Le piano
Charline882017Acte 3
Je me suis occupée de la rencontre avec mon nouvel ami. Il nous attend donc pour le dîner, le samedi soir qui suit la conversation que toi et moi avons eue. Dans le salon, nous prenons un verre tous les trois ; rien ne peut laisser entrevoir dans votre ton une quelconque peur ou appréhension. Gustave est vêtu d'un pantalon de toile claire, d'un tee-shirt assorti, et vous faites comme si je n'étais pas là. Je dois avouer une certaine anxiété alors que j'écoute simplement votre dialogue. Dès les premières phrases, vous avez adopté le tutoiement, et j'ai l'impression que vous vous comprenez parfaitement.
— Claude aimerait donc essayer cette chambre secrète que je n'ai pas encore vue ; elle semble lui avoir donné des idées. Maintenant, à elle d'assumer ses envies : je ne m'y opposerai pas. Il est cependant clair que je demande pour elle le respect de son intégrité, tant physique que morale.
— Comme tu y vas… Je ne vais pas la frapper : juste jouer comme Madeleine et moi le faisions. Et du reste, tu seras là ; donc, si quelque chose ne va pas, tu pourras tout à ton aise intervenir.
— Alors, d'accord ; voyons donc cette chambre. Non, pas toi ! Tu attends là, Claude.
Je vous regarde disparaître derrière la petite porte. Elle se referme doucement après votre passage et je reste sur le canapé à vous attendre. C'est long ; je me demande même ce que vous pouvez bien faire ou vous raconter, à quelques pas de moi. Puis vous revenez et le dîner se déroule dans la bonne humeur. Je mange vraiment sans appétit, me demandant ce que l'après-dessert me réserve. Mais c'est quand même un peu moi qui me suis plongée dans cette situation…
La table débarrassée, nous retournons dans le salon et vous prenez un digestif alors que seule une petite lumière dévoile les meubles qui nous entourent.
— Prête, Claude ?
— … !
Cette question m'a surprise. Je mets quelques secondes pour réagir.
— Tu es prête ou non ?
— Oui. Bien sûr ! Je n'attends que vous, ou vos ordres.
— Parfait. Alors lève-toi ! Mets-toi debout !
Il n'y a que Gustave qui me parle. Toi, tu es dans ton fauteuil et tu observes sans dire un mot. Lui se trouve dans un autre siège et vous me faites face. Je suis maintenant sur mes deux pieds, attendant la suite, et j'ai déjà un nœud dans le ventre. Mes jambes tremblent légèrement et je fais un effort pour rester dans la position que notre hôte souhaite.
— Parfait. Fais un petit tour sur toi-même… Bien. Encore un plus rapide… Ah, voilà, j'ai vu : tu as une culotte. Soulève ta jupe et retire-la. Allons, n'aie aucune crainte.
J'ai des palpitations alors que mes bras descendent le long de ma jupe. D'une main, je remonte le bas de celle-ci vers mes hanches, découvrant du même coup mes cuisses, puis mon bassin. Ma seconde main attrape doucement l'élastique de ma culotte, et le triangle de nylon glisse sur mes cuisses, coule le long de mes jambes qui sont de plus en plus flageolantes. Je laisse retomber ma jupe en la lâchant simplement. Vous savez que, désormais, il n'y a plus de rempart à ma chatte.
— C'est bien ; tu es très docile. Retire ton chemisier !
Mes doigts partent à l'assaut des boutons de ma chemise. Un par un, en tremblant de plus en plus, j'ouvre les deux pans de tissu qui s'écartent au fur et à mesure du dégrafage. Puis c'est au tour de chaque manche d'être ouverte avant que le corsage ne rejoigne ma culotte dans un coin de la pièce. Je me fais l'effet d'une belle salope, de me dévêtir ainsi devant ce vieil homme ! Et toi qui ne dis pas un mot… En soutien-gorge, j'ai un air sans doute bête, debout dans ce salon.
— Tu vois, Michel : elle est faite pour ce genre de jeux. Beaucoup auraient déjà renoncé, humiliées ou trop peureuses ; pas Claude ! Je suis certain qu'elle ira jusqu'au bout de cette soirée.
— Attendons de voir la suite…
— Oui, la suite… Vas-y : retire aussi le protège-seins. Hé… Jolis nénés ! Tu ne dois pas vraiment t'ennuyer, avec ceux-là !
J'ai passé mes mains dans mon dos. L'agrafe n'a pas résisté plus d'une seconde. Mes seins sont nus, à votre vue. Je n'écoute plus les commentaires que Gustave fait sur ma poitrine. Je me demande si je vais pouvoir vraiment aller jusqu'au bout. Quand tombe l'ordre de quitter ma jupe, je me suis forgé une carapace, et c'est vraiment sans état d'âme que j'ouvre la ceinture qui la retient sur mes hanches. Je sens mon vêtement qui dégouline sur mes chevilles. Et je lève un pied, puis l'autre pour pousser le chiffon sur le côté.
— Nous allons donc passer aux choses sérieuses. Toujours d'accord, Claude ? Et toi, Michel ? On continue ; ou tout peut encore s'arrêter ici.
— Moi, je suis pour continuer. Mais c'est à toi, ma belle, de décider.
J'ai donc encore le choix. Je suis entièrement nue devant ces deux hommes. L'un d'entre eux m'a déjà vu tellement de fois dans cette nudité intégrale ; mais l'autre ? Et c'est à moi donc de décider ! Pourtant, je manque d'air ; ma bouche est sèche, plus du tout de salive, et je dois répondre à leurs attentes ou me sauver. Ai-je vraiment envie de filer en courant ? Quel remue-ménage dans mon crâne !
— Oui… Continuons encore un peu.
— Un peu ? Non : tu vas devoir maintenant aller au bout de nos fantasmes ! Il n'y aura plus de station avant la fin de la soirée.
— …
— Bien. Alors, approche ! Tiens, Michel, mets-lui donc ce bandeau.
Tu t'es levé et tu es derrière moi. Tes mains soulèvent un peu mes cheveux, puis l'espèce d'écharpe vient s'ajuster sur mes yeux. Tu serres les deux bouts sur ma nuque ; je suis maintenant dans le noir total. Tu n'as pas essayé de me toucher. Maintenant, ce sont mes poignets que vous tenez et sur lesquels des bracelets sont posés. Mes chevilles elles aussi sont équipées de la même manière, juste avant que l'un d'entre vous me guide gentiment vers ce que je pense être la chambre cachée.
Le chemin est très court. La suite arrive rapidement. Je dois tendre les bras vers le haut, et ensuite le bruit métallique que je perçois m'indique que mes poignets sont fixés après quelque chose.
— Écarte les jambes ! Encore, voyons ; celle-là d'abord. Encore un peu !
Ma cheville est reliée à quelque chose de froid, et l'autre également. Bon ; eh bien, je crois que me voilà mise en croix. Je l'ai désiré : me voilà servie. Une main ; la tienne ? Celle de Gustave ? Elle descend sur mon visage, douce, chaude, puis commence une lente descente sur mon cou, tout tranquillement ; elle parcourt ma poitrine, tournant sur le pourtour de mes seins. Elle ne va pas sur les pointes, mais mes bras levés maintiennent mes deux nichons en avant et les doigts, soudain, pressent en conque sur la masse charnue de l'un d'eux.
Ils en déterminent l'élasticité, s'incrustant dans la chair sans chercher à être douloureux, avant d'abandonner cet espace mammaire pour filer sans hâte vers le ventre. Je tente bien de creuser celui-ci sous l'effet des chatouillis engendrés par les promeneurs délicats. Ils parcourent le nombril, s'attardant un peu en ronds concentriques sur ce centre anatomique. Déjà, je respire plus vite, plus fort.
Les lentes reptations de ces phalanges qui s'approprient ma peau me donnent des frissons. J'ai la chair de poule. Celui qui me caresse ainsi a le souffle un peu perturbé : je l'entends qui soupire devant moi. Les explorateurs masculins sont arrivés vers la fourche ouverte de mes cuisses. Ils n'y vont pas, sautant sans explication vers l'intérieur d'une cuisse, juste sous la jointure du bassin. La main reprend son cheminement lascif pour descendre gentiment vers ma cheville. Elle persiste jusqu'à la pointe de mes orteils et remonte par l'autre jambe, tellement peu vite que j'en suis toute remuée.
Encore une fois, les doigts évitent mon sexe, qui pourtant s'attend à leur visite. Les attouchements remontent vers mon second sein, l'entourant de leur marque d'affection, sans brutalité. Je suis entièrement à la merci de celui qui me touche. Le voici de nouveau sur mon visage, et puis la main s'éclipse totalement. Pendant un instant, je suis frissonnante d'attente et d'envie. Il a bien réussi son coup, celui qui m'a tripotée… J'ai envie et je serre les dents pour ne pas gémir.
— Alors, tu apprécies… C'est bon, les caresses ; non ?
— …
Je ne réponds pas. La voix m'est arrivée de plusieurs mètres. Gustave n'est pas tout près de moi. Est-ce donc toi, Michel, qui vient de me parcourir le corps de cette façon-là ? J'aime cela, je dois me l'avouer. J'entends des bruits indéfinissables. Je n'ai guère le temps de me poser de question que, sur mon cou, je sens comme une brûlure qui se déplace. Ce n'est pas désagréable, mais ça me fait peur. La sensation de brûlure ne s'estompe pas. « Vous ne m'avez pas fait cela ? » J'espère, mais ne dis rien. Je frissonne de plus en plus, et l'objet qui me passe sur le ventre me laisse toujours la même sensation.
Ça dure un long, très long moment et je commence à avoir mal aux bras. J'essaie maintenant d'échapper par des mouvements désordonnés à cette morsure qui me fait flipper. Puis tout s'arrête et la main revient, seule, repassant sur le chemin emprunté par l'objet, sur les traces de brûlures. Que m'avez-vous fait ? Je n'ai pas dit un mot, mais j'ai bloqué ma respiration et je suffoque un peu sous les doigts qui vont et viennent partout. Je suis maintenant détachée de ma croix.
Dirigée par qui ? Vers quoi ? Un objet insolite touche mon ventre et mes bras sont tirés vers l'avant. En même temps, mes chevilles sont retenues par les bracelets. J'arrondis mon ventre qui appuie sur… je pense que c'est sur le pouf qui occupe dans mes souvenirs une partie importante de la place dans la salle. C'est au tour de mon dos maintenant d'être visité par des mains. Mes fesses sont malaxées, puis une claque légère tombe sans que j'y sois vraiment préparée. J'ai comme un sursaut, craignant l'arrivée des suivantes. Rien ne suit, pourtant.
Il n'y a plus de mains, plus de doigts sur ma peau. J'ai juste la sensation qu'un objet léger, aérien, me frôle. Il entraîne des chatouillis partout où il passe. Il remonte de ma nuque – qui se trouve très bas – vers ma colonne vertébrale, et je ne peux rien faire sinon soupirer. Ça va, ça vient, très doux, énervant au possible, et il s'insinue entre mes fesses que ma position maintient largement ouvertes.
La chose fait le tour de mes globes, s'insinue entre eux et parcourt sans arrêt les parties offertes de mon corps. C'est vite insupportable. Je ne peux plus retenir les gémissements que le truc parvient à m'arracher.
Le machin est descendu maintenant bien plus bas et il caresse mes grandes lèvres. Je tressaille, mais retenue comme je le suis, je dois donc laisser faire. Le frôlement me fait mouiller abondamment. Je halète, je soupire, je geins. Je voudrais que ça s'arrête, je voudrais que ça continue, je ne sais plus ce que je désire vraiment. C'est affreux ; pas douloureux du tout, seulement c'est indescriptible comme sensation. Personne ne me touche ; seul ce quelque chose qui me parcourt les endroits les plus sensibles, allié à mon incapacité de bouger, et déjà les premiers signes de jouissance sont au bord de mon ventre.
J'ai envie, envie de sentir un membre bien dur en moi. Ma tête se berce dans le vide à droite et à gauche et ma poitrine, pourtant comprimée par le pouf, se soulève en spasmes de plus en plus importants.
— C'est bon… Hein, tu aimes ça ? Dis-le que tu en veux encore !
— Oui… Allez-y, faites-moi du bien ! Oh oui… Oui ! Encore… encooore…
Ta voix ! Elle me parvient de devant moi. Ce n'est donc pas toi qui fais aller et venir l'engin sur ma chatte ? Je mouille encore davantage de savoir que c'est Gustave qui me tripote. Mais avec quoi ? C'est presque trop bon ; je vais finir par avoir un orgasme violent s'il continue encore une seconde. Mais il connaît bien son affaire, le bougre, et les titillements se déplacent, remontent dans la raie de mes fesses, délaissant ma fente ouverte et baveuse.
— Regarde, Michel, regarde comme elle mouille bien… Tu vois, elle aime ça !
Ces mots ravivent mon désir ; je tremble de partout et les liens qui me retiennent sont autant de petits déclencheurs à cette montée du plaisir. Je n'en reviens pas ! Je suis en train de jouir comme une bonne salope devant cet inconnu et je ne voudrais pas que ça s'arrête. J'ai l'impression que je remue de la croupe alors que l'objet que mon esprit n'arrive pas à découvrir progresse, recule sur la longueur de mes fesses, faisant encore une incursion de temps en temps sur mon coquillage humide au possible.
Encore et encore, le truc me donne des frissons ; mon corps est tout électrique, et c'est brutalement que je ne peux plus me retenir. Le long cri que je pousse en dit long aux deux hommes sur mon ressenti. Je suis secouée de la tête aux pieds par de véritables convulsions. Les poignets et les chevilles entravés, mon corps tout entier ne peut que subir cet orgasme hors normes ; alors c'est un vrai hurlement que je laisse échapper.
Les hommes m'ont détachée. Ils m'ont installée sur une sorte de table en matière douce. Du velours, sans aucun doute. Mon masque n'est plus sur mes yeux et je peux voir autour de moi. Ils se sont dénudés, les deux, sans que je n'en sache rien. Tu es venu près de moi. Allongée sur l'étal, je ne bronche pas, tentant simplement de reprendre mon souffle : les derniers spasmes de ma jouissance ne sont pas encore totalement apaisés.
D'une main douce, tu relèves la frange de mes cheveux qui tombent sur mon front.
— Tu as aimé ? Nous avons eu peur des cris que tu poussais ! Nous ne t'avons pas fait mal, au moins ?
— Oh non ! Je ne sais qui a fait quoi. Je ne sais pas avec quoi vous avez joué mais, mon Dieu… que c'était fort, violent !
— Tu es très réceptive, Claude. Je te jure que je revois Madeleine à ta place : elle réagissait comme toi.
— Michel… J'ai envie d'être prise ! Tu veux bien ? Tu veux bien ?
— Oui, mais qui de nous deux : Gustave ou moi ? Les deux ? L'un après l'autre ? Ensemble ?
— Faites comme vous voulez, mais j'ai besoin de sentir vibrer en moi vos belles queues qui me semblent en état de servir !
C'est vrai que mes regards se portent sur les deux sexes que vous promenez en pleine érection. Notre hôte bande encore bien. À son âge, ça me surprend et ça me donne de l'espoir pour l'avenir.
— J'ai une autre idée, Michel : prends-la, et moi je vais me servir d'une autre manière !
Eh bien… Te voilà entre mes cuisses ouvertes. Tu frottes lentement le gland sur la longueur de mon sexe échauffé au possible. Gustave fouille dans un tiroir, revient vers moi avec le poing fermé.
— N'aie pas peur, Claude ; ferme les yeux et ouvre la bouche. Surtout, n'avale pas ce que je vais te fourrer dans le bec !
— …
J'ouvre la bouche, et des grains coulent entre mes lèvres. Juste une petite poignée. Puis lentement, Gustave me plonge son vit à la suite des graines. Je commence une fellation, et c'est lui qui maintenant râle de plaisir. Je sens sous ma langue toutes les petites aspérités que celle-ci frotte sur le gland puis sur le long de la hampe, et il semble aimer cela. Au bout de quelques va-et-vient, il se retire presque rapidement alors que toi, tu es bien en place et que tes coups de reins font entrer et sortir ta queue de mon ventre.
— Tu veux essayer, Michel ? La fellation comme ça ?
— Oui, je vais essayer. Tiens, prends ma place !
Je sens ton sexe quitter le mien ; j'en suis presque malheureuse ! Et dans ma bouche, les petits grains durs sont encore en place quand tu la pénètres. Immédiatement, je reprends mes mouvements de succion et je laisse libre cours à mon imagination ; ma langue se promène sur la tête de ta bite. Les trucs granuleux que Gustave a mis dans ma bouche. Lui, à ta place, tente d'enfiler un préservatif. Il a beaucoup de difficultés pour y parvenir, et la mollesse de son sexe avec ce capuchon ne lui permet pas de me prendre vraiment. Il frotte sa pine sur la fente en espérant qu'elle reprenne de la vigueur.
C'est toi maintenant qui me laisses faire. Tu gémis sous cette fellation étrange, mais notre nouvel ami, lui, n'arrive toujours pas à bander avec sa capuche de caoutchouc.
De guerre lasse, il ne cherche plus à me pénétrer. J'avance ma bouche et tu me laisses limer ta queue comme s'il s'agissait de mon sexe. Tes soupirs me donnent encore plus de frénésie ; j'ai envie de sentir au fond de moi une verge bien dure. Dommage que le port d'un préservatif soit aussi insurmontable pour Gustave.
À force de lécher, de passer, repasser sur ce gland avec une langue chargée d'excroissances mouvantes, je sens ta hampe qui se crispe un peu et tes doigts qui s'accrochent plus violemment à mes joues. Et par un demi-tour de mon visage, je détourne juste la tête au moment où tu te vides de ta semence. Le jet est si puissant que le liquide chaud gicle jusque sur mes seins. Dans un dernier soubresaut, tu m'éclabousses les paupières, et quelques gouttes du précieux nectar coulent sur mes lèvres fermées. Sans un mot, juste du bout de la langue, je recueille ces gouttelettes.
— Tiens, Claude, un verre d'eau. Rince-toi la bouche ; n'avale pas les grains !
Je ne réponds pas à Gustave, secouant seulement la tête de bas en haut en signe d'assentiment. Je prends juste une gorgée d'eau que je recrache dans une petite cuvette. Avec des grains longs et blancs : du riz cru. Dire que ce sont de simples grains de riz qui vous ont donné une autre jouissance ! Mon Dieu, comme c'est si simple parfois de faire plaisir à l'autre avec trois fois rien. Notre hôte me fait un clin d'œil et il s'adresse à toi, Michel.
— Un simple souvenir de l'Indochine et de mon service militaire. Un truc de là-bas ; mais c'est efficace, non ? Désolé également, mais je ne suis pas de la « génération capote ». Malgré l'envie que j'ai eue de Claude, je crois que je ne pourrai jamais bander avec ce machin au bout de la queue ! J'ai pris quand même infiniment de plaisir à vous voir tous les deux et à toucher.
— Merci pour cette sympathique soirée et pour ces nouveautés que tu nous as fait découvrir.
— Alors tu vois, Claude : ce sont des petits jeux comme ceux-ci qui nous ont permis, à Madeleine et moi, de garder notre couple soudé. Et pas vraiment de grands coups ou des fessées magistrales, pas de violences gratuites. Juste des choses qui sortent de l'ordinaire, sans pour autant trop dévaster la Femme.
Depuis, nous avons bien entendu revu notre ami. Nous avons encore joué d'autres partitions, toutes teintées de tendresse et de savoir-vivre. Mais je crois que, quand même, un jour j'aimerais franchir un pas supplémentaire, juste pour goûter à des plaisirs plus… enfin, moins conventionnels. Mais toi ! Me guideras-tu comme tu as si bien su le faire, ce soir-là ? Oseras-tu me voir me tordre sous le cuir d'une cravache ? Sous les allers et retours d'un martinet ?
Et si un jour nous osions ensemble ?
J'ai appris, bien longtemps après cette entrevue, ce qu'était la fameuse chose qui m'avait donné tant de plaisir ; l'objet en soi n'avait finalement rien d'extraordinaire, sauf d'avoir su être utilisé à des fins plus intimes ! Détournée par Gustave de sa destination première, seulement une plume. Une vulgaire plume d'autruche ! Quant aux brûlures, me demanderez-vous ? Rien d'autre qu'un glaçon sorti tout droit du congélateur et promené sur mon corps. Effet garanti ! Merci, Gustave !