Les livraisons à domicile

Michel

Les choses sont rentrées dans l'ordre ; Claude ne me parle plus de cette lumineuse idée de mettre une autre femme dans notre lit conjugal. Elle a quand même réussi à me faire penser que ce serait bien de sentir un autre corps que le sien vibrer sous le mien. Puis je me dis que j'aimerais la voir elle aussi jouir sous des caresses de femmes. Tous les films pornos que nous avons regardés laissent une large place à ce fantasme pourtant typiquement masculin.

Notre vie poursuit son cours ; nos jeux amoureux ne sont pas vraiment perturbés par les envies de ma Claude. Mais il m'arrive, maintenant que le germe est dans mon esprit, de m'imaginer, en lui faisant l'amour, pendant des instants plus ou moins longs, de songer que c'est une autre qui est pliée sous mon vit. L'étrangère est toujours sans visage, blonde ou brune, parfois rousse, mais aucun trait marquant ne vient remplacer le visage de mon épouse.

Le plaisir de faire l'amour n'a pas changé ; il est juste différent, agrémenté de ces visions fugitives d'une autre qui serait avec nous. J'arrive parfois à l'imaginer accompagnée d'un autre homme, et je ressens alors une pointe de jalousie à penser que Claude pourrait se faire prendre par un quelconque type. Mais c'est de l'égoïsme pur parce que je me dis que je ferais bien une partie à trois avec une femme ; alors pourquoi n'aurait-elle pas le droit de se taper un autre mec ? Je ne fais rien cependant pour chercher qui ou quoi que ce soit. Pour moi, c'est juste un fantasme, et il n'est qu'embryonnaire dans nos têtes. Je note, sans pour autant m'intéresser à ce qu'elle y fait, que Claude passe plus de temps sur son ordinateur. Elle reste toujours aussi fougueuse au lit et je dois avouer que ses pipes sont tellement bonnes que je ne m'en lasse pas.

Il faut dire qu'elle sait y faire. Quand elle a envie de baiser – c'est-à-dire presque tous les jours – je ne sais jamais lui résister. Ses mains douces connaissent les endroits qui font monter ma bite dès les premiers effleurements. Elle en use, parfois en abuse, et je suis un homme comblé ; et comme elle crie plus que de raison lors de nos joutes amoureuses, j'imagine sans trop de peine qu'elle l'est aussi. Alors pourquoi se prendre la tête avec des désirs qui ne sont que des ébauches de fantasmes, qui ne resteront sans doute que des idées pour nous émoustiller elle et moi ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et l'été bat désormais son plein avec les travaux qui incombent au chalet : le vent, la pluie, et même le soleil sont des agents destructeurs pour peu que l'on y prenne garde. Bercé entre travail à mon bureau et travaux extérieurs à la maison, je n'ai guère le temps de penser à un fantasme qui pourrait enflammer nos nuits.

Claude

La fin de l'été approche ; c'est chez une amie qui m'invite à une réunion que je ressens l'envie – que dis-je : le besoin impératif – de rouvrir mon esprit à mon envie de femme pour Michel, mais pour moi également. Il se trouve que je suis là avec quelques-unes de mes amies pour une démonstration particulière de vêtements féminins. Robes et jupes rivalisent d'audace avec des caracos affriolants et sexy ; de quoi plaire à nos maris et compagnons. Tout est beau, et nous pouvons toutes toucher, essayer, sentir, tripoter ces étoffes douces sous les doigts, caressantes sur la peau. C'est fait pour nous faire craquer ; dites-moi donc quelle femme sait résister à ces tentations, supplice d'un nouveau genre ?

La dame qui organise la démonstration se prénomme Julie. C'est une coquette femme d'environ quarante-cinq ans ; lui demander son âge serait une impolitesse. Pour sa présentation, elle est vêtue de manière élégante ; on ne vend pas des fringues de luxe habillée en haillons ! Elle me tape dans l'œil dès mon arrivée chez mon amie. Petite, avec des yeux marron qui vont et viennent en permanence, elle arbore un visage ouvert et son petit nez qui remonte de façon mutine et attire les regards. Ce n'est pas le seul élément qui tire les yeux sur sa petite personne : sa poitrine est plutôt arrogante, et elle me fait frémir intérieurement. J'ai cette impression que mes mains me démangent et que j'aimerais toucher la peau de la naissance du cou jusqu'au bout des seins qui virevoltent devant nous toutes. De plus, elle doit se savoir jolie, alors elle fait tout pour le montrer. Outre les élégants vêtements qu'elle nous présente, les sous-vêtements qu'elle nous déballe sur la table du salon où nous sommes confortablement installées sont du meilleur goût.

Je fais tourner entre mes doigts des soutiens-gorge qui me donnent envie de les acheter. Comme cette Julie sent bien mes dernières hésitations, elle retire en riant son chandail qui lui moule le torse, laissant apparaître une poitrine qui porte le même genre de renfort que ceux que je tiens. Sans aucun complexe, elle me fait un clin d'œil et ôte adroitement la parure qu'elle porte pour poser sur ses mamelles celle que je tiens. Elle me fait mettre debout devant toutes mes amies qui sont tout sourire.

— Vous n'êtes pas timide, j'espère ? Vous voyez, Claude – c'est bien votre prénom ? – vous voyez que cet article se porte bien. Votre poitrine n'a rien à envier à la mienne, et si vous le permettez nous allons voir cela.

Elle a dit cela d'un ton détaché, sûre d'elle et certaine que je ne broncherais pas. Ses petites mains courent sur mon chemisier, s'empressent de défaire les boutons qui s'ouvrent sans résistance. Elle a un je-ne-sais-quoi qui m'empêche vraiment de me rebeller. Elle glisse ses doigts dans mon dos alors que ma chemise est totalement ouverte, dégrafe habilement mon soutien-gorge et fait apparaitre ma poitrine. Je n'ai sans doute jamais été aussi déshabillée devant mes amies, mais personne ne s'en offusque. Julie passe sa main sur mes seins, les tâte, les caresse, et je ne bouge pas d'un cil. Elle passe ensuite sur chacun d'eux les bonnets du sous-vêtement qui s'avèrent être exactement à la taille de mes deux globes. Puis, pour couronner le tout, elle extirpe d'une boîte la culotte de dentelle qui s'apparente exactement à la parure de mes seins.

— Vous voulez bien essayer l'autre pièce ? Vous verrez, la douceur de cette parure est incomparable ; vous n'en trouverez jamais d'aussi douce dans le commerce. En tout cas, vous êtes admirablement bien faite. Ça ne vous gêne pas de montrer à vos amies ce que donne cette petite merveille sur votre joli derrière ? Allons, personne ne regarde. Allez-y, retirez votre jupe et passez cet ensemble qui doit vous aller à ravir.

Elle approche sa menotte de la ceinture qui ferme ma jupe. Je la regarde sans un geste quand elle l'ouvre, puis sans se démonter elle fait glisser la fermeture Éclair qui retient le tissu autour de ma taille. La corolle d'étoffe s'enroule sur mes chevilles et je suis en culotte devant les autres participantes à cette démonstration. Encore un autre mouvement mesuré et me voilà le sexe à l'air alors qu'elle me tend les dentelles qui s'accordent au soutien-gorge. Je suis devenue rouge ; je suis presque certaine que mes amies sourient de me voir dans cette fâcheuse posture. Je saisis la culotte, la passe tranquillement en levant une jambe puis l'autre, et me revoilà le cul à l'abri des regards des autres. Pourtant tous les yeux de l'assemblée sont dirigés sur les deux endroits les plus intimes de mon anatomie, et j'ai presque la honte au front.

J'ai dû me rhabiller prestement sous les regards chargés de sourires de mes copines. Je garde les yeux rivés sur ceux de la présentatrice ; j'ai l'impression bizarre que j'ai allumé quelque chose en elle, et soudain l'idée de ma petite surprise pour Michel refait surface. La démonstration terminée, le café bu, le petit morceau de cake avalé, je m'apprête à prendre congé. J'ai craqué pour l'ensemble que j'ai essayé, mais également pour une petite jupe rouge et un top assorti. Julie a pris ma commande, et en contrepartie je me suis fendue d'un joli chèque. Mais ce que je sais, c'est qu'elle viendra à la maison le vendredi soir de la semaine à venir pour m'apporter les vêtements que je viens de commander. Quand nous échangeons un bisou avant que je ne quitte la maison de mon amie, je sens que Julie me serre un peu plus que nécessaire ; elle me murmure à l'oreille :

— Je vous reverrai avec grand plaisir… vendredi soir.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me dis que cette entrevue sera bénéfique.

Michel

Je ne songe plus du tout à ces moments de délire ; mes occupations sont loin des pensées provoquées par le fantasme de Claude. Elle a sans doute renoncé à mettre une autre femme dans notre lit ; c'est mieux comme cela : je ne sais pas si après toutes ces années je saurais m'y prendre avec une autre. Une inconnue, qui plus est, m'aurait mis mal à l'aise, surtout sous les yeux de mon épouse. On croit que c'est facile, mais je pense, avec du recul, que ce ne doit pas être évident.

J'ai tout l'après-midi pour ranger dans le bûcher les quinze stères de bois qui nous réchaufferont cet hiver. Claude va chez une de ces amies ; une réunion entre femmes. Finalement, ça m'arrange bien : je vais pouvoir bosser tranquillement, sinon elle arrive toujours à me trouver un truc qui ne va pas, une réparation urgente qui m'oblige à arrêter ce que je dois faire.

Elle vient de partir. Ma brouette va bon train ; je sifflote gaiement, l'esprit libre. Je l'ai regardée monter dans sa petite voiture. Elle a bien fait de partir parce que la façon dont elle est vêtue et sa manière de tortiller son popotin m'ont presque perturbé et j'ai failli la retenir. Merde, comme elle me donne encore envie ! Malgré tout ce temps passé ensemble, malgré les années, je la désire toujours autant. Je me dis que beaucoup d'hommes ont dû prier pour la voir nue, dans leur lit. J'ai bien de la chance que ce soit dans le mien qu'elle se trouve chaque soir que Dieu fait !

Les heures passent, et mon bois est pratiquement tout rangé dans le bûcher. La voiture de Claude revient : là-haut, je viens d'entendre le portail s'ouvrir. J'ai presque soif, et ça tombe bien qu'elle rentre là, juste à ce moment : nous allons prendre un verre ensemble.

— Alors, ton après-midi ? Bien passé ? Tes amies vont bien ?
— Oh oui. J'ai juste dépensé un peu d'argent ; mais bon, c'est pour me faire belle. Tu en profiteras aussi, mais pas avant vendredi soir : ma commande sera livrée ici à la maison entre dix-neuf et vingt heures.

Après le repas, sur le divan nous recommençons encore une rumba d'amour. Tout débute par une main sur ma cuisse. Claude la fait doucement glisser sur le pantalon de toile fine que j'ai passé juste après ma douche. Les efforts de l'après-midi avaient laissé quelques traces de transpiration, et j'adore la douche du soir : elle me détend et me garde bien propre pour des fredaines toujours possibles avec ma femme, chaude comme de la braise. Alors devant la télévision qui distille un film de science-fiction, Claude me fait comprendre ce qu'elle veut.

Elle ne parle pas. Seules ses mains guident ses désirs, dictent ses ordres. Pour le moment, la gauche glisse sur ma cuisse, et du genou à la jointure de mes jambes elle frotte lentement le tissu. Claude sait si bien y faire qu'en quelques secondes je suis dans un état d'excitation pas possible. Ma queue se trouve comprimée dans le pantalon qui, du coup, me serre beaucoup trop. Elle continue à presser sur cette bosse qui déforme mon pantalon puis se baisse, et ce sont ses dents qui viennent mordiller le long de la tige tendue. Je sens au travers de l'étoffe la pression de ses quenottes qui me fait tressaillir. Elle a encore gagné la première manche, celle d'arriver à me mettre l'eau à la bouche ; et ne dit-on pas que l'appétit vient en mangeant ?

Je la laisse faire, faisant mine de regarder le navet diffusé sur une chaîne de la TNT, mais j'ai un mal fou à me concentrer tant les caresses sont ciblées. Puis elle attaque la fermeture Éclair du pantalon, qui cède volontiers sous les doigts experts. L'unique bouton se trouve rapidement ouvert et mon vit est désormais à la vue de Claude qui ne le lâche pas. Sa langue maintenant monte et descend sur la tige gonflée de désir ; je ne peux plus faire semblant de ne rien voir. Du bout des doigts elle tire sur la peau de ma bite, et le gland rose est là, dans la lumière de la lampe, aussitôt recouvert par la langue qui lèche cela comme s'il s'agissait d'un sorbet. La bouche de mon épouse s'active sur mon sexe raide, me procurant une multitude de sensations toutes plus excitantes les unes que les autres.

Quelle pipe, mes amis, quelle pipe mémorable ! Pourtant la bougresse sait doser ses effets : elle m'amène presque au point de rupture pour s'arrêter brusquement, mais c'est pour mieux renouveler sa caresse à mon membre qui n'en peut plus. Je la laisse agir à sa guise, cherchant dans mon esprit un dérivatif, une image non sexuelle pour me permettre de résister à ce volcan qui s'enchâsse sur ma bite. Le petit jeu de Claude dure un temps infini : elle ne se lasse pas d'engloutir ma queue de la faire aller et venir dans son gosier brûlant. De sa seconde main, elle s'est emparée du paquet qui se trouve sous le jonc durci.

La main sur mes couilles serre et frictionne ; elle s'amuse des plis et replis qui forment la peau du sac. Et pendant ce temps-là ses lèvres persistent à butiner ma tige qui reste gonflée à m'en faire presque mal. Claude sait y faire ; je l'ai rarement vue aussi excitée, aussi affairée après ma queue. J'aimerais savoir ce qui se passe dans sa tête, mais elle est trop occupée et ne peut pas parler. Je ne veux surtout pas la déranger dans une activité qui me fait autant de bien. C'est drôle comme elle pressent les choses : chaque fois que je risque d'éjaculer, elle marque une pause avec sa bouche, mais elle continue à malaxer les deux boules qui lui en sont infiniment reconnaissantes.

Arrive quand même l'instant où j'ai beau penser à autre chose, où elle s'arrête une fraction de seconde trop tard. Lorsque ma semence monte à toute vitesse elle ne retire pas ses lèvres, et le sperme gicle dans cette bouche qui a magnifiquement amené son arrivée. Claude lèche encore et encore cette mixture qu'elle avale sans rien dire ; elle donne l'impression d'aimer cela, ce soir ! Pourtant d'ordinaire elle s'y refuse catégoriquement, alors je me dis qu'elle a dû s'exciter chez ses amies ; je me garde cependant de poser une quelconque question.

Claude

Les événements de l'après-midi me restent en mémoire. Michel sort de la douche et moi j'y vais. Quand je reviens, il est affalé sur le divan. Le film qu'il regarde est affreusement médiocre ; je me faufile contre lui. Cette femme qui m'a pratiquement mise à poil devant toutes mes amies, cette femme qui a frôlé mes seins – presque ma chatte aussi – m'a laissé un goût, une envie au fond de moi. Rien que d'y songer, je mouille alors que je sors de la douche. Tiens ! Michel a mis un pantalon léger ; mon humeur me dicte ma conduite. Je laisse filer ma main sur le tissu qui me donne encore plus envie. Ça ne traîne pas : il bande déjà, le saligaud, même s'il fait semblant de ne pas sentir mes caresses. Il est tout dur. Quelle érection ! Je ne vais pas le laisser comme cela…

La braguette ne tient pas longtemps ; la queue ferme et chaude est rapidement empaumée. J'adore jouer avec son prépuce et découvrir le bout tout rose de sa bête. Maintenant il réagit, se tortille comme un ver sous mes attouchements. Comme j'en ai envie, de cette bite ! Je suce cette chose vibrante qui me remplit la bouche, mais pas trop vite : je vais faire durer son plaisir et le mien. Voilà, doucement, pas la peine de se précipiter. Parfait ; on attend un peu pour mieux recommencer. Il aime, je l'entends grogner, il gémit. C'est bon, cette queue ; je veux la laper encore un peu. Je ne cherche pas à le faire gicler trop vite. « Prends ton temps, ma belle ! » Il se trémousse et je vois les couilles, là, sous la queue. Je les presse un peu, les tripote ; ça n'a pas l'air de lui déplaire… Il se remue un peu le cul. Il ne fait pas un geste pour me toucher, lui ; j'aime autant, finalement. Stop ! Je dois encore ralentir ma sucette : il jouirait trop vite. Et puis moi, je veux garder les images qui défilent sous mes paupières closes : cette salope qui m'a foutu les nichons à l'air, les regards amusés de ces poufs qui se disent mes amies… Elles croient que je ne les vois pas lorgner sur lui ?

J'aimerais bien la faire rester vendredi soir à la maison. Est-ce que j'ai une chance d'y parvenir ? Attends, coco ! Ne me déborde pas encore dans le bec ! Ce soir, je veux te finir avec ma bouche, mais pas trop vite. Laisse-moi en profiter ; j'aime bien te faire une fellation. Hé, toi tu aimes aussi, ça s'entend. Je me demande comment c'est, une autre chatte. Sous la langue, je veux dire. J'essaierais bien avec elle ; elle a une paire de seins que je toucherais volontiers ! Si tu avais une idée de ce à quoi je pense, Michel, pendant que je te suce, tu en resterais sur le cul, sans doute… Incroyable : j'ai envie de goûter ton sperme, ce soir ; je trouve aussi sympa que tu me laisses faire, sans tenter de me toucher.

J'adore ! Allons, retiens-toi encore un instant, je ne suis pas encore prête dans ma tête pour te boire complètement. Ça y est, je coule moi aussi. Je sens bien ma mouille qui tache ma culotte. Bon, eh bien vas-y, donne-moi tout. C'est bien, tu es un brave garçon. Ouf ! Il y en a un paquet de ce truc qui me gicle dans la bouche ! C'est gluant, un peu fade, âcre, mais pas désagréable ; je ne vais pas rechigner. Allez, j'avale tout. En fermant les yeux, c'est passable.

Michel s'est épanché complètement en moi. Il s'est fait plaisir ; enfin, je lui ai fait plaisir. Mais, bon sang, qu'est-ce que j'ai envie… Je suis trempée ! Ma culotte est bonne à tordre, mais je ne veux pas faire l'amour. C'est bien, ainsi : je voulais prendre du plaisir en le touchant ; c'est fait. J'ai ces satanées images qui me trottent dans le crâne. Pourquoi est-ce que je désire tellement cette femme ? J'imagine qu'elle me touche et j'en frissonne ; toi, à côté de moi, tu crois que c'est pour toi que j'ai joui si fort ce soir ? Si tu pouvais une seconde penser que c'est pour une femme, tu ferais grise mine… Peut-être pas, finalement.

Les jours qui suivent sont tous empreints de mes envies et des assauts sexuels que nous nous prodiguons sans aucune retenue. Michel bande à souhait ; il semble aimer cette situation où je suis un peu demandeuse. Il emploie des mots crus pendant les séances où je me livre sans compter. Je me donne sans restriction. Je vis depuis quelques jours sans culotte, toujours ouverte, prête à être prise, et ce n'est pas pour déplaire à mon mari. Quant à lui, le simple fait de poser la main sur une de ses cuisses et le voilà avec une trique monumentale ! L'appétit vient en mangeant : eh bien, plus nous baisons, plus nous en avons envie et plus nous recommençons. Nous explorons toutes les positions qui nous passent par la tête. Il en est de faciles, d'autres moins, mais celles-là ont au moins le mérite de nous faire rire.

Enfin nous voici arrivés à ce vendredi tant espéré, par moi, puisque lui n'est pas au courant de mes projets.

Michel

Tout au long de cette semaine, Claude s'est comportée de manière bizarre. Pour peu que je ne la connaisse pas vraiment, je l'aurais prise pour une nymphomane tant elle a voulu de sexe. Bon, honnêtement, j'y ai trouvé mon compte. Elle n'a pas eu besoin de me pousser beaucoup pour que je la suive sur les sentiers chauds qu'elle a empruntés. Elle ne pense qu'au sexe, tous les jours et à n'importe quel moment ; dès qu'elle a un instant de répit elle se frotte à moi comme une chatte en chaleur. Un peu pute, même, je dois bien me l'avouer par moments ; elle m'inquiète. Mais bon, quel homme n'a pas rêvé de ces instants magiques où une femme se donne à lui comme elle le fait là, sans aucune pudeur ? Alors, ne soyons pas plus royalistes que le roi : je profite grassement des largesses de mon épouse.

Elle a voulu que je la prenne dans des positions incroyables, et surtout là où elle se trouvait. Il n'y a guère d'endroits de la maison qui n'ont pas vu une partie de jambes en l'air, cette semaine. Certaines nous ont amenés à des fous-rires gigantesques ; par exemple celle où elle est venue me rejoindre alors que, sur les toilettes, j'avais besoin d'un temps d'intimité qu'elle ne m'a pas accordé. Le meilleur, c'est que ma bite est toujours prête ; finalement, ils sont bons, ces jours que nous vivons elle et moi.

Ce matin, veille du week-end, elle s'est réveillée, m'a fait une fellation et puis la voici lancée dans une remise en forme de la maison. Ensuite, elle veut aller au marché. Elle m'a glissé dans l'oreille, alors que nous marchions main dans la main dans la cohorte des touristes qui déambule dans les rues de Gérardmer :

— Ce soir, la vendeuse m'apporte les vêtements que j'ai achetés ; je voudrais la garder à dîner. Tu n'y vois aucune objection ?
— Non, pourquoi ? Vous êtes si intimes que tu te sentes dans l'obligation de la garder à dîner ? Non, tu peux bien inviter qui tu veux ; c'est ton affaire.

Elle m'a répondu quelque chose que je n'ai pas compris ; ses paroles se sont perdues dans le brouhaha émanant des badauds qui vont d'étal en étal. Sa main, alors qu'elle me parlait, s'est serrée un peu plus fortement dans la mienne. Crispation légère qui ne m'a cependant pas échappé. Claude et ses idées, parfois… mieux vaut la laisser faire. Avec la semaine de plaisir qu'elle m'a offerte, je ne vais pas me plaindre pour l'invitation d'une inconnue.

Elle a acheté de la salade verte, des ingrédients que je connais bien, et je sais que ce soir j'aurai droit à une des spécialités de mon épouse dont je raffole ; donc rien à redire. Ça sent bon déjà le pâté lorrain, juste à entrevoir les trois viandes qu'elle vient de glisser dans son sac.

L'après-midi se passe sans que je n'aie vu Claude, affairée à ses fourneaux, et l'odeur qui me parvient de la cuisine réveille mon appétit. Ensuite elle reste un temps infini à se faire belle dans notre salle de bain, mais là encore j'en ai l'habitude. Quand elle ressort de là vers dix-neuf heures, c'est une élégante jeune femme qui me fait face. Merde, elle est tout simplement sublime ! Comme si elle allait à un rendez-vous galant ou si nous sortions dans le grand monde. Sa courte jupe noire, son chemisier assorti et ses jambes gainées par le nylon des bas me donnent une énergie qui me fait monter la température instantanément. Pour un peu, j'avancerais la main pour toucher, mais elle me bloque d'un simple sourire et de quelques mots :

— Pas touche ! Allons, tu ne vas pas froisser mes beaux vêtements… Calme-toi ; tu n'en as pas eu assez tout au long de cette semaine ? Il te faudra attendre un peu pour tripoter, impatient.

Le message est bien passé. Je me recule juste un peu pour l'admirer et je claque de la langue ; elle comprend que j'apprécie, elle sait qu'elle est très belle. Puis vers dix-neuf heures quarante, un coup de sonnette. Un visage de femme apparaît au visiophone. J'ouvre le portail de l'entrée. Une jolie petite berline avance prudemment sur le chemin gravillonné et vient se garer devant le chalet.

Claude

J'ai pris tout mon temps pour me rendre présentable. Le reflet dans le miroir me semble sympathique, et l'attitude de Michel me le confirme : il voudrait déjà déballer le bonbon, mais je le gourmande un peu et il se contente de juste regarder. Son claquement de langue devant ma petite personne me laisse penser que je lui plais. Pourvu qu'il en soit de même avec mon invitée… Ah, déjà la sonnette de l'entrée qui retentit ? J'ai donc mis beaucoup, vraiment beaucoup de temps à me préparer. Michel a ouvert pour que la voiture puisse passer. J'entends le moteur alors que je surveille une dernière fois la table que j'ai dressée. Elle aussi me semble parfaite ; mais bon, un détail, une petite chose, et l'effet de surprise serait si vite raté…

La jeune femme qui pénètre dans notre chalet n'a rien à m'envier. Une jupe couleur or, une chemise qui moule sa poitrine, des bas assortis et une paire d'escarpins noirs qui lui donnent sept à huit centimètres de plus que sa taille réelle. Elle est belle et bien fardée. Elle me donne un petit frisson aux creux des reins ! Michel la salue courtoisement et elle vient me faire une bise. Bien ! Nous voici au salon où nous trinquons tous les trois maintenant que les présentations sont faites. Julie : ce prénom a semblé éveiller un intérêt tout particulier chez mon mari. Puis après le drink de bienvenue, j'invite mon monde à passer à table. Michel regarde cette femme qui envahit notre espace ; sans trop le montrer, il scrute les traits fins et réguliers, les contours de son visage, ses formes généreuses.

Les yeux de mon mari vont d'elle à moi ; il se pose des questions. Je minaude un maximum ; j'ai vraiment envie de « me faire » cette nana ! Certaine qu'elle n'a pas de soutien-gorge, je vois se dessiner parfaitement dans le tissu léger du chemisier la pointe des seins. Mon mari a sans doute lui aussi remarqué cette particularité ; je le connais, il est observateur. Pour le moment, le dialogue n'est qu'axé sur le travail de Julie. Elle répond de bonne grâce à mes demandes, mon époux se contentant de suivre notre conversation, d'ajouter une précision ici ou là. Elle est d'un calme qui me ravit ; elle est presque trop zen ! Alors que Michel nous ressert un peu de vin, elle tend sa petite main en signe de refus. C'est le bon moment pour moi.

— Tu sais, Julie, nous avons une chambre d'amis ; elle est disponible et les draps sont propres. Tu peux donc boire un peu de vin sans te soucier de perdre des points sur ton permis.
— Alors soyons fous ! Abusons des bonnes choses que tu nous proposes, Claude. Vas-y, Michel, tu peux me resservir puisque vous me gardez prisonnière pour la nuit.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le dîner prend d'un coup une tournure plus légère. Cette femme est pétillante de vie, de joie, de bonne humeur, et mon mari se déride lui aussi. Nous rions, nous jouons avec les mots et la soirée s'étale, devient vivante. J'ai senti que Michel avait compris où je voulais emmener cette magnifique créature qui nous amuse. La manière dont elle déploie sa gorge pour rire aux éclats fait se trémousser ses seins sous la pelure de coton de sa chemise. Je soupçonne Michel de la faire rire dans le seul but de voir ses nichons tressauter. Chacun y va de sa petite anecdote, chacun apporte sa pierre à l'édifice de la bonne humeur. Une belle soirée qui s'annonce, en quelque sorte !

Ensuite, le dessert terminé, je range les couverts sales dans le lave-vaisselle et elle me donne la main. Nous sommes presque complices tous les trois. Elle est serviable et m'aide dans cette tâche ingrate de débarras de la table. C'est au salon, confortablement installés, que nous prenons le café. Elle est sur le canapé, et négligemment je pose mes fesses à ses côtés alors que Michel prend le fauteuil qui nous fait face. La platine que mon mari met en route distille maintenant en sourdine quelques slows langoureux. Mon envie d'elle est chevillée à mes reins. Pour le moment, mon plan se déroule sous les meilleurs auspices. Je devine qu'il en est de même pour lui, dont je crois voir déjà une bosse dans le pantalon, un peu plus bas que la ceinture.

Michel

Un bon dîner où je sens bien que Claude cherche quelque chose de précis. Aurait-elle dans l'idée de faire du rentre-dedans à cette Julie ? Le coup de la chambre d'amis ne me trompe pas : elle veut sans doute que l'autre, là, boive un peu pour se détendre. Merde, ça marche plutôt bien… Je l'adore, ma Claude. Comment arrive-t-elle toujours ainsi à faire faire aux gens ce qu'elle désire ? Les bonnes blagues fusent ; des éclats de rire remplissent la maison. La femme en face de moi a une façon singulière de bouger quand elle rit : sa poitrine se trémousse, et je vois bien qu'elle n'a pas de soutien-gorge. Pour m'en assurer, il me suffit de recommencer un bon mot et je suis fixé.

Toutes les deux sont de plus en plus « amie-amie ». La table est desservie en quelques secondes par quatre mains féminines dont j'imagine déjà d'autres utilisations. Puisque c'est au salon que les cafés vont être servis, je vais préparer un CD de bonne musique. De la musique sur laquelle on danse, ça me parle bien. Tiens, des slows par exemple ! Allons-y, on peut mettre en route la platine.

Elles sont assises côte à côté sur le canapé ; j'ai donc le fauteuil qui lui fait face. C'est parfait : je veux bien être spectateur de ce qui va se passer. Je ne rechignerais pas cependant à être un peu acteur aussi. Enfin, nous n'en sommes pas là. Laissons donc Madame s'occuper de la partie « chaude » de l'affaire. Cette Julie a picolé pas mal, et je le sens qui se désinhibe. Ses regards sur la croupe de Claude sont de moins en moins discrets. Que se passe-t-il entre ces deux-là ? Claude aussi semble toute guillerette ; et si… je n'ose pas y penser ! Je crois que j'aime trop cette ambiance feutrée. Et puis la semaine a été sublime ; alors pourquoi le début du week-end ne serait-il pas à l'avenant ?

Claude

Alors qu'elle se penchait au-dessus du lave-vaisselle, j'ai entraperçu les seins de Julie. Ils sont nus. Pourquoi ai-je eu cette soudaine envie de les toucher ? Elle a posé ses fesses sur le canapé et je suis à ses côtés. Michel a pris le fauteuil qui nous fait face. Le café servi, il a mis un slow. Le salaud ! Je sais qu'il a tout compris, mais mon invitée est-elle, elle, d'accord ? Pas si simple d'oser… Je ne me vois pas lui dire « J'ai envie de toi ; tu veux bien faire l'amour avec moi ? Avec nous ? » Je suis certaine que mon mari prendrait bien sa part également.

Je me demande comment il faut faire ; je ne voudrais pas passer pour une cochonne. Encore que… elle a beaucoup bu. Pour se donner du courage ? Comment en avoir le cœur net ? Et si… les fringues qu'elle m'a apportées, si sous prétexte de les essayer… Je peux tenter le coup !

— Julie, les vêtements que tu as amenés, je peux les montrer à Michel ?
— Ah oui, évidemment. Attendez ; ils sont dans mon sac, il est resté dans ma voiture. J'ai toujours un sac dans le coffre : je passe beaucoup de temps hors de mon domicile, alors une brosse à dents peut s'avérer utile. Je peux aller les chercher ?
— Oui ; je vous accompagne si vous voulez.
— Et si on se tutoyait tous les trois ? Qu'en pensez-vous ? Ça serait plus sympa, non ?
— Pour moi, pas de problème, et je ne pense pas que Michel y soit hostile non plus.

Je t'ai vu me regarder avec un sourire en coin. Tu as bien saisi, et tu t'en délectes déjà. Nous quittons le salon et je sais bien que tes yeux suivent les hanches qui se meuvent à portée de tes mains. Tu subodores, tu estimes, tu soupèses, tu jauges, tu juges ; et sans blaguer, j'ai mal aux reins d'avoir envie de faire l'amour. C'est dingue ; depuis quelques jours je suis une véritable pile électrique. Je passerais tout le temps où nous sommes ensemble, Michel et moi, à baiser. Je me demande si je suis bien normale.

Julie est devant moi. Elle marche, et la croupe qui avance ne fait rien pour me rafraîchir les idées. La démarche chaloupée… mon Dieu, quel cul ! Nous voici près de sa voiture. Elle se penche en avant pour fouiller dans son coffre. Pour attraper son baise-en-ville, elle a levé une jambe, et comme je suis en retrait, j'aperçois très nettement le haut de son bas et la plage blanche qui file vers le haut. Juste le temps pour moi de deviner la tache plus sombre de sa culotte… de sa chatte nue ? Je ne saurais le dire, mais je frissonne déjà.

— Voilà, j'ai tout ce dont j'ai besoin pour passer une bonne nuit avec vous deux. Tu sais, Claude, ton mari est charmant.
— Charmant ? Ah oui, il est gentil et prévenant…
— Ne sois pas sur la défensive comme ça ; je ne suis pas souvent attirée par les mecs : tu ne risques rien, je t'assure. Je crois que nous avons trop avalé d'alcool. Je me sens bien…
— Oui, moi aussi. Ça laisse sous-entendre quoi, « Je ne suis pas souvent attirée par les mecs » ?
— Mais exactement ce que tu as compris : j'aime plutôt… mais je ne voudrais pas te choquer.

J'ai souri bêtement, et je suis sûre qu'elle a remarqué ma risette idiote, puis ma langue qui est passée entre mes lèvres ; ce signe-là, lui aussi, n'est pas passé inaperçu.

— Allons retrouver Michel ; il va se demander ce que nous fabriquons.
— Tu crois, Claude, qu'il ne s'en doute pas un petit peu ? Il n'a pas l'air d'avoir les yeux dans sa poche, ton Michel.
— …

Elle aussi sourit. Je suis toute proche d'elle, et une sorte de courant me parcourt ; j'en frissonne de plus belle.