Le chant des oiseaux m'a réveillé
comme tous les matins,
mais ce matin
leur chant avait quelque chose de particulier :
IL ÉTAIT TRISTE.

Même sans parler la langue des piafs,
la tristesse, l'angoisse et le désespoir
qui s'échappaient de leurs pépiements
étaient d'une terrible évidence…

Et puis, ils chantaient plus fort que d'habitude.
Alors j'ai écouté plus attentivement,
jusqu'à m'apercevoir
qu'ils étaient tous
JUSTE SOUS MA FENÊTRE
et qu'ils tentaient de me faire passer
un message important.

J'ai fini par comprendre
que dans pays pas si lointain,
une brute épaisse avait enfermé
l'hirondelle qui venait parfois
jusque chez moi
pour me parler du printemps,
des amoureux.

Puis, après avoir ricané
du rire cruel des enfants stupides
et avoir jeté au loin la clef
de la cage,
elle s'était allongée sur le canapé
et endormie tranquillement
du sommeil de la brute
qui ressemble tant à celui des justes,
sans honte, sans soucis, sans remords.

Et j'ai compris que les étoiles allaient bientôt tomber du ciel
pour disparaître à jamais
dans le néant de la connerie humaine.