Au petit matin, une greffière en robe noire
Saute lestement sur la grosse bitte,
Indifférente aux cris des mouettes.
Ainsi perchée, de son petit promontoire
Elle regarde au loin les âmes de marins,
Se disputer quelques menus fretins.

Ils ne sont plus, ces vieux loups de mer
Aux visages burinés par le temps,
Qui, au soleil, sur le banc de pierre,
Évoquaient leurs traversées d'océans
En suivant les mouvements des bateaux
Et le lent déchargement des cargos.

L'ancien quai est désormais abandonné ;
Les bittes inutiles restent pourtant dressées,
Où seule une petite chatte vient parfois se lover,
Ronronnante, souvent perdue dans ses pensées.