Parfois il voyait l'ami Rémy
Qui s'escrimait sur une scie
Pour lui jouer un fado fade,
Une saudade en guise d'aubade.

Il ne connaissait qu'un Gustave
Utilisant toujours la même note,
Ignorant sa place sur la portée
Ou si elle pouvait être diésée.

Il restait hermétique au solfège ;
Avait-il su ce qu'était un arpège ?
On lui avait parlé de plusieurs Octave ;
Au port, il préférait courir la Batave.

Il ne comprenait rien aux diverses clés :
C'était pour lui le métier d'un serrurier ;
Et puis tous ces signes cabalistiques
Provenaient d'un langage ésotérique !

Toujours sur ce ton, il lançait sur les ondes
Son mélange de noires et de rondes,
Fermement agrippé, parfois, à son instrument
Quand hurlent les jours de gros temps.

Maintenant certains l'appellent Mozart
Lorsque à la mer il exerce son art ;
Cela ne peut être qu'ironique
Car il est resté béotien en musique.

Illustration