un bouquin. Adossés contre le mur, nous sommes très proches l'un de l'autre. Une tension électrise l'air. Son regard brille. Il me sourit béatement. Il est tellement beau… J'ai envie de l'embrasser. Dois-je tenter ma chance ? J'ai peur qu'il me repousse. Je n'ose pas. C'est ridicule : je suis quasi-sûre de lui plaire. Et si je me trompais ? Cela ne serait pas la première fois. Trêve d'hésitations, je me lance à l'eau !
D'abord surpris par ce baiser soudain, Idriss ne me repousse pas et laisse mes lèvres se poser sur les siennes. Heureuse, je me laisse aller et presse notre contact. Nos langues se rencontrent. Mes mains partent à la découverte de son corps. Elles se glissent sous sa chemise et flattent ses pectoraux saillants. Lui, ose à peine me toucher. En guise d'invitation à aller plus loin, je fais tomber les bretelles de ma robe et la laisse glisser le long de mon corps. Quelques secondes après, mon soutien-gorge est dégrafé et ma poitrine libérée. Il me regarde bouche bée sans trop oser bouger. Curieux ; je m'attendais à plus d'initiatives de sa part. Je lui prends une main et la pose sur un sein.
— Tu es sûre de toi ? demande-t-il sincèrement.
— Je n'ai jamais été aussi sûre, lui souris-je.
Nos bouches se soudent à nouveau et ses mains se mettent sur moi pour cajoler ma poitrine. Enfin ! Depuis le temps que j'en rêvais, enfin je peux sentir la douce chaleur de ses paumes sur mon corps. Je tremble de bonheur à l'idée d'aller plus loin. Je fais sauter les boutons de sa chemise et la lui arrache presque. Son pantalon vole peu de temps après. Une bosse importante déforme son caleçon. Je frémis à l'idée que c'est moi qui lui fais cet effet. J'ôte le dernier rempart de sa virilité pour découvrir une verge circoncise d'une taille plus que satisfaisante.
Émerveillée par la beauté de la chose, j'ai envie de lui faire savoir que je suis prête à tout pour lui. Mon visage plonge vers son entrejambe et j'avale son gland violacé sans hésiter un instant. Il laisse échapper un « oh » de surprise. Son goût âcre envahit ma bouche. Ma langue s'en régale. Idriss s'installe au mieux pour profiter de mon cadeau. Son corps réagit à chacun de mes coups de langue. Il me passe une main dans les cheveux et me caresse doucement le crâne. Il est assez expressif ; il pousse plein de petits gémissements mignons. Nul doute que je lui offre beaucoup de plaisir ; je me sens fière de moi.
— Il vaudrait mieux que tu t'arrêtes pour le moment, ou tu vas déjà m'emporter.
Je suis prête à tout. Je veux aller jusqu'au bout, et s'il doit déjà jouir, tant pis. Nous aurons bien d'autres occasions de nous aimer l'un l'autre. Il insiste mais comprend finalement ma résolution et se laisse en profiter. Quelques secondes plus tard il pousse un grognement de plaisir et éjacule plusieurs jets de sperme visqueux au fond de ma gorge. J'avale le tout sans hésiter.
Il met une minute ou deux à retrouver ses esprits. Il me sourit et se jette sur moi pour m'embrasser ardemment, me palper fougueusement, et finalement passer une main dans ma culotte et s'en prendre à mon sexe qui n'attendait que ça. Il me fait allonger sur son lit et me retire mon dernier vêtement. Je lis dans ses yeux son désir de me rendre la pareille ; je m'en réjouis d'avance.
Ses doigts me fouillent. Ses lèvres déposent de petits baisers sur mes cuisses puis atteignent mon intimité offerte. Une vague de plaisir m'envahit quand je sens sa langue se poser sur mon clitoris. C'est merveilleux… Depuis le temps que je rêvais de lui, et le voilà maintenant qui s'applique à me laper ! Je me sens plonger dans un océan de bien-être. J'en oublie tous mes soucis à l'école, et surtout cette guerre ridicule qui voudrait nous voir nous affronter alors qu'il est tellement préférable de nous aimer. Mon corps ne me répond plus, je me sens décoller. Je jouis.
Nouveaux baisers langoureux, et je m'aperçois que le sexe d'Idriss a retrouvé sa vigueur. On se fixe dans les yeux et je l'invite à me pénétrer. Il n'attend pas plus longtemps et me transperce. Nous laissons échapper en chœur un soupir de plaisir. C'est idiot, mais ça nous fait rire pendant quelques secondes, puis je sens enfin sa virilité coulisser entre mes reins. Je me sens apaisée, pleine, capable d'affronter tous les problèmes du monde. Je voudrais que cet instant dure une éternité et lui fais la promesse de réitérer cette expérience autant que possible. C'est aussi son souhait. Je suis heureuse. Idriss me fait l'amour passionnément. Ses mains sur mon corps me rendent hommage sensuellement. La chaleur de sa peau me réchauffe le cœur. Nous savourons bruyamment notre corps-à-corps.
— Je… je t'aime, lâche-t-il soudain d'une voix fragile.
— Moi aussi…
C'est la cerise sur le gâteau ! Le dernier élément qui manquait pour faire de cette soirée l'une des plus merveilleuses de ma vie : il vient, dans un abandon de lui, de m'avouer ses sentiments ! Je me rends maintenant compte que je l'ai aimé dès le premier jour, et que j'avais juste retenu mes sentiments de peur de souffrir. Mais maintenant, tout est différent : je sais qu'il éprouve la même chose. Je me sens enfin libérée. J'ai l'impression de prendre mon envol. Je jouis une seconde fois tandis que je le sens se répandre en moi.