Alice et onc'Mickey
Matt Demon05/07/2018Je m'appelle Alice, et je vous emmerde.
Ça, c'est fait. D'accord, c'est pas votre faute si j'ai raté mon bac et mon permis de conduire la même semaine, mais j'ai les boules. En plus, pour me punir, mes parents m'envoient sine die chez Mickey Trompe, mon oncle (le demi-frère de papa). Et ce type est une tête de nœud doublée d'un abruti fini, puant de fric gagné sur le dos des pauvres.
Quand j'arrive chez lui, dans son manoir imitation Versailles vu par Disney en plus kitsch (murs rose bonbon, piscine olympique dans un salon, télés géantes planquées dans de fausses cheminées, statues antiques servant de distributeurs de bière), je suis accueillie par une bimbo siliconée. J'ai peine à reconnaître sa femme Natalia, vingt ans, refaite de fond en comble. Je frémis de dégoût ; j'ai deux ans de moins qu'elle et ne me vois pas endurer le dixième ce qu'elle a déjà subi.
Vous me direz, coucher avec ce trou du cul de Mickey – qui a soixante-dix balais – et ses cent-vingt kilos de graisse maladive, faut déjà le faire. Mais là, elle a des seins si gros qu'ils sentent encore le plastique, débordant de sa robe d'été de chez Prada. À cette taille, elle trouve plus de soutiens-gorge et doit acheter des spis sur le port de plaisance pour contenir toute sa barbaque.
En me voyant, elle tente un sourire. Exercice périlleux quand on sort de chez le chirurgien esthétique, chloiiing, elle a trois points qui claquent sur sa pommette droite.
— Aaalice, ma chérie ! Tu as fait bon voyage ?
— J'ai pris un taxi.
C'est pas comme si j'habitais sur une autre planète : la maison de mes parents est à trente kilomètres. Natalia me fait un simulacre de baiser. Faut dire qu'avec ses lèvres hyper botoxées, elle ressemble furieusement à un canard. Et c'est juste pas possible d'embrasser un canard, non ?
— Mickey n'est pas là, ma chérie. Je te montre ta chambre.
Elle agite la baguette qu'elle tient de la main droite et mes bagages s'élèvent jusqu'au plafond, qu'ils percutent dans une explosion de plâtre.
— Oups, j'ai pas l'habitude de ce machin… grommelle Natalia, dépitée.
— Tante Natalia, tu devrais pas jouer avec cette baguette, elle est trop puissante pour toi.
— Et d'un, m'appelle pas « tante » : on a presque le même âge. On pourrait être copines, non ?
— Non. Et de deux, c'est quoi ?
— …
Elle comprend pas, ce qui prouve qu'une fausse blonde, ça a pas forcément plus de neurones qu'une vraie. N'empêche qu'elle devrait pas jouer avec cette baguette. C'est LA baguette magique. Elle appartenait à ma grand-mère et aurait dû me revenir à moi, la seule sorcière vivante de la famille. Au lieu de quoi, Mickey a mis le grappin dessus, prétextant son droit d'aînesse. Droit d'aînesse, mon cul ! C’est un connard et un fumier, pas un sorcier. Aucun pouvoir en lui ; mais la baguette en regorge et il aime, il adore, il vénère le pouvoir. Un jour, il sera président, vous verrez. Et là, les emmerdes commenceront, à l'échelle planétaire.
Natalia me laisse seule dans ma chambre, une pièce gigantesque dont la déco guimauve me donne envie de gerber. Plafond mouluré en stuc, murs d'un rose agressif, fausse cheminée avec fausse flambée qui crépite sur la bande-son de « La Reine des Neiges ». Avec ça des miroirs un peu partout qui renvoient mon image ad nauseam.
Non pas que je sois moche, attention les gars. Je suis plutôt jolie dans le genre nature, longs cheveux noirs ondulés, peau légèrement cuivrée due à un héritage familial fait de métissage, petite poitrine, taille fine et hanches rondes. Et c'est pas mon truc de me faire retoucher au bistouri et au Botox comme l'autre truffe, ça non.
Je range mes affaires dans le dressing déjà bien garni. Mickey m'aime bien – Dieu sait pourquoi – et il a décidé d'étoffer ma garde-robe. Je suis touchée ; je suis une femme, après tout. Même si je ne l'aime pas, je dois reconnaître que mon oncle m'a gâtée. Deux tiroirs regorgent de sous-vêtements. Je rougis en constatant qu'ils sont tous très sexy, minimalistes, voire plus.
Je découvre d'ailleurs un petit texte écrit sur un bristol :
Ma nièce chérie, voici des vêtements que tu n'as pas encore l'habitude de porter. Ton père m'a donné les pleins pouvoirs pour ton éducation ; j'ai maintenant toute autorité sur toi : tu es placée sous ma tutelle légale. Alors à partir d'aujourd'hui, tu t'habilleras comme je le déciderai, en accord avec ton nouveau travail d'hôtesse auprès de moi et de mes clients.
Il est fêlé, je vous l'ai dit. En attendant, je suis dans une belle merde, moi. Mon père m'a refilée à son demi-frère et, comme d'habitude, maman n'a pas eu son mot à dire.
L'esprit ailleurs, je parcours le dressing dans lequel sont suspendues une douzaine de robes. Je les examine rapidement ; elles sont plus affriolantes les unes que les autres, dévoilant bien plus qu'elles ne cachent. Ouais, je vois ! Le boulot d'hôtesse, c'est du genre pouffe de la société Trompe. Ça va chier, je vous le dis !
Sur le lit, je trouve un bikini rouge accompagné d'un nouveau bristol :
Tu mets ça et tu descends à la piscine, je t'y retrouverai.
Un brin fataliste, j'enfile le mignon bikini tout neuf. Face à un des nombreux miroirs, j'essaie de l'ajuster pour qu'il couvre l'essentiel de mon anatomie. Peine perdue : si le fin tissu synthétique est souple, il comprend juste trois petits triangles. La partie haute ne peut contenir ma poitrine ; tout au plus masque-t-elle mes tétons bruns. La partie basse englobe à peine le renflement de mon pubis puis s'incruste entre mes lèvres intimes. Ma fine toison sombre déborde de toute part, et je n'y peux rien faire.
Fulminant de rage, je descends rapidement l'escalier monumental, mes pieds nus claquant sur le marbre rose des marches. Si je tombe sur Mickey, famille ou pas, je le transforme en crapaud !
J'arrive à la porte donnant sur la piscine. Un homme vêtu d'une longue tunique noire se tient debout juste devant. Il n'a pas l'air commode ; c'est une armoire à glace.
— Jeune fille, que fais-tu ici ? tonne-t-il.
— Je m'appelle Alice et je viens nager, mec.
— « Mec » ? Sache, jeune Alice, que je suis un magicien et que je garde cette porte.
Ouais, un magicien de garde.
Je le contourne et entre, résistant à la pulsion de le transformer en étron. Il n'y a personne dans la gigantesque pièce : soixante mètres de long, vingt de large. Je plonge avec délice et me lance en crawl ; trente allers-retours à un rythme soutenu. Quand je me hisse sur le bord, épuisée mais lavée de toute colère, il est là.
Je ne le vois pas mais les poils se hérissent sur ma nuque.
— Alors, chère nièce, je vois que tu nages comme une naïade. Viens embrasser ton oncle chéri.
Il est appuyé contre une baie vitrée, un cigare à la main. Vêtu d'un costume anthracite hors de prix, il pue la suffisance et le fric. Son large visage est couperosé, ce qui atténue le contraste avec sa coiffure improbable d'un rouge orangé.
— Bonjour, mon onc', marmonné-je.
— Alors, tu es contente de venir vivre à Trompe Castle ?
— J'ai pas eu trop le choix…
— Ma chérie, tu n'avais qu'à réussir ton bac ! Tu serais allée à Harvard, comme ta mère. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même si tu es nulle.
Nulle, tu parles ! J'étais dans les tout premiers au lycée, j'avais des super résultats dans tous les cours. Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu récolter des notes éliminatoires le jour du bac. J'ai eu beau protester, demander une enquête, le directeur m'a téléphoné pour me dire que ma demande était classée sans suite. L'enfoiré !
Je me dégage prestement des paluches de Mickey ; ce connard pétrissait mes fesses avec application. Je le fusille du regard.
— Dis donc, si tu veux du cul, va rejoindre Natalia ; elle attend que ça, elle.
— Je sais, se plaint le gros tas. Mais depuis qu'elle est refaite, je ne peux plus la toucher, elle est trop fragile.
Fragile, la morue de l'Est ? Je ricane, même pas compatissante. Mon oncle peut se taper sa main droite tant qu'il veut ; pas question que je remplace Miss Silicone dans son lit.
— Ce soir, nous allons au restaurant, rien que toi et moi. Tu mettras une petite robe pour me faire honneur.
— Je mettrai ce que je veux.
— Pour t'aider et te préparer à ton nouveau travail, j'ai choisi deux assistants qui me sont fidèles jusqu'à la mort. Ils dormiront dans ta chambre. Leur premier boulot a été de détruire tous tes vêtements antérieurs à ton arrivée ici.
— Mais… c'est dégueulasse, nom de Dieu !
— Ne jure pas ! Quelle horreur, des mots pareils dans ta jolie bouche…
J'en reviens pas. Ce méga connard jette tous mes vêtements et ensuite il me fait la morale ! Je lui tourne le dos et remonte dans ma chambre comme une furie. La surprise me cloue sur place quand j'ouvre ma porte : un Troll est debout devant moi, les mains sur les hanches, et un Ork est assis sur le bord du lit. Secouée, j'essaie de rassembler mes esprits en examinant les deux intrus.
Le Troll. Un jeune mâle, car il mesure tout au plus deux mètres cinquante. Une bonne tête, pour un Troll du moins. De grands yeux charbonneux enfoncés sous des arcades proéminentes, un nez plat, une bouche très large découvrant une denture impressionnante, un torse de barrique géante, une peau épaisse et brun sombre, quatre tétons proéminents. Il porte pour seul vêtement un cache-sexe rouge et noir qui masque l'essentiel. Pas longtemps, car mon arrivée en petite tenue provoque une réaction spectaculaire sous le tissu épais : il se met à bander comme un âne. La légende colporte que les Trolls sont puissamment outillés ; je peux maintenant vous dire que c'est la réalité.
L'Ork s'est levé et s'est placé à côté du Troll. Bien que plus petit – à peine deux mètres – il est aussi large et costaud que son comparse. Son visage bestial aux crocs apparents se fend d'un sourire méchant et vicieux. Lui est entièrement nu. Sa virilité spectaculaire se dresse lentement, menaçante, sur de gigantesques gonades velues pendant de manière obscène.
Je grimace en songeant que, sans baguette, mes pouvoirs ne sauraient neutraliser deux Élémentaires Faes aussi forts. Ils me jaugent aussi, à n'en pas douter.
— Tiens tiens, une sorcière… commente le Troll d'une voix grave. Ce n'était pas prévu, ça.
— Oui, c'est bien une sorcière, répond l'Ork. Une jeune, heureusement. Pas encore très puissante, mais elle le deviendra rapidement.
— D'ici là, j'en aurai fait ma femelle, ajoute le Troll en arrachant son cache-sexe.
Je déglutis en découvrant son sexe, un colossal braquemart brun sillonné de veines épaisses et noires, reposant sur les trois testicules typiques des Trolls dominants. Un mâle alpha, comprends-je soudain, et mon ventre réagit aussitôt en inondant mes cuisses de cyprine. Maudit soit-il : mon corps répond à l'afflux de phéromones. Je serre convulsivement les cuisses sous le regard intensément lubrique des deux êtres. Mes tétons menacent de percer le haut de mon bikini tellement ils sont pointus.
Je tente désespérément de trouver une parade :
— Les gars, je dois aller au restaurant avec mon oncle.
— Tu as deux bonnes heures devant toi… susurre le Troll en empoignant sa verge. Nous allons t'aider à tuer le temps. Enlève tout et montre-nous ton corps ; tu es si belle…
Je suis perdue si j'obéis. Pourtant mes doigts enlèvent rapidement les deux bouts de tissu, les jettent devant les deux mâles avant d'empoigner mes aréoles gonflées pour les tordre. La douleur me fait revenir sur terre et je réalise ce qui m'arrive : je vais devenir la femelle du Troll.
Pour une humaine, c'est un sort terrible car elle devient alors l'esclave sexuelle de tous les Trolls et de leurs alliés surnaturels : Elfes, Gobelins, Berserks ou Uruks. Pourtant, j'avance vers le Troll qui me serre contre lui, mes fesses prises dans une seule de ses mains de géant. Après tout, je ne suis pas complètement humaine, moi non plus.
— Tu as décidé de ton plein gré, Alice.
— Oui. Je préfère t'appartenir plutôt que de devenir le jouet de mon oncle.
— J'en étais sûr. Dès que je l'ai vu manigancer pour te posséder, j'ai compris que son âme est noire.
— Tu l'as vu manigancer quoi ? Explique-moi, je t'en prie.
Je caresse à deux mains le fût de chair qui bat contre mon torse, juste sous ma poitrine gonflée. Le Troll est si grand qu'en me baissant à peine je peux donner des coups de langue gourmande sur le méat pour recueillir quelques gouttes de semence.
— Petite chienne, je crois que je vais bien m'amuser avec toi… Ton oncle a demandé au directeur de ton lycée de te donner de mauvaises notes à l'examen final. Puis il a poussé ton père à te confier à lui, tout ceci contre de gros paquets de dollars.
— Le salopard ! J'en étais sûre : jamais je n'aurais dû rater ce putain de bac, merde !
Je bous de rage, mais pas que. L'Ork glisse deux doigts lubrifiés de salive dans mon anus, et je vous prie de croire qu'il a d'épaisses phalanges. Devant moi, le Troll enfonce un doigt recourbé dans mon vagin trempé ; mes jambes défaillent alors que je suis déjà au bord de la jouissance. Puis il insère un deuxième doigt et me soulève sans effort. Je comprends ce qu'il veut quand je me retrouve juste à la bonne hauteur pour un baiser.
Je sais que l'échange de salive est nécessaire pour le Lien, qui fera de moi sa femelle mais aussi sa protégée. Je n'hésite pas une seconde et ouvre la bouche en collant mes lèvres sur les siennes. Sa langue épaisse envahit ma cavité buccale avec autorité, m'emplissant d'un flot de salive capiteuse qui me fait gémir. Sans attendre, le Troll retire ses doigts de mon vagin et me positionne au-dessus de son mandrin surdimensionné. Puis il libère ma bouche et me laisse m'empaler sous l'effet de la pesanteur. Je jouis en hurlant. Le Troll se vide en même temps, emplissant ma matrice de jets interminables de semence.
Je m'accroche comme je peux au torse de barrique et reprends mon souffle. Je suis épuisée, à moitié groggy. Le Troll caresse mes flancs en soupirant.
— Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais ce n'est pas un Lien ordinaire.
— Tu as déjà créé un Lien ? demandé-je, surprise.
— Non, bien sûr que non. Je suis jeune et tu es ma première. Mon père m'a expliqué, c'est tout. Ce n'est pas censé avoir cette intensité, pour moi. Ni cette rapidité, d'ailleurs, ajoute-t-il d'un ton dépité.
Je n'ai pas le temps de répondre. L'Ork, toujours derrière moi, vient de planter son épieu dans mon anus, m'arrachant un cri d'agonie. Sa verge est dure comme l'acier et me pourfend sans pitié. Plus petit que le Troll, il doit sûrement se dresser sur la pointe des pieds pour me sodomiser. Même comme ça, je la sens passer : sa bite est comprimée par la présence de celle du Troll dans mon vagin. Je me tourne pour protester ; il en profite et m'embrasse. Sa langue charnue n'a aucun mal à me visiter jusqu'à la glotte. Mais à peine est-il planté profondément qu'il éjacule des flots ininterrompus de sperme, inondant mes entrailles et déclenchant un nouvel orgasme dans mon ventre.
Aussi invraisemblable que ça puisse paraître, le Troll jouit à nouveau, le trop-plein de semence est expulsé avec force de mon ventre.
— C'était quoi, ce truc ? grommelle l'Ork essoufflé.
— Les gars, vous fâchez pas, mais je crois que nous sommes Liés tous les trois, supputé-je.
— C'est impossible, non ? s'insurge le Troll.
— Je le croyais aussi, mais je n'ai pas d'autre explication. Vous savez que je suis une sorcière, pas une simple humaine. Alors qu'un Lien classique unit une humaine à un Fae de manière unilatérale, je crois que notre Lien est triple et réciproque.
— Si tu meurs, nous mourons, énonce le Troll d'une voix atone. Merde ! Tu le savais, sorcière ?
— Je vais pas vous mentir : ma grand-mère m'en a touché un mot il y a bien longtemps. Vous regrettez ce qui s'est passé, tous les deux ?
L'Ork me donne un bon coup de boutoir, manière de me faire comprendre qu'il est satisfait de son sort. Le Troll se retire de mon ventre, me laissant béante et ruisselante de sa semence. Il me considère en se grattant le menton et lance enfin :
— Je n'arrive pas à t'en vouloir, sorcière. Tu étais dans une sale situation avec ton oncle ; tu as fait usage de ton intelligence. Tu es un bon coup ; il te manque juste une vraie poitrine pour être parfaite !
— Mais, bon sang, c'est quoi cette manie chez les bonhommes de vouloir que les femmes ressemblent à des vaches laitières ? Va te taper Natalia, la grosse pute de Mickey et ses nibards siliconés.
— Non. Tu as raison, Alice : tu es très bien comme tu es. Je vais te le prouver ; nous avons un peu de temps devant nous !
Nous allons sur le lit king-size, qui n'est finalement pas si grand que ça avec mes deux Faes. Sagement, le Troll s'allonge, sa bite dressée quasiment à la verticale telle le mât d'un voilier de l'America's Cup. Je l'enjambe et la guide vers mon pertuis trempé. Putain, qu'il est gros ! Je gémis tout le temps que je me laisse glisser, avec la sensation que mes organes se réarrangent pour accueillir un tel mandrin. Mais finalement je suis bien, mieux que jamais je ne l'ai été à ce jour. Je me couche sur le ventre d'acier de mon partenaire et offre mes fesses à mon autre amant. Puis je réalise un truc et sursaute, fusillant le Troll du regard :
— Dis donc, toi ! Nous sommes Liés et je ne connais même pas ton nom. Ni le tien, l'Ork.
— Tu as raison, ma jolie. Je m'appelle Olejin, me répond le Troll en caressant mes hanches.
— Normalement, je ne donne pas mon nom comme ça, rouspète l'Ork en me sodomisant en puissance. Mais enfin, puisque nous somme Liés… Je suis Bolg, seigneur combattant Ork.
— Enchantée (c'est le cas de le dire), Olejin et Bolg. Je m'appelle Alice Laveau, arrière-arrière petite-fille de Marie Laveau et je vous accepte tous deux comme conjoints et partenaires de Lien.
— Putain, grogne Olejin, je comprends mieux la force de ta magie, si tu es la descendante directe de la plus grande prêtresse vaudou de tous les temps.
Je veux m'expliquer, mais Bolg semble avoir décidé de me défoncer les reins à grands coups de boutoir. Écrasée entre les deux Faes, je ne peux que subir et apprécier, d'autant qu'ils sont endurants, bien plus que des humains. Tellement qu'après avoir joui une dernière fois, une bonne heure plus tard, Olejin doit me porter dans la vaste cabine de douche. Mes deux amants me savonnent ensemble, manquant me faire défaillir sous leurs attouchements torrides.
— Arrêtez, les garçons. J'aimerais passer à mon école : le directeur a sûrement envie de me revoir…
— Tu veux de l'aide ?
— Vous n'êtes pas spécialement discrets ; surtout toi, Olejin, avec tes deux mètres cinquante. Par contre, je récupérerais volontiers la baguette de ma grand-mère.
— Prépare-toi, je vais la chercher. Natalia la laisse toujours dans un porte-parapluie.
Vingt minutes plus tard, un taxi me pose devant mon ancienne école. Comme je le pensais, il y a de la lumière dans les bureaux de la direction. Albert, le vieux vigile, me reconnaît et reste bouche bée devant ma tenue, une minirobe noire moulante à fines bretelles portée sans soutien-gorge. La finesse de ma taille est soulignée par un ceinturon rouge assorti à mes escarpins à talons de dix centimètres. De ma pochette multicolore dépasse LA baguette.
— Bonjour, Mademoiselle. Vous avez rendez-vous ?
— Bonjour, Albert. Oui, monsieur le directeur m'attend. Je monte.
Le vigile est vite dépassé par les événements ; il reste figé alors que je fonce en avant. J'entre sans frapper dans le bureau du directeur et assiste à une scène guignolesque : une femme en tailleur est agenouillée devant lui et lui taille une pipe avec application.
— Vous gênez pas pour moi, surtout.
Pour une fois, le directeur reste coi mais son visage rouge brique signale assez qu'il vire apoplectique. La femme se relève et lisse sa jupe sans oser me regarder. C'est une jeune secrétaire ; son visage rouge et défait montre sa détresse et sa honte. Elle sort en courant de la pièce.
— Alors, non content de falsifier les résultats d'examen et de toucher des pots-de-vin, vous abusez de votre position dominante ? Bravo !
— Je ne vous permets pas ! Sortez, ou j'appelle la police ! rugit le gros tas de merde.
— On va d'abord jouer. Vous me reconnaissez ?
— J'ai quatre cents élèves ici, donc non. Je vous laisse une dernière chance, Mademoiselle.
— Je suis Alice Laveau, la nièce de Mickey Trompe. Vous vous rappelez ?
Il se fige, ne peut éviter de prendre l'air coupable une seconde avant de se ressaisir :
— Sortez ! C’est la dernière fois que…
— La ferme, connard ! Ceci est une caméra numérique ; je commence l'enregistrement… Là ! Je suis Alice Laveau, et vous allez expliquer pourquoi vous avez falsifié mes notes.
Bien sûr, je ne suis pas complètement conne : je viens de lui jeter subrepticement un sort de vérité avec la baguette. Pas très puissant. Il dure quand même cinq bonnes minutes.
— Facile. Ton oncle m'a donné 200 000 dollars en échange de mauvaises notes.
— Mon oncle ?
— Mickey Trompe.
— Vous avez gardé mes vrais résultats ?
— Bien sûr. Je les ai dans mon coffre, ici. Tu as eu mention très bien. Félicitations, hasarde-t-il pour m'amadouer.
— Espèce de connard ! Bon, j'appelle la police. Une seconde…
Une voiture de patrouille n'est pas très loin, me répond le central ; elle sera ici dans deux ou trois minutes. Parfait.
— Tu as fait d'autres modifications de notes ?
— Oui.
— Tu as tout dans ton coffre ? Va l'ouvrir et pose tout sur ton bureau juste devant moi. Bon, tant qu'on y est, as-tu eu des rapports non consentis avec des élèves ou des employées ?
— Oui.
— Salopard… Tu vas noter les noms et prénoms de toutes ces personnes.
À l'arrivée des deux flics, le directeur commence à reprendre ses esprits. Par prudence, je tiens tous les dossiers et la caméra, et je remets le tout aux forces de l'ordre.
— Vous voudrez bien m'excuser, mon oncle m'attend. C'est Mickey Trompe, le célèbre milliardaire. Je passerai au poste de police demain matin pour faire ma déposition. Je vous laisse avec ce gros porc ; vous avez là-dedans de quoi lui apprendre à vivre.
Je reprends mon taxi au bas de l'immeuble et donne l'adresse du restaurant. Mon oncle doit attendre ; il est du genre à pas aimer ça. Il m'a déjà envoyé quatre tweets râleurs. Je constate en arrivant que ce furoncle puant a privatisé le restaurant. La table est mise au milieu de la grande salle toute vide, à l'exception de mon oncle bien sûr, et d'un grand type en longue toge noire. Le gars pèse des ingrédients, marmonne dans sa barbe en mélangeant des produits qui ne demandent qu'à être nauséabonds.
— Ah, tu es là, ma chérie, c'est pas trop tôt ! Quelle idée d'aller faire des courses juste maintenant !
— Crois-moi, mon onc', c'était important et instructif ! Qui c'est, le mec bizarre ?
— C'est un magicien, ma chérie. Il prépare une potion pour toi ; il pèse tout et il calcule.
— Je comprends : le magicien dose.
— Oui. Il est doué, celui-là. J'en avais fait venir un d'Amsterdam, il était nul.
— Normal. Il faut se méfier des faux mages de Hollande. Au fait, je viens de voir le directeur de mon ancienne école ; il a avoué avoir modifié mes notes au bac en échange des 200 000 dollars que tu lui as donnés.
— Fucking connard ! C'est complètement faux, bien sûr.
— C'est cela, oui… Il a remis à la police mon dossier avec mes vraies notes. Bon, on discute, on discute… Tu as deux secondes pour choisir, mon onc' : gros tas de merde, ou crapaud baveux ?
— Idiote, ne joue pas avec cette baguette, c'est dange… Coa ! Coa !
Putain, qu'il est moche ! Presque autant en crapaud qu'en humain, c'est dire… Il a gardé sa crête orange, c'est fun. En tout cas, il sera jamais président des États-Unis d'Amérique.
Bon, je vous laisse ; je vais rejoindre mes deux Faes préférés : ils m'ont promis de me faire grimper aux rideaux toute la nuit.
Des promesses comme ça, je peux pas refuser.