Patience…
Charline882017Les bougies soufflées
Un portail derrière lequel une route gravillonnée serpente vers un magnifique chalet de bois aux tons clairs, et les voici dans l'entrée. Claude a filé vers sa cuisine pendant que son homme entraîne l'invité vers une salle à manger où des couverts sont dressés sur une table style monastère. Ils sont déjà assis lorsque la maîtresse des lieux arrive avec une carafe de vin rouge qui décante depuis un bon moment. Le mari verse une gorgée de précieux liquide de couleur rubis qu'il fait goûter à Alain. Peu habitué à ces usages, il rougit jusqu'aux oreilles.
— Allez, trinquons à cette soirée, au repas qui va venir, et puis peut-être à toi, ma Claude, pour ton courage !
— À votre santé, Claude !
— À mes hommes, alors !
Elle a lancé cette phrase comme une bouteille à la mer ; mais pour Michel, c'est comme si elle venait de le toucher, de le caresser. Sous sa braguette, son sexe vient de se raidir d'un coup. Il connaît cette voix : c'est celle de la femme qui a envie. La longue pratique de cette brune qui vit avec lui depuis si longtemps ne peut qu'augurer du reste de la soirée et de ce qui va en découler. Il sait que ces simples mots lui sont destinés, pour qu'il soit rassuré. Il saisit qu'elle ne chassera pas Alain dès la fin du repas. Le dessert espéré sera sans aucun doute au rendez-vous. Alors, libéré d'un poids, il devise gentiment avec leur jeune hôte qui se sent bien et relâche la pression qui l'oppressait encore un peu.
— Tu aimes quoi dans la vie, et que fais-tu vraiment comme travail ?
Il répond, mais la cuisinière devant ses fourneaux ne prête pas attention à ce que se racontent les deux mecs à table. Ces deux-là s'entendent comme larrons en foire. Si elle est encore un peu angoissée, elle pense bien mettre à profit ce repas pour se remettre de ses émotions. Tout devient plus tranquille. Ils font honneur au dîner qui met l'eau à la bouche des trois convives. L'heure de desservir la table est déjà là. Elle expédie les deux nouveaux amis au salon.
— Michel, je dessers la table ; va servir un pousse-café à Alain au salon. Je vous rejoins dans un instant.
Sur le canapé, le gamin fait face à l'homme mûr qui lui fait passer un verre rempli d'une substance aux reflets roux.
— Tiens, un cognac. Goûte-moi ça, tu vas m'en dire des nouvelles…
Les bruits de la cuisine ont cessé depuis quelques minutes. Ils ne sont nullement impatients, et les pas feutrés de la patronne indiquent son arrivée dans la pièce. Soudain la température monte d'un cran. Claude est là, sur le seuil de la porte, seulement vêtue d'une nuisette de satin qui ne descend qu'à mi-cuisses, tellement courte que si elle se baissait, les deux paires d'yeux qui la suivent sauraient si elle porte quelque chose dessous. Mais elle ne fait rien pour qu'ils sachent, se contentant de rester debout, appuyée contre le chambranle. Ensuite, d'un seul petit mouvement, elle se saisit d'une télécommande et de la musique se diffuse partout en sourdine dans le salon. Les quinquets du gosse vont lui sortir par les orbites. Mais son mari n'est guère mieux. Elle déclare en se raclant la gorge :
— Bon, vous avez vu un zombie ou quoi ? N'est-ce pas ce que vous attendiez tous les deux ? Vous auriez préféré me déshabiller ? Alors, je vous plais, Messieurs ?
Elle force sur les paroles qu'elle prononce, comme si le fait de les jeter de cette manière rendait les choses plus faciles pour elle. Les yeux d'Alain restent rivés sur le bas de son déshabillé. Il ne sait plus les détacher de cette lisière pleine de promesse.
— C'est vrai que tu es encore vierge ? Tu n'as donc jamais vu une femme nue ?
— Euh…
— Eh bien, ne va pas nous faire un infarctus ! Remets-toi ! Je ne suis pas un fantôme ou une apparition. Tiens, lève-toi et viens ici. Nous allons danser un peu tous les deux. Tu connais cette musique ?
— Ou… oui, c'est un slow.
— Tu vois, c'est facile à danser. Allons, viens me faire tourner. Je ne vais pas te bouffer ; pas tout de suite en tout cas…
Il est dans ses bras, et ses pieds mal assurés s'enfoncent dans la moquette épaisse. Sur la platine, la voix qui chante les entraîne dans une danse aux effets érotiques quasi immédiats. Michel ne lâche rien : il chouffe sans arrêt le couple formé par son épouse et ce jeune homme. Son ventre et sa tête ne sont plus en adéquation. L'un tend son vit, l'autre le torture. Une pointe de jalousie imprévue qui le titille au plus profond de son cerveau. Cette femme, celle qui lui fait si divinement l'amour toutes les fois où il le désire, cette femme est dans les bras d'un autre. Et c'est lui le responsable de ce qui va arriver. Il se retient pour ne pas se jeter sur ce gosse qui serre Claude de trop près.
De trop près ? Mais n'était-ce pas ce qu'il lui a demandé de faire, leur a demandé même, parce que cet Alain est venu… pour faire l'amour avec sa femme. Et c'est lui qui a fait toutes les démarches pour qu'il soit là, chez lui, chez eux, dans leur havre de paix. Mais son ventre, lui, marque sa préférence, même si sa caboche réagit autrement. Il pense que si elle se donne à ce jeune homme, il va perdre une partie de son âme, une partie de sa vie, une partie de l'amour que son épouse lui porte. Nécessairement, puisqu'il n'aura plus le monopole, l'exclusivité de ce corps si parfait. Et la musique lui entre partout, par tous les pores de la peau, par le haut, par le bas.
Ils tournent devant lui dans une sarabande infernale, une ronde que ses quinquets effarés rendent hallucinante. Insouciants du drame qui se joue sous le crâne de Michel, le couple continue dans sa chorégraphie, une communion de corps encore vêtus, hymne anodin à leurs envies naissantes. Mais depuis quelques secondes, la frimousse de Claude ne quitte plus la trogne renfrognée de son homme. Elle a senti que quelque chose d'anormal se passe. Il se jette au puits de ses mirettes marron-vert, et sa main sur le cou du gamin se soulève, invitant tacitement son mâle à les rejoindre sur cette piste improvisée. Le maître des lieux ne saisit pas de suite cette exhortation à les rattraper. Elle passe à nouveau devant lui, collée à son complice musical. Son index se plie et déplie en signe de « viens ». Ça y est, il comprend et se remet debout. Maintenant ils sont trois à rouler des hanches sur une laine qui étouffe tous les bruits.
Le gamin bande contre sa cavalière. De cela au moins elle en est certaine. Michel bande aussi contre ses fesses, et la course des notes, insistante et agréable, se poursuit. Le souffle de l'un dans son cou rejoint celui de l'autre sur sa poitrine. Un autre slow remplace le premier, et le trio de marionnettes qui déambule fait de cet interlude un prélude. Claude, coincée entre ses deux hommes qui sont excités par elle, ne saura sans doute jamais quel drame s'est joué sous les tifs bien taillés de Michel. La queue qui se presse sur son derrière est furieusement comprimée par une braguette qui a du mal à la contenir. Et Alain se propulse également contre son ventre. Elle sent aussi cette excroissance tout aussi opprimée contre son ventre.
La femme a rejeté en arrière sa jolie crinière. Son cou dégagé attend un premier baiser. Le gamin n'ose pas, mais son mari sait bien ce qu'elle espère. Il se penche doucement, et sa bouche laisse apparaître deux rangées de dents bien blanches. Il lui mordille délicatement un lobe d'oreille ou pointe un clou d'or réfléchissant une lumière pourtant tamisée. Déjà elle se sent fondre. Elle s'oublie dans quatre bras qui la font toujours tourner. La musique se perd dans des pas complètement désorientés. Plus de rythme, plus de cadence, le slow vire doucement à tout autre chose. Une danse amoureuse entre deux mâles conquérants et une favorite consentante. Le plus âgé des deux, pour calmer ses peurs, prend les initiatives. Une main se love entre le dos féminin et sa propre poitrine.
Cette paluche coule vers l'ourlet d'une nuisette vaporeuse, aérienne, et se met en devoir de la faire remonter sur les hanches de la dame. Les danseurs fous sont pratiquement à l'arrêt sur la laine du sol. Si l'habit soyeux se relève sur l'arrière, il reste cependant bloqué par le corps du jeune homme sur le devant. Michel, de son côté, sait maintenant que sa femme porte bien une culotte. Il en sent les contours, il en perçoit la douceur. Elle glousse, se trémousse sur place alors que le jeune a vu le manège. Il se desserre de quelques centimètres, et le négligé remonte pour enfin passer par-dessus les épaules de la dame. Elle est en culotte, sans protection pour deux seins magnifiques qui viennent narguer le puceau. Lui aussi esquisse un mouvement pour baisser son visage.
Il trouve le courage de tenter une approche vers ces deux mamelons arrogants qui ne tombent pas. Les masses aux courbures démentielles sont sous son nez, et son souffle déjà les caresse. Elle tremble de partout. C'est trop tard pour reculer. Elle en a trop montré ou pas encore assez. Sans un mot, seules trois respirations et des tas de vibrations étranges remplissent le salon. La musique continue l'égrenage de ses notes aux accents d'amour. Le mari et son épouse ont entamé un baiser. Un vrai patin de rêve. Alain se jette enfin à l'eau, naufragé à l'abordage de deux îles aux palmiers bruns. Claude le laisse toucher aux montagnes de velours que sa langue effleure. Les soupirs qui fusent entre chaque prise d'air des amants ne font que renforcer l'érection du jeune homme.
Il sait qu'il va avoir de l'amour, du vrai, du solide. Sa bite, toujours à l'étroit dans son pantalon, lui fait mal. Pour Michel, c'est exactement pareil ; alors il attrape un des poignets de sa belle et dirige sa main vers sa ceinture. Elle ne se fait pas prier, et l'engin prisonnier s'en trouve tout guilleret dès sa libération. Puisqu'elle a commencé le strip-tease de l'un, autant que l'autre en profite aussi. Quand elle a fini d'ouvrir cette braguette qui fait surgir un oiseau turgescent, elle s'attaque à la fermeture Éclair qui retient un autre merle en cage. Les deux mecs se retrouvent fute déboutonné, la queue à l'air. Une main sur chacun des deux chibres, elle entreprend un savant mouvement d'avant en arrière. Une branlette double en quelque sorte.
Alain n'en revient pas. Il est là, chez un couple bien sous tous rapports, et la dame lui fait vibrer la hampe sans qu'un seul mot ne soit échangé. Il a bien dîné, il a bu un cognac vieux de quelques années, et maintenant le festin annoncé se précise. Que rêver de mieux ? Il en a les jambes qui flageolent, à tel point que soudain il tombe à genoux. Son visage se trouve en contact avec la culotte et sa bonne odeur de sexe qui transpire. Enivrant parfum de cul, qui loin de le faire débander, renforce de plus belle son désir de mâle en rut. Il n'y croit toujours pas… Tout un tas d'idées contradictoires fusent sous un crâne à la dérive.
Ses mains sont remontées comme pour s'accrocher à ces deux pics qui le surplombent. Elles s'y cramponnent, alpinistes d'un émoi nouveau. Ivre d'une envie qui le submerge, le garçon doit cependant faire des efforts pour empêcher son mandrin hyper raide de ne pas épancher de suite son trop-plein d'amour. C'est difficile de retenir cette lave qui voudrait s'échapper d'un volcan éteint jusque-là. La femme est belle, désirable à souhait, et le partage – pour une première fois – reste pour lui un mystère insondable. Il remercie mentalement cet homme de l'avoir choisi, songeant que pour une fois un type au moins a une parole. Mais il a aussi une épouse, et bienveillante, ma foi ! Ses mains en conques sur deux dômes à la texture tendre lâchent prise pour une chute vertigineuse vers un autre sanctuaire. Le calice odorant est là, à portée de doigts.
Michel lui aussi ne reste pas inactif. Ses mains malaxent les fesses de son épouse. Il les connaît par cœur, il en sait toutes les possibilités. Il se penche aussi, reculant d'un pas pour jouir d'un spectacle inouï. Un autre que lui renifle les dessous de sa femme. Des sous-vêtements qui sont toujours sur sa peau. Elle ne cherche aucunement à se dérober. Ses hanches se dandinent, appel à une avancée plus significative aux ardeurs de ses deux amants. Enfin le dernier rempart aux regards du gamin glisse vers les chevilles fines de la brune. Pas de magie en cela : c'est Michel qui, las d'attendre qu'Alain le fasse tomber, se met en devoir de le retirer. Sous les yeux du gosse, une jolie touffe de poils de la couleur des cheveux caresse sa joue.
Cette fois, il ne se pose plus de questions. Si elle s'est laissé dénuder, c'est bien qu'elle accepte ce qui va arriver. Ce soir, enfin son sexe va trouver un nid ; ce soir, sa bite va trouver un garage. La femme a posé deux fines menottes sur le dessus de la caboche du jeune. Elle appuie délicatement mais fermement sur elle, obligeant les lèvres à venir au contact. Et ses jambes qui fléchissent entrouvrent l'endroit aux senteurs si féminines. Une langue inexperte s'emballe dans une découverte de chaque instant. Elle goûte à la texture de cette chatte offerte. Elle lape une liqueur inconnue et tire de longs frémissements de ce corps si différent. Le mari a lui aussi laissé traîner ses doigts et sa bouche sur un postérieur aux lignes affriolantes. Léchée devant et derrière, elle râle maintenant sous le joug de deux mecs totalement pris par le jeu.
Pas de répit pour le ventre mangé par le bas, pas plus que pour ce cul dont la bouche maritale suit les formes. La baveuse baladeuse écarte deux demi-sphères tout doucement et s'incruste entre elles. La raie profonde qui cache en son centre une rosette sombre se laisse totalement investir. Alain et Michel trouvent la pomme du paradis, et sans vergogne la croquent à deux, partage équitable s'il en est. Mais c'est trop fort, trop violent pour la pécheresse debout au milieu de ses serpents à genoux : elle choit tranquillement sur le tapis qui amortit sa chute. L'un se trouve désarçonné, et l'autre ne rencontre plus que du vide. Les positions sont à reconquérir. Mais ils vont encore une fois se distribuer sans un mot, tacitement les rôles. Alain, invité d'honneur, a le choix des armes…
Viré par le mouvement de glissade de la femme, il se remet aussitôt à l'ouvrage dès que la situation s'est stabilisée. Claude, couchée sur le côté, le laisse replonger sur sa chatte comme un affamé. Elle a seulement une jambe relevée, tenue en l'air par Michel qui admire la scène. C'est beau, c'est criant de vérité, c'est bandant un maximum. La tête qui disparaît dans le compas que délibérément il empêche de se refermer n'est pas la sienne. Un sentiment où se mêlent envie et jalousie se mélange dans cette vision de sexe. Une impression d'être au théâtre, avec sur le plateau un scénario hautement pornographique, c'est ce qui lui saute aux yeux. Mais Claude – sa Claude – en est l'actrice principale. Le pincement au cœur devient plus dur.
Le gosse s'est vite retrouvé en place, mais cette fois son propre corps longe celui de Claude, et il gigote tant que sa bite se frotte partout sur le haut du visage de la brune. Elle essaie de canaliser ces soubresauts incontrôlés, et la queue qui navigue aux environs de sa bouche trouve enfin la porte. Le sas s'ouvre pour permettre le passage de ce mât qui se chauffe au brûlot d'un four amical. Il n'ose plus bouger, stoppant ses coups de reins furieux. La caresse est divine. Cette femme sait tailler les pipes. Bien que sans références, il sent bien que c'est du lourd, du solide. Elle tète un instant la tête encore encapuchonnée de la verge neuve. Mais quelque chose de doux longe la hampe du haut vers le bas et une main saisit les boules plantées sous cette tige. Les phalanges pétrissent délicatement ce sac velu alors que la queue reste sous les attouchements des lèvres de Claude.
Le mari, qui la retient toujours par une cheville la jambe en l'air, suit avec des yeux énormes la progression de cette fellation faite devant lui. Il reçoit cette offrande, visualise ce cadeau qui finalement lui est destiné. Toutes les sensations sont perçues d'une toute autre manière que si c'était lui que sa femme suçait. Rien de comparable à ce ressenti… visuel par rapport à celui de l'artisan le réalisant. Bien entendu, il sent bien qu'Alain reste gauche, que ses mouvements, ses gestes sont maladroits, mal assurés, mais c'est pour le voyeur qu'il est soudain une toute autre dimension de ses amours avec Claude. C'est… géant, génial, d'assister ainsi à son propre amour, à cet acte qu'ils pratiquent depuis longtemps ensemble. Là… il le vit plus qu'il ne l'aurait imaginé.
Il voit sur les traits du visage de son épouse cet orgasme qui s'annonce. Elle semble avoir mal, mais ce n'est qu'une illusion. Elle a fermé ses jolis quinquets, ne se préoccupant plus de qui elle suce ni de qui la lèche. Tout semble couler de source, et peu importe le sexe qui se trouve dans sa bouche. Elle en apprécie chaque aspérité, chaque creux, chaque bosse ou renflement. Le truc gorgé de sang tressaute, vivant une expérience hors du commun. La belle femme prend du plaisir à ce qu'elle fait, revenant sur toute la longueur de l'engin. Sur le métier elle s'applique avec une infinie tendresse, et Alain en oublie par instant ses propres câlins. Le mari, lui, adore ce spectacle digne d'un film. Sa poupée d'amour lui joue une partie de flûte à bec sur une queue inutilisée jusqu'alors.
Mais si regarder est une chose, faire en est une autre. Il est repris par ses envies, ses impatiences. Il s'étend le long de cette femme sans pour autant délaisser sa prise. Son sexe se colle le long des fesses, tâtonne un instant, glisse et dérape. Le sexe qui rate son objectif en atteint involontairement un autre. Ce qu'il n'a pas prévu, c'est que le lécheur de minou a la bouche si proche de sa bite que celle-ci bute contre la langue qui farfouille dans la marée d'un coquillage rose nacré. Instinctivement, les lèvres d'Alain entourent le bout de ce nœud perdu, de ce gland égaré. D'abord, Michel ne comprend pas ce qui se passe, puis dans son esprit il sent bien que c'est anormal, que Claude, dans sa position, ne peut en aucun cas… faire ce qu'il entrevoit.
Un premier mouvement de recul, vite réprimé par les lèvres masculines qui avancent sur sa verge… Pourquoi donne-t-il un coup de reins, volontaire celui-ci ? La dague plonge cette fois profondément dans une gorge qui l'attendait. La succion est synonyme de plaisir. Une fois, deux fois, puis le rythme est pris. Les deux hommes sont sucés par deux bouches diamétralement divergentes. Le mari ne trouve plus rien à redire à cette pipe masculine, y trouvant sinon un certain plaisir, du moins un vrai confort. Puisque tous y trouvent leur compte, pourquoi se plaindre ? Claude engloutit cette épine de chair, et son invité fait de même sur celle de Michel. Elle sent bien que ce qui se trame dans la fourche de ses cuisses est hautement érotique. Elle voudrait redresser la caboche, voir cela, mais les furieux mouvements du gamin l'en dissuadent.
Aux sons perçus par la femme allongée, elle sait que ce qui se passe n'est pas dans l'ordre des choses… naturelles. Elle se surprend à accentuer sa propre caresse buccale sur ce vit juvénile. Le gamin se trémousse, Michel aussi. De temps en temps, la langue d'Alain revient sur sa fente, mais c'est pour repartir aussitôt. Alors elle se retourne pour retrouver la bouche de son homme. Un baiser de feu entrecoupe ses soupirs. Maintenant, la position qu'elle vient d'adopter lui permet de voir beaucoup mieux ; le spectacle est édifiant : la bouche du jeune entrouverte sur le vit de Michel lui prouve qu'entre une fellation faite par un homme et celle d'une femme, il n'y a aucune différence. Elle ne s'y prendrait pas mieux. Ce qu'elle voit l'excite encore davantage, et elle se sent complément trempée.
Elle rampe presque pour venir sur le corps du garçon, et c'est seule qu'elle s'installe à califourchon sur son bassin. D'une main elle empoigne le chibre pour le positionner sur son sexe ; enfin, elle se laisse glisser sur le glaive et la possession se fait en douceur. Alain s'est simplement laissé faire, sans pour autant quitter sa sucette. Tous semblent y trouver leur compte. La partie à trois s'engage avec des mouvements féminins qui accompagnent la succion des deux mâles. Les gémissements qui fusent de toute part n'ont pas d'origines précises. Tantôt ils proviennent de l'un ou l'autre des deux mecs, parfois de l'épouse qui prend son pied. Et la joyeuse chevauchée dure un long moment.
Claude ondule sur cette queue qui reste tendue ; Michel persiste à laisser la sienne entre deux lèvres accueillantes, mais il a désormais aussi envie d'autre chose. Il se détache d'un coup de la bouche suceuse et se relève pour contourner le couple dont l'amazone se trémousse sur le gosse. Il appuie sur la croupe qui avance et recule au rythme de ses envies, fléchit sur ses jambes et cherche la seconde porte pour s'y loger tranquillement. Elle rue un instant en se sentant investie par ce second cigare aussi gros que celui qui navigue en elle, mais elle n'a guère le loisir d'y penser longtemps : d'une poussée rectiligne, son mari force l'entrée.
Sous elle, Alain a stoppé ses mouvements, écrasé par les deux corps qui débutent un autre slow. C'est encore elle qui bouge pour synchroniser les deux archets. La musique revient, aux notes douces des soupirs d'amants en extase. Le puceau n'est plus vierge, mais Claude n'a pas vu de différence. Ce qui l'habite, c'est la seule partition de son propre plaisir. Elle n'écoute plus que les chœurs de ses sens. Une mélopée aux dièses multiples, une gamme chromatique de nuances dans l'éveil de sensations particulières. Cette autre manière de se laisser bercer par l'éventail subtil de ces baguettes qui, si proches en elle, lui tirent des frissons extraordinaires.
Ils ne lâchent rien, laissant à cette chef d'orchestre nouvelle le soin d'aller crescendo ou diminuendo. Les deux-là se contentent de rester au contact, de ne pas être éjectés de ces lieux où ils séjournent depuis quelques instants. Les yeux clos, les traits tirés, Claude laisse monter graduellement en elle une sorte de jouissance explosive. Ces deux queues qui voyagent dans deux hémisphères si peu éloignés entraînent avec elle des perceptions délicatement érotiques. Tout doucement, le plaisir se diffuse partout dans son corps, et il est ininterrompu. Quand une bite entre, sa sœur jumelle entre. Puis le chemin se renouvelle dans l'autre sens. Ce manège ne saurait durer encore longtemps : elle sait que ce qui monte du fond de son ventre va la laisser pantelante, haletante.
Quand enfin elle cesse tout mouvement, les deux mandrins persistent tout de même à suivre leur route, indépendants mais pourtant si solidaires. C'est un immense frisson, des tremblements qui trahissent le plaisir de la femme. Alors Michel, sans se préoccuper de son partenaire de jeu, se vide dans le canal qui enserre son sexe. Alain ressent lui aussi les tressaillements de cette bite qui gicle dans l'autre galerie, et il ne retient plus rien de ce sperme qui vient engluer la chatte souple et humide. Tous les trois ne forment plus qu'un seul et unique élément. Soudés, enchevêtrés dans les mortaises de sa féminité, ils sont aux anges. Les respirations redeviennent normales. Bon sang, que c'est bon !
Tous trois étendus sur la moquette du salon, personne ne bouge plus. Dans les crânes se digère ce qui vient de se passer. Un sentiment de honte submerge la brune. Les yeux clos, elle n'ose pas affronter le regard de celui pour qui elle s'est donnée sans retenue. Michel revoit la bouche du jeune qui lui faisait une gâterie, et pourtant, lui qui se targue d'être un hétéro convaincu n'a pas détesté cette pipe. Le gamin, lui, se dit que finalement c'était trop bien, que cette femme est géniale. De toute façon, les deux sont des gens bien ; il n'en doute pas une seconde. Enfin le voilà dépucelé, et tout en douceur. Il est jeune, la vie est devant lui, mais débuter son expérience sexuelle par une réussite, c'est aussi un vrai bonheur.
Les images qui affluent dans la tête d'Alain sont d'un érotisme débordant, et bien entendu sa pine reprend une vigueur visible très vite. Pourtant, il n'ose pas faire les gestes qui pourraient soulager son membre vigoureux. Il reste là, le dard relevé sur son ventre. Claude ne bouge plus, repue ou fatiguée par cette cavalcade, cette nouvelle ruée vers l'or… l'or blanc. Michel reste aussi bien à plat sur le dos, les yeux fixés sur un plafond aux reflets boisés. Sa queue à lui ne se ranime plus aussi rapidement que celle du jeune homme. Ce n'est pas une histoire d'envie, juste que, physiologiquement, le temps commence à faire son effet.
Alors qu'elle se retourne pour venir d'une main effleurer la joue de son mari, Claude se rend-elle compte que son derrière provoque Alain ? Peut-être a-t-elle fait exprès, après tout. Michel s'en moque éperdument, mais il se pose tout de même la question. Cependant il n'a aucune réaction alors que le gamin se remet sur le côté et qu'il approche à nouveau son bassin des hanches de son épouse. Elle non plus ne se dérobe pas lorsque d'une main ferme l'autre entrouvre une fois encore ses deux cuisses. La pénétration est rapide, et aucun des trois ne songe à dire un mot. Chacun profite de l'instant présent.
Alain, fort de cette puissance nouvelle, remue enfin son ventre. Il va et vient alors que le mari, la tête toute proche des cuisses de sa femme, approche lentement son visage, comme pour mieux profiter du spectacle offert. C'est vraiment son cadeau. Sa langue vient fouiller la fente ouverte, écartée par le passage de la bite du complice qui se fiche bien se savoir ce qui touche sa hampe. Il continue à donner de violents coups de reins, conscient de cette supériorité de mâle dominant. Claude gémit de plus en plus sous les assauts conjugués de la queue qui la pourfend et de la langue qui lui procure mille picotements. Prise par cette folie charnelle, elle se laisse envahir par l'envie de le prendre en bouche une fois encore.
Et là, miracle du sexe : la flûte de son homme retrouve une seconde jeunesse ! Alors elle lape, aspire, suçote sans renâcler à l'ouvrage. Lui se tétanise et elle le laisse faire, attendant la venue de la liqueur. Quand enfin, au bout de longues minutes où son corps à elle s'enflamme dans un orgasme étouffé par la fellation, elle laisse la semence couler dans sa bouche. Pourtant elle n'avale rien, gardant le nectar précieux bien au chaud dans son palais. Le jeune finit de s'épandre aussi en elle, et enfin elle se retourne pour venir lui rouler une pelle. Celle-ci est chargée de la semence de son mâle. Tout se partage, finalement, entre ces amants. À peine terminé d'embrasser l'un que c'est l'autre qui reçoit aussi la douceur engluée de la bouche féminine.
Le cadeau est emballé, le cadeau d'anniversaire est consommé. Tous y ont trouvé leur compte mais, fidèle à sa parole, elle se relève. Michel tente de la rattraper par le bras sous les yeux du jeune dépucelé.
— Michel… S'il te plaît, lâche-moi ! J'avais bien dit « une seule fois ». Alors tu as reçu ce que je t'avais promis.
— Oui, merci, mais reste encore un peu… s'il te plaît.
— Non, Alain. C'était décidé avant entre Michel et moi ; toi, tu n'étais que le cadeau de notre anniversaire de mariage. Alors Michel, chose promise, chose due ; mais chose donnée ne sera plus à redonner : c'est fini.
— C'est bon… Vivement la quarantième année de mariage, alors !
Les trois éclatent de rire alors que déjà la page se tourne pour tous.